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Rando à Vineuil. Circuit du Viaduc (6 km).
Sur la RD951 entre Montlivault et Blois, le conducteur croise les vestiges d'un viaduc à travers champs dont l'alignement d'arches s'interrompt net au niveau de la route, face à la Loire. Pour être de nombreuses fois passée là en voiture, ces vestiges m'ont toujours intriguée. Quelle histoire se cachait derrière ?... Je l'ai appris récemment.
Le Viaduc des Noëls -son nom- est en fait un tronçon de l'ancienne ligne ferroviaire Romorantin-Blois. Il assurait la jonction entre la voie ferrée elle-même et un pont métallique qui franchissait la Loire dans son prolongement. Situé en zone occupée, le pont métallique a été bombardé par l'aviation alliée le 11 juin 1944 en appui de l'opération Overlord, conformément aux ordres du général Eisenhower de cibler les voies de communication, notamment en neutralisant les infrastructures ferroviaires. Les Alliés qui bombardent en terre alliée... mal nécessaire pour ralentir la progression de l'ennemi. Victime collatérale d'un pont détruit qui ne fut jamais reconstruit, le Viaduc des Noëls est resté longtemps à l'abandon. Réhabilité en 2018, piétons et cyclistes peuvent désormais y accéder en toute sécurité et profiter de cette voie aménagée sur 1,3 km qui finit en belvédère face à la Loire.
Après les 10 km de randonnée à Huisseau-sur-Cosson, j'enchaîne donc avec ce circuit menant à pied au fameux viaduc. Histoire d'aller voir ça de plus près.
La randonnée démarre place Gaston-Pichon, aux Noëls, hameau de Vineuil. On quitte le bourg rapidement pour arriver dans les champs. Asperges, vignes, tournesol... mosaïque de cultures (7 photos suivantes). Il faut marcher un bon moment avant de voir se profiler au loin le viaduc.
L'asperge se plaît dans les sols sablonneux des bords de Loire. Laissées en terre plusieurs mois après récolte, les tiges se développent dans les champs, formant de hauts tapis herbeux pouvant monter à plus d'1,50 m. La partie aérienne permet l'indispensable photosynthèse grâce à laquelle la plante absorbe les nutriments nécessaires pour être à nouveau productive l'année suivante.
Beaucoup de vignes dans la région. Nous sommes au coeur de l'appellation Cheverny dont l'aire de production est entièrement circonscrite dans le département du Loir-et-Cher : 574 ha répartis sur 25 communes.
"Soleils" à foison dans les champs... les fleurs de tournesol, en plein épanouissement.
Elle ne peut rivaliser avec les tropicales rafflésie ou arum titan, mais sous nos latitudes, c'est une géante.
Viaduc en vue. Sa silhouette se dessine au-delà du champ de tournesols (3 photos suivantes).
Vision singulière, le viaduc des Noëls s'arrête net au milieu des champs.
Dernier tronçon de la voie ferrée Romorantin-Blois mise en service en 1884, le viaduc permettait le franchissement de la vallée de la Loire entre La Chaussée-Saint-Victor et le hameau des Noëls. Vestige d'une ligne déclassée, il a une histoire vibrante à raconter. Le choix de le laisser en l'état plutôt que de le détruire est à saluer. Mieux que ça, il a été réhabilité.
Au pied du monument. Avant de monter, je choisis de découvrir le viaduc par le bas. Promenade tranquille sur le sentier longeant les arches, en bordure de champs. Les petites parcelles maraîchères alternent avec de grandes étendues céréalières.
Mi-juillet, ça ne chôme pas dans les champs. La moissonneuse arrive au loin.
Aires de pique-nique sous les arches. 2 chemins permettent d'accéder au sentier aménagé en hauteur. Ci-dessous, l'une des 2 voies d'accès pour monter sur le viaduc.
Autre voie d'accès.
Le Viaduc des Noëls, vu d'en haut. Un chemin de terre a été aménagé sur le ballast de l'ancienne voie ferrée. A cet endroit du sentier, on est à peu près à mi-distance entre la Loire, d'un côté, et le hameau des Noëls, à l'autre extrémité.
La réhabilitation du viaduc date de 2018. Des travaux qui ont permis de créer une voie de passage d'1,3 km avec vue sur le paysage agricole ligérien et, au-delà, la ville de Blois. Voie douce accessible aux piétons et aux cyclistes, le sentier est ponctué de panneaux pédagogiques abordant les thèmes de la Loire, de la biodiversité, ainsi que l'histoire du lieu.
Rectiligne, sécurisé tout le long par des garde-corps, le sentier finit par un belvédère côté Loire en rive droite, où sont encore visibles les piles de l'ancien pont métallique détruit par les Alliés le 11 juin 1944.
A-pic au-dessus de la route départementale 951. Toujours dans l'idée de valoriser le site, inclus dans le périmètre du patrimoine mondial de l'Unesco, en projet, la réalisation d'une passerelle traversant la route et la Loire à cet endroit pour prolonger la voie douce dans la continuité du Viaduc des Noëls. Le chantier a été confié à l'architecte parisien Marc Mimram. Début des travaux 2024 pour une livraison prévue en 2025.
Du haut du viaduc, avec la ville de Blois à l'horizon.
Deuxième partie du sentier, cette fois en direction du hameau des Noëls.
Pour une pause contemplative, quelques bancs ont été installés sur le parcours.
En chemin. Cirrus et cumulus, paysage.
Hameau des Noëls en vue.
Arrivée à l'autre extrémité du viaduc, côté hameau des Noëls (si l'on ne veut pas faire tout le circuit mais juste voir le viaduc, point de départ, de ce côté, rue Ulysse-Fleury). En hauteur, le vent souffle fort, couchant les herbes sur le chemin.
Traversée terminée. Une fois redescendue, petite photo bucolique au bas du talus.
(Photos prises le 16 juillet 2023)
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Rando à Huisseau-sur-Cosson. Circuit du château de Nanteuil (10 km).
Situé dans le département du Loir-et-Cher, à environ 3 km de l'illustre domaine de Chambord, le village de Huisseau-sur-Cosson a lui aussi son château... et même 5 : le château de Nanteuil, le château des Grotteaux, le château de la Motte, le château de Saumery et le château de la Taille de Biou. Pas mal pour un petit village comptant moins de 2 500 habitants !! Tous sont privés (la plupart transformés en chambres d'hôtes de standing). Ils ne se visitent pas mais le parcours de la randonnée permet d'en approcher certains ou de longer les hauts murs qui les abritent.
Point de départ, place de la mairie puis rue du Pont où l'on franchit une première fois le Cosson. La halte au bord de la rivière occasionne déjà quelques jolies photos... Rien ne presse, je m'attarde un peu avant de quitter le centre-bourg et de poursuivre à travers champs et vignes. Moulin, pigeonnier, pont, lavoir, fontaine, il y a toujours ici ou là un petit patrimoine local à découvrir. Quelques cumulus sculptent le ciel en blanc ou gris. A cette époque, la nature n'est pas grillée comme en fin d'été. C'est encore très vert, d'autant plus agréable.
J'ai trouvé cette proposition de rando sur le site Val-de-Loire 41, nature et randonnées. Un puits d'idées pour inspirations en berne. Les parcours répertoriés sont très bien faits, en boucle -pour ne pas passer 2 fois par le même chemin- et fiables, car parfaitement balisés. Je recommande.
Au début de la randonnée, pont du Bourg, sur le Cosson (5 photos suivantes). Le village doit en partie son nom au Cosson (95 km), sous-affluent de la Loire par le Beuvron. La rivière Cosson traverse 2 départements -Loiret et Loir-et-Cher- passant de l'amont à l'aval par 18 communes. Dans le Loiret : Isdes (source), Vannes-sur-Cosson, Sennely, Ménestreau-en-Villette, Marcilly-en-Villette, La Ferté-Saint-Aubin, Jouy-le-Potier, Ligny-le-Ribault. Dans le Loir-et-Cher : Blois, Chailles, Chambord, Crouy-sur-Cosson, La Ferté-Saint-Cyr, Huisseau-sur-Cosson, Saint-Gervais-la-Forêt, Thoury, Vineuil, Candé-sur-Beuvron (confluence). 4 ponts le franchissent sur la commune de Huisseau. Ci-dessous, la passerelle rouge du pont du Bourg date de 2015.
De la passerelle piétonne, le Cosson, sous une arche du pont.
Photo prise sous le toit du lavoir.
Une fois passé le pont du Bourg, la randonnée conduit assez rapidement à travers la campagne.
Hôtes pas forcément désirés, séneçon et cirse ont envahi cette parcelle (4 photos suivantes). Plantes communes adventices, ils appartiennent tous 2 à la famille des Astéracées. Le séneçon du Cap arbore des fleurs jaunes. Sorte de chardon à fleurs bleu/parme et tige épineuse pouvant mesurer 1,50 à 2 m de haut, le cirse des champs se pare après la floraison de gros pompons ébouriffés à l'aspect laineux. Problème, une fois montés en graines, leur prolifération entraîne la colonisation rapide des bords de routes, friches, jardins, prairies. Et une fois implanté, il est très difficile de s'en débarrasser.
Sorte de chardon laineux, le cirse, monté en graines. Toutes ces graines fixées à des aigrettes duveteuses vont s'envoler. Portées par le vent, elles iront coloniser d'autres parcelles.
Cumulus et cirses, ça moutonne dans le ciel et dans les champs. Joli pour le coup d'œil, mais calamité pour les agriculteurs.
Après une pause photo au milieu des cirses, la randonnée se poursuit. D'un côté de la route, le mur d'enceinte des châteaux de la Motte et des Grotteaux, de l'autre, alignements de vignes (appellation Cheverny).
Elle n'est pas à proprement parler sur le parcours de la randonnée, mais en portant le regard sur la gauche j'avise au loin ce qui semble être une belle maison à pans de bois... Je m'engage pour aller voir ça de plus près.
La maison en question est en fait le moulin du château des Grotteaux. Situé de l'autre côté du pont, rive droite du Cosson, le château des Grotteaux (XVIIe siècle) appartient depuis 2014 à la famille du Halgouet. Il a été aménagé en chambres d'hôtes.
Toujours rue des Grotteaux, passé le pont sur le Cosson.
Après cette petite digression pédestre (mais ça valait le coup), je reviens sur mes pas. Autres paysages en cours de randonnée (7 photos suivantes).
Château d'eau à chapeau pointu.
A proximité du château de Nanteuil, 3e pont sur le Cosson.
Planté au milieu des vignes, une sorte de mât attire mon attention (3 photos suivantes).
Sur le coup, bien incapable de dire ce que c'est.
Il s'agit en fait d'une tour antigel. Composé d'un mât au sommet duquel tourne un ventilateur qui balaie la vigne d'un souffle d'air chaud, ce dispositif, actif seulement quelques jours par an, protège les bourgeons du gel printanier au moment du débourrage.
La boucle est bouclée. Retour au point de départ, rue du Pont. Ci-dessous, fontaine Saint-My, du nom d'un ermite guérisseur qui aurait vécu au Ve siècle sur les bords du Cosson. La châsse contenant ses reliques se trouve dans l'église du village (pas vue, l'église était fermée).
Église Saint-Étienne-et-Saint-My, avec son caquetoire joliment fleuri.
(Photos prises le 16 juillet 2023)
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