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Mennetou-sur-Cher, village fortifié du Loir-et-Cher.
Posé sur un côteau à l'extrême sud-est du département du Loir-et-Cher, Mennetou, petit village de moins de 1000 habitants (877 au dernier recensement), abrite proportionnellement à sa taille un patrimoine notable, en partie classé, qui justifie à lui seul la visite. Construite au début du XIIIe siècle, sous le règne de Philippe II et la seigneurie d'Hervé II de Vierzon, l'enceinte médiévale est la partie la plus remarquable de ce patrimoine. 8 siècles plus tard, elle conserve de beaux restes parmi lesquels 3 portes d'entrée de ville ainsi que 3 tours défensives sur les courtines.
Pas besoin de voiture -elles sont d'ailleurs interdites dans le centre historique- tout se fait à pied facilement. Du parking, on entre dans la vieille ville par la Porte d'En-Bas, sorte de sas temporel, pour flâner entre Enfer et Paradis à travers un écheveau de ruelles pentues. Sont classés Monuments Historiques : l'ensemble des fortifications (portes, tours et remparts), le Prieuré bénédictin, l'église Saint-Urbain et 3 maisons des XIIIe, XVe et XVIe siècles (2 dans la Grande Rue et une à côté du presbytère). Pierre, torchis, colombages, un patrimoine authentique mis en valeur par l'interdiction des voitures, par des rues entièrement pavées et un fleurissement généreux qui font qu'il est fort agréable de se promener à Mennetou. Bravo la municipalité !!
Affluent de la Loire long de 365 km, le Cher à Mennetou s'écoule paisiblement. Ici, le village vu du pont de la D37, route de Maray.
En plus du Cher, Mennetou est aussi bordé par le canal de Berry. Déclassé en 1955, il est en partie comblé mais certaines infrastructures sont toujours visibles sur son parcours comme ce pont-levis à flèche en bois du XIXe siècle qui a permis le franchissement du canal jusqu'aux années 1960.
Un panneau installé au bord du canal donne quelques informations sur l'histoire du village et sa configuration au Moyen Age. Utile pour se repérer avant la visite.
Cité fortifiée au XIIIe siècle, de son passé moyenâgeux, Mennetou-sur-Cher conserve quelques beaux restes parmi lesquels 3 portes d'entrée de ville sur les 4 d'origine (il y en avait une à chaque point cardinal). De plan carré, il reste les portes Nord, Sud et Est (classées MH en 1913). Ci-dessous, la Porte d'En-Bas (ou Porte Sud), d'une hauteur d'environ 20 m. Entre la série de corbeaux et l'arche en ogive, une plaque blanche commémore le passage (supposé ?) de Jeanne d'Arc à Mennetou le 3 mars 1429.
Porte d'En-Bas. De l'autre côté du passage en ogive, on entre par la rue Jeanne-d'Arc dans la partie médiévale du village. Circonscrite entre les anciennes fortifications, entièrement pavée, cette partie du village est très pittoresque. Elle abrite un grand nombre de monuments classés à découvrir au détours des petites rues, ruelles et ruettes. Interdite à la circulation automobile -et c'est une excellente chose- il faut laisser la voiture de l'autre côté du canal (tout près, stationnement facile et gratuit).
Au n°1 de la rue Jeanne-d'Arc, une maison qui n'a rien de médiéval mais tout de la bonne adresse : la boucherie Bidron et son andouillette à la ficelle, une spécialité locale. Car à Mennetou, l'andouillette, c'est du sérieux. Il existe même depuis 1974 une confrérie dédiée : la confrérie des... Tastandouillettes !! Et cerclé en rouge, c'est quoi ? Un distributeur... à andouillettes. Unique en France !!
Attenante à l'église Saint-Urbain, la ruette du Pressoir. Ruette ? Que voilà une appellation aimablement désuète. La ruette du Pressoir tire son nom de l'ancien pressoir banal des bénédictines auquel les villageois avaient obligation de faire presser leur raisin.
Ruette du Pressoir, cadran solaire. "Tempus fugit", c'est écrit dessus... Alors de ce temps qui fuit, hâtons-nous de profiter...
A l'angle de la Ruette du Pressoir et de la Grande Rue, jolie maison avec peinture murale. Visibles dessus, la halle et le château de Mennetou, aujourd'hui détruits.
Porte Est, dite Porte Bonne-Nouvelle (classée MH en 1913), vue intramuros. Elle jouxte le Prieuré bénédictin (MH en 1907).
Porte Bonne-Nouvelle et Prieuré attenant. C'est dans ce prieuré fondé au XIIIe siècle et habité par une communauté de bénédictines jusqu'à la fin de la Révolution que Jeanne d'Arc, en route pour Chinon, aurait passé la nuit du 3 au 4 mars 1429. Ça, c'est pour la grande histoire. Pour la petite histoire, le Prieuré fut la propriété de Claude Breitman (père de l'actrice Zabou). Plus connu sous le pseudonyme de Jean-Claude Deret, on lui doit les 52 épisodes de "Thierry La Fronde" (diffusés du 3 novembre 1963 au 27 mars 1966), dont plusieurs scènes furent tournées à Mennetou-sur-Cher. Son père, Lucien Breitman, fut maire du village dans les années 1940.
Rue des Fossés. Située à proximité de la Porte Bonne-Nouvelle, elle mène à la Porte d'En-Haut. La rue des Fossés longe la ligne de chemin de fer, pas top pour les photos mais ne pas hésiter à l'emprunter car elle permet de voir en chemin plusieurs tours défensives du XIIIe siècle qui appartenaient aux anciennes fortifications. Sur les 5 tours d'origine, il en reste 3, toutes classées MH en 1913.
Édifiées sur la courtine, les tours défensives étaient construites sur le même modèle, à base évasée, rondes, percées de meurtrières.
Tour défensive avec maison adossée à un reste du mur de fortifications.
Aperçu hurlant, rue des Fossés... Le loup a un lien historique avec le village de Mennetou-sur-Cher. Au mois de juillet se tient la Foire Seigneuriale des Loups, avec son marché médiéval.
Entrée de la Porte d'En-Haut (ou Porte Nord), côté voie ferrée.
La Porte d'En-Haut, à arche ogivale et fenêtre romane géminée.
Porte d'En-Haut vue de la rue de l'Enfer.
Porte d'En-Haut. L'escalier visible à droite permettait d'accéder au chemin de ronde.
Menant de la Porte d'En-Haut à la Porte d'En-Bas, la Grande Rue est la plus longue rue de la vieille ville. Au n°1, accolée à l'escalier de la Porte d'En-Haut, très belle maison à encorbellement datant des XVe et XVIe siècles (classée MH en 1946). L'encorbellement est un peu masqué par la glycine mais les 2 styles architecturaux sont bien visibles : un rez-de-chaussée de style angevin, en tuffeau, tandis que l'étage, de type solognot, allie pans de bois et brique.
Porte d'En-Haut et la maison à encorbellement vues de la rue du Paradis.
Angle de la Grande Rue et de la rue du Paradis. Le village de Mennetou est superbement fleuri, beaucoup de rosiers grimpants.
Grande Rue : gouttière, fenêtre, toit... du monde à tous les étages.
Oooh... Surprise par la photographe.
Les 2 sont parallèles... à Mennetou, on passe de l'Enfer au Paradis en quelques pas. Ci-dessous, la rue de l'Enfer (3 photos suivantes).
Pavée de bonnes intentions ?...
Elle occupe une maison à pans de bois datée du XVIe siècle. Sirène d'alerte sur le toit, il s'agit bien de la mairie.
Face à la mairie, la rue Basse fait communiquer les rues de l'Enfer et du Paradis.
Au n°21 de la Grande Rue, belle maison du XVIe siècle, dite maison François Ier (façade classée aux MH en 1926).
A l'angle de la Grande Rue et de la rue Jeanne-d'Arc.
Grange aux Dîmes, XIIIe siècle. A l'étage, fenêtre géminée de style gothique angevin avec cadran solaire visible en haut à gauche. Comme son nom l'indique, ce type de bâtiment servait à entreposer le fruit de la dîme, impôt collecté par le clergé sur les récoltes.
Clocher de l'église Saint-Urbain (clocher classé en 2013, chœur et travée de la nef classés en 1920) vu de la Grange aux Dîmes.
Placette avec puits près de la Grange aux Dîmes et de l'église.
(Photos prises le 31 mai 2023)
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Pluie d'été au jardin.
Des paquets de nuages toute la journée et un après-midi aux allures d'automne. Triste ?... Pas forcément, en y mettant un peu de fantaisie. Petite composition perso.
Au naturel.
Japonisant, sans prétention.
(Photo prise le 25 juillet 2023)
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Sancerre, panoramas.
Un Label "Plus Beaux Villages de France" récent (promotion 2022), après une élection "Village préféré des Français" sur France 2 en 2021, Sancerre est aussi "Petite Cité de caractère" depuis 2017. De quoi faire grimper la fréquentation touristique du bourg, déjà réputé pour son vin et la vue carte postale de l'ancien castrum perché à 300 m sur son piton rocheux.
En ce dimanche 28 mai 2023 avait lieu la 97e édition de la Foire aux Vins de Sancerre. Vignerons et producteurs de l'appellation exposaient, proposant des dégustations avec stands de bouche et animations. Dans les rues et les places du centre médiéval, noir de monde !! Du coup, pas forcément le meilleur timing pour flâner tranquillement à la découverte du village... Délaissant le centre-bourg, j'ai opté pour la balade panoramique intramuros, soit le tour de l'ancien rempart au départ de l'esplanade Porte-César. Un peu sportif car, si ça descend au début... ça remonte sévère à la fin. Mais à la clef, de beaux panoramas sur la Loire et les collines viticoles. Puis en reprenant la voiture, direction le panorama extramuros, cette fois, celui qui permet d'avoir de loin la fameuse vue carte postale. Un chemin monte à travers champs, l'endroit est idéal pour les photos !!
Des champs, des vignes et, au loin, Sancerre sur son piton rocheux. La carte postale. La commune de Sancerre possède une altitude variant de 146 à 366 m. Visible sur la photo, la tour des Fiefs, unique vestige du château féodal, domine le paysage.
Village viticole... le ton est donné.
Esplanade Porte-César, au niveau de l'Office du Tourisme. Le rempart des Augustins descend sur la gauche, marquant le début de la boucle intramuros aux limites extérieures du village. Mais ne pas se lancer trop vite, profiter du magnifique panorama avec vue sur la Loire, le village de Saint-Satur, les collines viticoles et au bout de l'horizon, les contreforts du Morvan. 40 km de portée !! Situé au nord-est du département du Cher (48 km de Bourges), à la limite avec la Nièvre, Sancerre fait le lien entre les régions Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche Comté. Ce jour-là, le village était pavoisé pour la 97e édition de la Foire aux Vins.
Au bout de la route, la boucle est bouclée, on rejoint l'esplanade Porte-César. Si ça descend au départ, forcément, ça monte à l'arrivée. Mieux vaut avoir de bons mollets !!
La vigne, omniprésente. Le vignoble de Sancerre s'étend sur près de 3 000 hectares de coteaux. 14 communes appartiennent à l'appellation (Bannay, Bué, Crézancy-en-Sancerre, Menetou-Râtel, Ménétréol-sous-Sancerre, Montigny, Saint-Satur, Sainte-Gemme-en-Sancerrois, Sancerre, Sury-en-Vaux, Thauvenay, Veaugues, Verdigny et Vinon).
Les vins de Sancerre se déclinent en blanc, rouge et rosé. Issus du cépage sauvignon, les blancs ont été les premiers à obtenir l'AOC, en 1936. Ils représentent l'essentiel de la production. Les rouges et rosés, issus du pinot noir, sont classés AOC depuis 1959.
En s'éloignant du village, paysage. Voiture garée sur le bord de la route, finir à pied vers le point de vue sur le piton rocheux.
Pause photo sur le coteau, chemin de terre avec vue sur Sancerre.
(Photos prises le 28 mai 2023)
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Bourges, jardin de l'Évêché : les vases des 4 Saisons.
Espace romantique de 3 hectares situé au pied de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, le jardin de l'Évêché, pour sa partie à la française, aurait été dessiné au XVIIe siècle par un élève d'André Le Nôtre. Calme et joliment fleuri, c'est le lieu idoine pour avoir une vue d'ensemble -côté chevet- de cette imposante cathédrale construite en plein coeur de ville, trop grande pour être embrassée d'un seul regard des petites rues alentours.
La partie jardin à la française jouxte le Palais archiépiscopal (ex hôtel-de-ville devenu musée des Meilleurs Ouvriers de France). On y voit les bustes en bronze du prédicateur Louis Bourdaloue (1632-1704) et du physicien Joseph-Aignan Sigaud de Laffond (1730-1810), tous 2 nés à Bourges, ainsi qu'un obélisque un peu pompeux, sans grand intérêt artistique. Ce qui m'a beaucoup plu en revanche, ce sont les 4 vases monumentaux exposés sur un piédestal à chacun des angles du parterre fleuri. 2,40 m de haut pour un poids de 700 à 850 kg selon le modèle, difficile de les rater. Créés par le sculpteur Léon Cugnot à la fin du XIXe siècle, couplés Printemps/Automne et Été/Hiver, ils représentent les 4 saisons sous forme allégorique. Chaque vase porte une figure féminine et une autre masculine, ainsi que 2 putti assis sur les bords. Le bas est sculpté d'une tête de bélier et frappé du blason de la ville. Leur panse est ornée d'enfants s'adonnant à différents jeux comme saute-mouton ou colin-maillard.
Léon Cugnot vécut au XIXe siècle. Lauréat du Prix de Rome en 1859, spécialiste des sujets mythologiques et allégoriques, il travailla notamment pour le Louvre et l'Opéra de Paris.
Cathédrale Saint-Étienne de Bourges photographiée du jardin de l'Évêché. De forme carrée, bien visible à côté du Palais archiépiscopal, le pilier butant de la tour Sourde. Cet énorme pilier a été construit en 1313 pour étayer la tour Sourde qui, en raison de faibles fondations, commençait à se fissurer. Trop fragile, la tour ne put jamais recevoir de cloche, d'où son nom.
Dans le jardin de l'Évêché, les vases des 4 Saisons
Ci-dessous, le vase Printemps/Automne (2 photos suivantes). Allégorie du Printemps : une femme, bras gauche levé, tient dans sa main une branche chargée de bourgeons prêts à éclore et présente de l'autre main un nid contenant des oisillons.
Allégorie de l'Automne : armé d'un fusil, un chasseur tient en l'air l'oiseau qu'il vient de tuer (mieux visible sur la photo du haut).
Ci-dessous, le vase Été/Hiver (2 photos suivantes). Allégorie de l'Été : serpe en main, une femme porte une gerbe de blé sur l'épaule.
Allégorie de l'Hiver : un homme vêtu d'une écharpe cache-nez et d'un long manteau, chaussé de patins à glace.
(Photos prises le 27 mai 2023)
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