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Nibelle, château du Hallier et belvédère des Caillettes.
Après ma randonnée bouclée à Chambon-la-Forêt, cap sur Nibelle, village du Pithiverais distant d'environ 5 km. Peuplé de presque 1200 habitants, Nibelle bénéficie d'un environnement remarquablement verdoyant et pour cause, près de la moitié de son territoire est situé en forêt !! Précisément en forêt domaniale d'Orléans, la plus vaste de France métropolitaine, 35 000 hectares classés site Natura 2000. Au programme, 2 points d'intérêt : le château du Hallier et le belvédère des Caillettes.
Un peu à l'écart du village, le château du Hallier dresse ses murs de brique flanqués de grosses tours rondes en bord de route. Propriété privée, il ne se visite pas mais l'absence de grilles ou de clôture fait qu'on peut facilement s'en approcher et observer à loisir 2 ailes à l'aspect très différent l'une de l'autre. Partiellement en ruines, les aléas de l'histoire l'ont décapité d'un étage et de sa toiture d'origine. L'aile ouest, surtout, apparaît extrêmement délabrée. Inscrit à l'inventaire des MH en 1967, il est désormais protégé mais les travaux de restauration à engager restent considérables. Tel qu'on peut le voir, le château du Hallier présente néanmoins un aspect intéressant, à mi-chemin entre l'édifice féodal et la demeure d'agrément.
Au coeur du massif d'Ingrannes, dans la forêt d'Orléans, le belvédère des Caillettes surplombe la cime des arbres les plus hauts. Il faut monter 157 marches pour atteindre la plateforme supérieure. La vue en vaut la peine. Là-haut, panorama à 360° sur un océan de chênes, d'érables, de frênes, de châtaigniers, de pins... la petite canopée du département du Loiret, splendide !!
La randonnée à Chambon-la-Forêt terminée, je reprends la voiture en direction du château du Hallier, à 6 km, situé sur le territoire de la commune de Nibelle, un peu à l'écart du village. Ci-dessous, vue d'ensemble du château, tel qu'il apparaît de la route, avec 2 ailes bien visibles. Pas de grille, pas de clôture, on peut approcher sans problème. Ce qui saute aux yeux, c'est le mélange des styles. Un aspect défensif (grosses tours rondes, nombreuses meurtrières) mâtiné résidence de plaisance. Construit en briques au XVIe siècle par Charles de l'Hospital, seigneur de Vitry, et resté dans la noble famille pendant 110 ans, il appartient depuis 1938 à la famille Bonis-Charancle qui œuvre à sa restauration. L'actuel propriétaire, François Bonis-Charancle, fut maire de Nibelle de 2001 à 2008.
Le château du Hallier servit d'alcôve aux amours de 2 rois de France, qui venaient y retrouver leur belle. Charles IX y fit venir Marie Touchet et Henri IV, Henriette d'Entragues. Marie Touchet était la mère d'Henriette d'Entragues. Une histoire de famille en somme. L'enceinte du château mesure 237 m de long. Ci-dessous, vue générale de l'aile ouest.
Vue partielle de l'aile ouest, à l'état de vestiges. De caractère nettement défensif, elle présente un alignement de meurtrières sur toute la longueur. Le château en compte 153 en tout !!
Aile ouest, porche d'accès (double entrée avec partie cochère et partie piétonne). Le pont-levis d'origine a disparu, remplacé par un pont dormant à 2 arches (XVIIe siècle). Le mur d'enceinte était autrefois entouré de douves, alimentées par un étang à proximité.
Aile sud, vue d'ensemble. Les travaux de restauration sont bien avancés de ce côté. La façade sud, divisée en 2 par une tour centrale présente elle aussi 2 aspects bien différents. Asséchées, les douves accueillent désormais des massifs fleuris.
Aile sud. Côté de la façade percée de grandes fenêtres.
Aile sud, côté de la façade ayant conservé ses meurtrières.
La journée rando se termine en forêt d'Orléans, au belvédère des Caillettes, 24 m de haut. Accessible librement toute l'année par une route goudronnée finissant en chemin caillouteux. Mais pas besoin de 4 X 4, la voie est large et parfaitement carrossable. Autour du belvédère convergent de nombreux circuits de randonnée. Plein d'idées pour de prochaines balades.
La forêt domaniale d'Orléans est constituée de 3 massifs distincts : le massif de Lorris (14 500 ha), le massif d'Ingrannes (13 600 ha) et le massif d'Orléans (6 400 ha). Situé sur le massif d'Ingrannes, le belvédère porte le nom de la colline des Caillettes sur laquelle il est construit, soit le point culminant de la forêt d'Orléans. Il est ouvert au public depuis le 26 octobre 2002.
159 marches à grimper pour atteindre le sommet du belvédère. Et la promesse d'un panorama grandiose en plein ciel.
Premier palier.
Balcon en saillie pour profiter de la vue. Une petite pause, de grandes inspirations et c'est reparti.
6 volées successives depuis le sol jusqu'à la plateforme supérieure.
Au sommet, des tables d'orientation placées sur les 4 côtés permettent de se repérer dans l'espace. Il y a aussi des panneaux informatifs sur la faune et la flore de la forêt d'Orléans... Pour tout savoir de la fougère-aigle, de l'utriculaire, du pic mar ou de la grenouille agile. Une approche scolaire, à destination des nombreuses classes venant sur site.
Vertige de beauté au-dessus de la canopée... C'est pas la montée qui coupe le souffle, c'est la vue !!
(Photos prises le 8 juillet 2023)
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Rando à Chambon-la-Forêt. 2 circuits : de la Forêt, et de la Fontaine Sainte-Radegonde (13 km).
Situé dans le département du Loiret, à environ 45 km d'Orléans, Chambon-la-Forêt est un village dont l'histoire remonte à l'époque gallo-romaine. Autrefois Chambon tout court, la deuxième partie de son nom -ajoutée en 1913- rappelle sa proximité avec la forêt d'Orléans. En arrivant sur la place centrale, quelques commerces de proximité ouverts (boulangerie, épicerie) apportent de la vie à ce petit village de moins de 1000 habitants et le rendent d'emblée accueillant. Face à la mairie, l'église Saint-Étienne-Sainte-Mesme jouxte un oratoire entouré de verdure. Un lavoir fleuri sur la Petite Rimarde complète ce tableau bucolique.
Comme tout village ancien véhicule à travers les siècles un imaginaire bercé de légendes locales dans lesquels mythe et réalité historique se donnent la main, Chambon-la-Forêt a aussi son folklore populaire en la personne de Sainte Radegonde, reine mérovingienne qui aurait fait jaillir dans la forêt voisine une fontaine aux vertus miraculeuses. La forêt, la fontaine, c'était le but des 2 circuits de randonnée de cette journée d'été. Voiture garée place de l'Église, après un aperçu des différents monuments précités et un arrêt à la boulangerie pour le pique-nique, la randonnée démarre rue Oscar-Roty.
Au programme de la journée, les sentiers T7 et T8.
Sur la place, face à l'église, la mairie. On peut encore lire au-dessus du fronton l'inscription gravée "Postes - Télégraphes - Téléphones - Caisse Nationale d'Épargne", inscription d'époque que la municipalité a eu la bonne idée de ne pas faire disparaître.
Visible au niveau du parking place de l'Église, ce petit oratoire (1860) caché dans la verdure est la chapelle funéraire de la famille Narbonne, qui fut un temps propriétaire du château de la Luzerne, sis sur la commune.
Église Saint-Étienne-Sainte-Mesme.
Juste au pied de l'église, le lavoir (3 photos suivantes), baigné par les eaux de la Petite Rimarde, un sous-affluent de l'Essonne.
L'épicerie du village, rue Oscar-Roty. Point de départ de la randonnée, cette rue porte le nom du graveur Louis Oscar Roty (1846-1911), auquel on doit la célèbre "Semeuse" au bonnet phrygien, effigie républicaine de timbres et pièces de monnaie.
Charmant pigeonnier, rue Oscar-Roty (2 photos suivantes).
La campagne, les champs, les bois... tout ce que j'aime !!
3 petits veaux observateurs.
Sur le parcours... Noyé dans un camaïeu de verts, l'étang prend une jolie couleur laiteuse (3 photos suivantes).
C'est dans cet environnement boisé qu'on la découvre. Invisible de l'allée, la fontaine Sainte-Radegonde est indiquée à cet endroit par un panneau-lutrin à fleur de lys signalant un "Patrimoine remarquable du Loiret".
La fontaine Sainte-Radegonde, toute simple dans sa chambre de verdure. Cette mini construction de guingois doit son nom à une reine mérovingienne du VIe siècle. Épouse de Clotaire Ier, Radegonde était connue pour sa piété. Partie fonder un monastère à Poitiers, elle aurait en chemin traversé la forêt et tapé du pied à cet endroit pour faire jaillir une source et pouvoir ainsi se désaltérer. 15 siècles plus tard, une poignée de fidèles célèbrent encore le miracle de la fontaine lors d'un pèlerinage organisé le 1er dimanche de septembre.
Vers la fin de randonnée, on passe par l'usine d'embouteillage des Eaux Minérales Naturelles de Chambon. Exploitante de la source Montfras, elle est présente sur le site depuis 1957... Une autre histoire d'eau à Chambon-la-Forêt.
(Photos prises le 8 juillet 2023)
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H Hoplie bleue, un petit coléoptère irisé.
Présent en nombre dès le début de l'été aux abords des cours d'eau ensoleillés, l'hoplie bleue est un petit scarabée d'environ 1 cm de long au dimorphisme sexuel marqué. A l'inverse de la femelle gris terne, avec son corps d'un bleu métallique (couleur rare chez les insectes), le mâle ne passe pas inaperçu. Ses écailles s'illuminent au soleil, créant de beaux effets d'irisation dont les nuances varient en fonction de l'angle de vue. Un vrai piège à filles, mieux que Dutronc !! Posté immobile à la pointe d'une herbe haute ou sur une fleur, l'hoplie mâle attend sa Dulcinée.
(Photo prise le 2 juillet 2023)
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C Cardère, l'hirsute épineuse.
Plante rustique (elle ne craint pas le froid) et rudérale (adaptée aux terrains en friche), la cardère est facilement reconnaissable à son inflorescence arrondie entourée de fines bractées hérissées de piquants. Les premières fleurs apparaissent début juillet. La floraison a ceci de particulier qu'elle commence par le milieu avant que les petites fleurs roses ne s'étendent progressivement vers les extrémités de l'inflorescence.
Dipsacus fullonum (nom botanique), la cardère sauvage présente des feuilles soudées à leur base qui forment une cuvette dans laquelle se dépose l'eau de pluie, d'où son joli nom imagé de "cabaret des oiseaux". Sa cousine, dispacus sativus (ou cardère à foulon) était autrefois cultivée pour carder la laine.
Cardère sauvage, début de floraison.
(Photo prise le 2 juillet 2023)
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