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H Herbe aux écouvillons.
"Penna" plume et "seta" soie, Pennisetum pour les botanistes. Son étymologie annonce sa douceur. Cette graminée dont il existe une centaine d'espèces originaires d'Afrique et d'Asie est plus communément appelée "herbe aux écouvillons" en raison de ses inflorescences plumeuses (les épillets) en forme de petites brosses cylindriques.
Herbe plume n'est pas enclume... légers, vaporeux, ses épillets dansent à la moindre brise. Un mouvement ondoyant du plus bel effet au jardin (attention cependant, feuilles coupantes).
(Photo prise le 20 août 2023 au Domaine des Poulaines, dans l'Indre)
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Rando à Fougères-sur-Bièvre. Circuit du Tarilly (9 km).
Situé dans le Loir-et-Cher, à une quinzaine de km de Blois, le pittoresque village de Fougères-sur-Bièvre compte environ 800 habitants. Depuis 2019, il fait partie de la commune nouvelle du Controis-en-Sologne, après avoir fusionné avec Contres, Feings, Ouchamps et Thenay. Dans un environnement bucolique de vignes et d'étangs, Fougères-sur-Bièvre abrite un patrimoine bâti soigneusement entretenu et mis en valeur qui justifie pleinement une visite. A commencer par son château classé. Tout près, sur une placette arborée, l'église Saint-Éloi fait face à une charmante petite mairie à l'architecture champêtre. Construit sur la rivière dont il porte le nom, le village abrite également un lavoir du XIXe siècle, en excellent état de conservation.
Sur une boucle de 9 km au coeur de la Sologne viticole, la randonnée associe patrimoine historique et naturel. Point de départ, le parking du château. Rue de la Fontaine de Biétry, un habitant devant sa maison, en train de cueillir sur le mur le raisin de sa treille, m'en offre une grappe. La randonnée commence à peine, sous les meilleurs auspices. Quelques mots échangés, remerciements. C'est aussi pour ces petites rencontres que j'aime partir à l'aventure sur les chemins de campagne.
Rue de l'Église, parking du château, ce platane majestueux domine tout le paysage.
Pour l'ombre, c'est parfait !!
Au départ de la randonnée. Parmi le petit patrimoine du village, ce beau lavoir (2 photos suivantes), témoin des grandes lessives du temps jadis qui cassaient l'échine et faisaient les mains rêches. Construit sur la Bièvre (rivière de 23,6 km, sous-sous-affluent de la Loire par le Beuvron), il a été restauré en 2003.
Sous la charpente en bois, 4 tables à laver, avec encoches pour les battoirs aux extrémités.
En chemin, ce massif aux petites fleurs blanches dressées en panicules a attiré mon attention. J'observe la plante, mais sans pouvoir l'identifier. Appel à l'appli amie Seek pour la réponse : renouée du Japon. Sans le savoir, je venais de tomber sur une nuisible figurant au palmarès des pires plantes envahissantes de la planète. Focus en 6 photos.
Renouée du Japon est un terme générique. Il existe en fait 3 espèces de renouées japonaises : la renouée du Japon proprement dite, la renouée de Sakhaline et la renouée de Bohême (hybride des 2 autres). Des espèces proches, difficiles à différencier, très invasives. Toutes 3 forment des massifs denses (appelées colonies) arborant à la fin de l'été de petite fleurs blanches dressées à la verticale.
Ci-dessous, grandes feuilles de la renouée de Sakhaline, en forme de coeur.
La renouée du Japon possède des feuilles plus petites que la renouée de Sakhaline, tronquées à la base.
Au coeur de la colonie, dans le fouillis des tiges, cannes creuses rappelant le bambou. Vivaces à croissance rapide dont la hauteur atteint 2-3 m en fin d'été, les renouées japonaises forment des peuplements si denses qu'ils empêchent, par effet d'étouffement, la croissance des espèces indigènes. Pas bon pour la biodiversité. Comme toujours, prévenir plutôt que guérir... mais l'éradication s'avère très compliquée. Les rhizomes s'enfoncent à plus 2 m de profondeur et s'étendent latéralement jusqu'à 7 m autour du pied. L'excavation d'une colonie et de son réseau racinaire est affaire de pelle mécanique. Mais attention à ne rien laisser en terre : le moindre bout de rhizome oublié repart à vitesse grand V.
Dans le massif, il y avait des nouvelles pousses partout. La plante, véritable danger pour la biodiversité, est dans le viseur de l'Union Internationale pour la conservation de la Nature (UICN).
Bâtisse en plein champ. Ancien Beach Club, fermé en 2020.
8 photos suivantes : randonnée nature, distance à parcourir 9 km... Ça, c'était sur le papier.
Une grande partie de la randonnée se fait au coeur des vignes, nous sommes en Sologne viticole.
AOP Cheverny.
Plus je progresse sur le parcours, plus j'entends distinctement des bruits de détonations.
Suivant avec application le balisage triangle jaune, j'arrive à ce point précis où le panneau "Société de chasse de Fougères" voisine, bien en évidence, avec le balisage des voies de randonnées. Les détonations se précisent, elles viennent du bois au loin... Pas envie d'être confondue avec une biche ou un sanglier. Les 9 km ont tourné court, dépitée, je décide de rebrousser chemin.
Me voilà revenue au point de départ. En attendant l'ouverture du château (en arrière-plan), pause pique-nique au bord de la Bièvre.
Dans le centre-bourg, l'église (XIIe siècle) se situe à 2 pas du château et de la mairie. Elle est placée sous le patronage de Saint Éloi, évêque de Noyon et conseiller du roi Dagobert Ier. Je n'ai malheureusement pas pu la visiter, car fermée.
Mairie de Fougères-sur-Bièvre, le charme champêtre d'une mairie de village. Accès au jardin sur la droite.
Jardin de la mairie.
Le château de Fougères-sur-Bièvre (MH en 1912), mélange singulier entre forteresse médiévale et demeure d'agrément. Du château d'origine érigé au XIe siècle, il ne reste que le donjon carré. Passé successivement aux mains du trésorier de Louis XI, Pierre de Refuge, puis de son petit-fils, Jean de Villebresme, l'édifice gagne en raffinement avec ajouts d'éléments de style Renaissance (fenêtres à meneaux, toiture d'ardoises aux pentes complexes, édification d'une chapelle et d'une galerie à arcades). Après avoir servi de filature au XIXe siècle, l'État le rachète en 1932 et lance d'importants travaux de rénovation, notamment la restauration des 4 500 m² de toiture, chantier d'envergure qui, de 1933 à 1935, occupera à temps plein 6 ouvriers pendant 2 ans et demi !! La Seconde Guerre mondiale écrit une nouvelle page de son histoire. Proche de la ligne de démarcation, le château de Fougères-sur-Bièvre se transformera sous l'Occupation en annexe de Chambord, abritant des œuvres d'art de musées français rangées dans des centaines de caisses, parmi lesquelles des sculptures de Rodin, les vitraux de la cathédrale de Chartres, mais aussi la célèbre Dame à la Licorne.
Au-dessus de la porte d'entrée menant à la cour d'honneur, ces 2 hautes rainures verticales renvoient au Moyen Age. Elles servaient au fonctionnement du pont-levis. Le tablier était relié par des chaînes à 2 flèches qui, par contrepoids, se relevaient, venant chacune s'encastrer dans le logement vertical prévu à cet effet.
Sous le clocher, passage menant à la cour d'honneur. Le château se visite sur 3 étages mais c'est vraiment l'extérieur qui vaut le coup. Exceptées les charpentes, l'intérieur présente peu d'intérêt. En plus, quand je l'ai visité, le château accueillait l'expo "Natures sauvages" avec plusieurs œuvres (dont certaines pérennes) du plasticien Julien Salaud exposées dans plusieurs salles. Un truc, mais, hideux !!
Au-dessus de l'entrée du château, la girouette aux armes de la famille de Refuge représente 2 serpents entremêlés en forme de coeur.
L'entrée du château vue depuis la galerie à arcades. Bel effet d'étagement des toits.
Édifiée au XVIe siècle par Jean de Villebresme, la galerie à arcades relie la chapelle au donjon carré.
La galerie à arcades est l'un des éléments les plus remarquables de la cour d'honneur. Raffinée, style italianisant, elle se compose de 5 arcs reposant sur des piliers octogonaux. On retrouve une certaine parenté avec celle du château de Talcy.
Dans la cour d'honneur, lucarne avec archer sculpté au sommet du fronton.
Cour d'honneur, fronton avec personnage porte-flambeau sculpté au sommet.
Face à l'entrée médiévale, au fond de la cour d'honneur, le corps de logis sud (7 photos suivantes).
Angle des corps de logis sud et est. Ce sont les parties les plus anciennes du château (datées entre 1450 et 1475).
Les 2 portes du logis sud sont surmontées de frontons richement sculptés.
Décor sculpté de la porte de la grande salle du logis : sous l'accolade, 3 anges dont 2 portent un blason. Au-dessus, représentation de l'archange Saint Michel terrassant le dragon.
Tympan de la seconde porte du logis sud. Au-dessus de l'accolade, 2 soldats, l'un victorieux, l'autre vaincu.
A gauche, soldat victorieux.
A droite, représenté à l'envers, le soldat vaincu.
A mon goût, l'intérieur est nettement moins intéressant.
Sans parler des salles dénaturées par les œuvres contemporaines qui y sont exposées. Ci-dessous, Salle des Gardes, "Nuit étoilée". Signé Julien Salaud, l'œuvre représente un igloo en peaux de chevreuils, drapé au sommet d'un assemblage de peaux de loups (avec têtes et pattes). De petites ouvertures aménagées dans la structure permettent de découvrir à l'intérieur un décor d'étoiles... Faire cohabiter art contemporain et monuments classés, d'accord. Autant certaines fois ça peut être réussi, autant là... !!
Même (bon) goût sous la charpente en carène de bateau renversée. Même auteur.
Dans le prolongement de la 1ère charpente se trouve une seconde charpente remarquable, celle en poivrière du chemin de ronde.
Le chemin de ronde, accès fermé.
Entrée du jardin d'inspiration médiévale.
(Photos prises le 3 septembre 2023)
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Séjour Jura, été 2023. 5. Découverte de Dole.
Située au nord du Jura, à la limite avec la Côte-d'Or (mi-chemin entre Besançon et Dijon), Dole compte presque 24 000 habitants, ce qui en fait la ville la plus peuplée du département devant la préfecture, Lons-le-Saunier. Mais aucune comparaison. Si Lons-le-Saunier, grise et froide, sans cachet, m'avait déçue, à l'inverse, j'ai adoré Dole. Et pour plein de raisons, la présence de l'eau y étant pour beaucoup. Baignée par le Doubs, le canal des Tanneurs et le canal du Rhône au Rhin, à Dole, l'eau est omniprésente. Dans le quartier historique, on flâne d'une rive à l'autre à travers un entrelac de canaux, paysage romantique où l'eau glisse, caresse, effleure, c'est bien la Petite Venise Jurassienne.
Cité fortifiée, capitale de la Franche-Comté jusqu'en 1676, Dole abrite un riche patrimoine, notamment lié à son passé moyenâgeux et à son activité de tannerie. Labellisée "Ville d'Art et d'Histoire", elle se découvre au fil de ses ruelles pavées. L'atmosphère est tout à la fois paisible, vivante, chaleureuse. Pour le touriste au pas lent, celui qui aime flâner, il y a largement de quoi passer une journée, voire un week-end. Dominé par la Collégiale Notre-Dame, le quartier des Tanneurs est le plus pittoresque et concentre à lui seul un nombre impressionnant de bâtiments classés, parmi lesquels l'Hôtel-Dieu et l'ancien Hôpital de la Charité dont les longues façades Renaissance s'étirent presque en face à face à proximité des remparts. Tout près, le port, construit sur le canal du Rhône au Rhin, est un autre lieu attractif de la ville. Une agréable promenade longe le bastion jusqu'aux bateaux de plaisance amarrés le long des quais.
Vue sur le Doubs depuis l'hôtel.
"Le Chat de Marcel", posé sur un muret à l'entrée du quartier des Tanneurs. Dans l'œuvre de Marcel Aymé, il s'appelle Alphonse. C'est un chat facétieux ayant le pouvoir de faire pleuvoir en passant sa patte derrière l'oreille. Une aubaine pour Delphine et Marinette, qui évitent ainsi la corvée de la visite chez la peu ragoûtante tante Mélina. Inaugurée le 26 juin 2023, cette sculpture taille réelle signée de la designer ferronnière Bertille Laguet rend hommage à l'auteur des "Contes du Chat Perché", Marcel Aymé, qui a grandi à Dole.
Quartier des Tanneurs. Il tient son nom des nombreuses tanneries qui y étaient implantées au Moyen Age, activité facilitée par la présence du canal au pied des maisons, avec ateliers ouverts directement sur l'eau. Dominé par le clocher de la Collégiale Notre-Dame, le quartier des Tanneurs est l'un des plus anciens et des plus pittoresques de la ville. Une promenade a été aménagée le long des rives.
Promenade du canal des Tanneurs. Visible à gauche sur la photo, la passerelle piétonne longe le canal jusqu'à un cul-de-sac au fond duquel s'élèvent les hautes maisons d'anciennes tanneries, avec terrasses et séchoirs à peaux. Située entre la rue Pasteur et le port fluvial, cette promenade bucolique, très fleurie, est indéniablement l'un des meilleurs atouts touristiques de la ville.
La promenade du canal des Tanneurs s'achève en cul-de-sac à cet endroit (2 photos suivantes). A noter, les séchoirs à peaux. Exposés au sud et garnis de persiennes mobiles, bâtis au-dessus des terrasses où travaillaient les corroyeurs.
Cave de la maison natale de Louis Pasteur. Jean-Joseph, le père de Louis Pasteur, était ouvrier tanneur. La maison familiale, qui donne sur le canal, a été aménagée en musée. Dans la cave, reconstitution de cuves à tan (écorce de chêne broyée utilisée pour transformer les peaux en cuir).
Toujours canal des Tanneurs. 2 photos suivantes prises du Jardin des Chevannes, sur la rive opposée, avec de beaux points de vue sur la maison natale de Louis Pasteur, devenue musée. Plutôt déçue par la visite du musée. Beaucoup, beaucoup de lecture, très scolaire.
Courette à l'arrière du musée, avec passage de l'Abreuvoir donnant directement sur le canal, et buste de Pasteur. Natif de Dole, le scientifique (1822-1895), pionnier de la microbiologie, est célèbre pour avoir mis au point le vaccin contre la rage et une méthode de conservation par chauffage léger à l'abri de l'air : la pasteurisation. Il fut Académicien au fauteuil n°17 de 1881 à sa mort.
La collégiale Notre-Dame de Dole (MH 1910) domine le pittoresque quartier des Tanneurs, avec ses maisons serrées les unes contre les autres autour du clocher. Ça part dans tous les sens, des décrochages, des tourelles, un peu de toutes les hauteurs, pas une seule façade alignée. Et pourtant, quelle belle homogénéité.
Collégiale Notre-Dame (21 photos suivantes), sommet du clocher, avec ses 4 clochetons d'angle.
La Collégiale Notre-Dame a été édifiée au XVIe siècle. Culminant à 73 m, son clocher est le plus haut de Franche-Comté.
Sous le clocher, entrée principale de la Collégiale, en pierre de Sampans aux tons jaune-rosé. Le portail est de style Renaissance. L'orifice servait à faire passer les cordes des cloches.
Collégiale Notre-Dame, nef. Érigée entre 1509 et 1586 dans un style gothique tardif, la Collégiale mesure 58 m de long pour une hauteur de 26 m sous voûte. Le verre blanc des grandes verrières au 2e étage rend l'intérieur très lumineux. L'église a été consacrée basilique en 1951 par Mgr Roncalli, futur Jean XXIII (croix bleues de consécration sur les piliers). Dépourvus de chapiteaux, les piliers qui la soutiennent montent d'un seul tenant jusqu'à la voûte. Conçue sur un plan classique en croix latine, la Collégiale Notre-Dame abrite de magnifiques vitraux.
Grand orgue (XVIIIe siècle). Composé de 3500 tuyaux, il a été réalisé par Karl-Joseph Riepp, facteur d'origine allemande auquel on doit également les orgues des cathédrales de Dijon, Chalon-sur-Saône et Autun. De style baroque, le buffet est orné d'atlantes et d'anges musiciens sur les tourelles. De chaque côté de la nef, ensemble de 12 tableaux de Laurent Pécheux figurant des épisodes de la vie du Christ. Peints entre 1753 et 1781, accrochés en hauteur et donc peu visibles... le torticolis guette.
Chef-d'œuvre du mobilier liturgique, cette chaire à prêcher du XVIe siècle (MH 1992) réalisée en pierre rouge de Sampans par Denys Le Rupt. Statues de la cuve sculptées par Séraphin Besson.
Longue dame couronnée... Dans la chapelle des Ames du Purgatoire, statue colonne représentant Sainte Clotilde.
Les vitraux des chapelles latérales datent du XIXe siècle (9 photos suivantes). Ci-dessous, chapelle des Saints-Anges, avec les 3 Archanges : Michel, Gabriel et Raphaël.
Chapelle Sainte-Anne, les vitraux représentent la rencontre d'Anne et de Joachim à la Porte Dorée de Jérusalem, la Présentation de Marie au temple et l'Éducation de la Vierge.
Vitrail du Sacré-Cœur, dans la chapelle du même nom. La Sainte Famille et Saint François de Sales.
Chapelle du Rosaire, vitraux représentant la Vierge Marie remettant le Rosaire à Saint Dominique aux côtés de Sainte Catherine de Sienne (à gauche) et du pape Pie V et Sainte Rose de Lima (à droite).
Chapelle Saint François-Xavier, vitrail représentant le Christ et ses Apôtres.
Chapelle Saint-Joseph, vitraux représentant la Dormition de la Vierge et Saint Joseph tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux.
Chapelle des âmes du Purgatoire, représentant les élus et les damnés.
Chapelle de l'Immaculée Conception, vitrail représentant la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1854.
Chapelle Saint-Bonaventure, vitraux représentant Saint François d'Assise à gauche ; au centre, Saint Bonaventure et Sainte Claire avec Saint Louis et Sainte Élisabeth de Hongrie ; à droite, Saint François recevant les stigmates.
Vierge à l'Enfant (école bourguignonne, XVe siècle), attribuée à l'atelier du sculpteur espagnol Jean de La Huerta. Au fond à droite, entrée de la Sainte-Chapelle.
Sainte-Chapelle (2 photos suivantes). Joyau de la Collégiale, la Sainte-Chapelle, sorte d'église dans l'église, fut érigée entre 1609 et 1612 pour abriter une hostie du miracle de Faverney (petit village situé à une 20aine de km de Vesoul). Remaniée dans un style baroque au XVIIIe siècle, c'est de cette époque que date la voûte en berceau à caissons. Advenu lors de la Pentecôte, en 1608, le miracle de Faverney est un miracle eucharistique. Il est question d'hosties consacrées ayant échappé aux flammes grâce à un ostensoir en lévitation au-dessus de l'incendie. Les vitraux de l'abside représentent le miracle de Faverney et l'arrivée de la Sainte-Hostie à Dole.
Sainte-Chapelle, vitrail sud : Louis XIV et sa cour se prosternent à Dole devant la Sainte-Hostie, le 9 juin 1674.
Baptistère baroque (XVIIIe siècle) dans lequel fut baptisé Louis Pasteur le 15 janvier 1823.
Dans le centre historique, circuit du Chat Perché. Des petites plaques en laiton posées au sol conduisent le visiteur sur 4 km à travers les rues de Dole pour ne rien manquer des points d'intérêt de la ville.
Je connaissais les pousterles à Auch, voici l'équivalent à Dole. Les treiges... Se faufiler dans un trou de souris. Leur nom signifie "ruelle". Les treiges sont des boyaux servant de passage entre 2 rues. Ci-dessous, treige des Dames d'Ounans (2 photos suivantes).
Rue Pasteur (2 photos suivantes). C'est l'une des plus anciennes rues de Dole. Elle abrite au n°43 la maison natale de Louis Pasteur (volets verts au milieu à droite). Transformée en musée, elle communique par l'arrière avec le canal des Tanneurs.
Grande fresque en trompe l'œil ornant le pignon aveugle d'une maison rue de la Sous-Préfecture. Inaugurée en 2017 par le maire de Dole, Jean-Baptiste Gagnoux, et le député du Jura, Jean-Marie Sermier, l'œuvre signée Camille Semelet, Sylvie Casartelli, Anaïs Mazuez et Alain Locatelli, du collectif Haut les Murs, s'est vu décerner le Pinceau d'Argent en 2018. La fresque représente des personnalités liées à l'histoire de Dole depuis le XIIe siècle. Ci-dessous, celles situées à l'étage, parmi lesquelles Pasteur, tout en haut, à gauche à sa fenêtre et Frédéric Ier de Hohenstaufen -dit Barberousse. Les autres sont plus difficiles à identifier (Jean Boyvin dans l'encadrement de la fenêtre sous Pasteur ; Béatrice de Bourgogne, petite fenêtre de droite ; au balcon, de gauche à droite : Jacques Duhamel, Alix de Méranie -dite Adelaïde Ière de Bourgogne, Anne de Xainctonge, une religieuse à cornette de la congrégation de Sainte-Marthe et Charles de Habsbourg -dit Charles Quint). Sans oublier le Chat Perché et la Jument Verte !!
Au rez-de-chaussée, Marcel Aymé en Passe-Muraille. En plus des "Contes du Chat Perché" et de "La Jument Verte", l'écrivain est l'auteur de nombreux romans et nouvelles parmi lesquels "Uranus", "Le Moulin de la Sourdine", "La Vouivre" ou encore "La Table-aux-Crevés" (prix Renaudot en 1929).
A côté du Passe-Muraille, derrière la devanture d'une boutique imaginaire figurent Philippe III de Bourgogne -dit Philippe Le Bon, Charles Sauria, le général et compagnon de la Libération Antoine Béthouart, et Mahaut d'Artois.
Et voici la fresque dans son intégralité.
Sur la placette à proximité de la fresque, l'escalier de l'Hôtel Terrier de Santans (XVIIIe siècle), remarquable avec ses volées en pierre garnies de rampes en fer forgé. Il en existe plusieurs à Dole, de la même époque, construits sur le même modèle.
Belle maison doloise sur le canal des Tanneurs.
Sur les rives du canal des Tanneurs, l'Hôtel-Dieu de Dole (4 photos suivantes). Ci-dessous, vu du pont de la Charité.
Construit au XVIIe siècle (MH en 1928), il présente une façade Renaissance, rigoureusement symétrique, ceinte sur toute sa longueur d'une élégante balustrade. Les lignes horizontales dominent. Tenu par les religieuses de la congrégation de Sainte-Marthe pour soigner les indigents, l'Hôtel-Dieu a fonctionné jusqu'en 1973. Depuis l'an 2000, les bâtiments sont occupés par la Médiathèque et les Archives municipales. Le clocheton indique l'emplacement de la chapelle.
Cour intérieure de l'Hôtel-Dieu, avec sa tourelle abritant un escalier à vis. Au rez-de-chaussée, le cloître desservait les différents espaces des bâtiments (apothicairerie, cuisine, réfectoire, cellier...). Le 1er étage était réservé aux malades, installés de part et d'autre de la chapelle. Les religieuses occupaient le 2e étage.
Du 1er étage, vue sur la cour intérieure, le cloître et le puits.
Ancien hôpital de la Charité (MH en 1948). Construit au XVIIIe siècle, tout près de l'Hôtel-Dieu, il arbore une façade austère. C'est un autre bâtiment imposant de la ville. L'Hôpital de la Charité se situe Grande Rue, à proximité du Bastion du pont. Il a plusieurs fois changé de destination au cours des siècles. Tour à tour hôpital militaire, orphelinat, collège de jeunes filles, il accueille l'internat du lycée Charles Nodier depuis 1964.
Fortifications sur le canal du Rhône au Rhin (3 photos suivantes). Après la promenade du canal des Tanneurs, voici une autre promenade très agréable, aménagée cette fois le long du canal du Rhône au Rhin. Parallèle à celle précitée, elle part du Bastion du pont pour arriver jusqu'au port de Dole, offrant au passage de beaux points de vue sur la Collégiale.
La passerelle du Prélot enjambe le canal du Rhône au Rhin. Piétonne, elle permet de passer sur l'autre rive, côté vieille ville.
Port de Dole (2 photos suivantes). C'est sur ce paisible paysage que s'est achevé mon séjour dans le Jura à l'été 2023.
(Photos prises les 18 et 19 août 2023)
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Séjour Jura, été 2023. 4. Lons-le-Saunier.
Au programme de la 4e étape de mes vacances dans le Jura, Lons-le-Saunier, préfecture du département, soit une ville moyenne d'environ 17 000 habitants -les Lédoniens. Comme en atteste l'attribut "saunier", la ville a bâti sa prospérité économique sur l'exploitation du sel, une ressource extraite de 3 sources locales à la salinité comparable à celle de l'eau de mer et aux vertus thérapeutiques reconnues. Construits au XIXe siècle, les Thermes Lédonia font partie des plus beaux bâtiments de la ville.
Enfant du pays, auteur de la Marseillaise, Rouget de Lisle trône en statue place de la Chevalerie tandis que le général Lecourbe, autre figure locale liée à la Révolution Française, est à l'honneur place de la Liberté. Cœur battant de la ville avec ses terrasses de cafés et restaurants, ses jets d'eau et ses Lions couchés, c'est une place piétonne tout en longueur, incontournable si l'on visite Lons-le-Saunier pour la première fois. A voir, le Grand Café du Théâtre et la Tour de l'Horloge. Cette tour-beffroi du XVIIIe s fait l'angle avec la bien nommée rue du Commerce, couverte d'arcades. A proximité de la rue du Commerce, au fond d'une cour, se trouve la belle église des Cordeliers. A ne pas manquer non plus, l'église Saint-Désiré, chef-d'œuvre de l'art roman franc-comtois, avec ses imposantes colonnes en pierre apparente. Place de l'Hôtel-de-Ville, l'Hôtel-Dieu, construit entre 1735 et 1745, est un autre monument à l'architecture remarquable. Ancien hôpital, il abrite une apothicairerie accessible en visite guidée.
Parmi les beaux bâtiments de la ville, le Théâtre (MH 1994), ici façade côté place de la Liberté, avec le Grand Café.
A l'autre extrémité de la place de la Liberté, statue en bronze du général Lecourbe (1759-1815). Militaire natif de Besançon, études à Lons-le-Saunier, Lecourbe s'illustra lors des guerres napoléoniennes avant d'être nommé général d'Empire. Connu pour son courage sur les champs de bataille, il mourut au combat pendant le siège de Belfort. Eh oui, parce que Lecourbe, c'est pas qu'une case de Monopoly associée au boulevard de Belleville.
Tour de l'Horloge (MH en 1999), à l'angle de la place de la Liberté et de la rue du Commerce. Ancien beffroi, sa façade est ornée d'un cadran à chiffres romains dorés. Le carillon ne sonne plus. Ce symbole de la ville dresse sa haute silhouette dans un environnement commercial peu flatteur, dommage.
Ex tour de garde et porte d'entrée de ville, la Tour de l'Horloge se situait autrefois sur les remparts.
Rue du Commerce. Artère commerçante de Lons-le-Saunier, elle est bordée d'une succession de 146 arcades. Grise et peu avenante.
Aperçue rue du Commerce, cette gouttière à tête de Lion (animal figurant sur les armoiries de Lons-le-Saunier).
Au fond d'une cour de la rue des Cordeliers, l'église du même nom. Porche d'entrée (XVe siècle, MH 1933).
Église des Cordeliers, façade de style jésuite (1731). L'église originelle construite au XIIIe siècle abrita un couvent Franciscain, ordre religieux également appelé Cordeliers en raison de la corde qu'ils portaient à la ceinture sur leur robe de bure. D'où l'appellation de cette église, qui a conservé son aspect monacal (également connue sous le nom d'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul).
"Liberté, Égalité, Fraternité", devise républicaine inscrite au fronton du portail d'entrée.
Intérieur de l'église des Cordeliers, la nef. Suite aux incendies de 1536 et 1637, l'église du XIIIe siècle a été largement reconstruite. L'essentiel de ce que l'on peut voir aujourd'hui date du XVIIIe, notamment les stalles du chœur et une très belle chaire à prêcher.
Radiateurs autour des colonnes... Pas d'excuses pour rater la messe durant les rudes mois d'hiver !!
Vitraux de l'église des Cordeliers retraçant des scènes de la vie du Christ.
Haut-relief figurant le couronnement de la Vierge (marbre, seconde moitié du XIXe siècle, auteur inconnu).
Vierge à l'Enfant (calcaire, XVIe siècle, auteur inconnu).
Christ en croix. Cette œuvre réaliste en bois peint mesure 1,80 m de haut. Elle présente le Christ mort, corps efflanqué, périzonium autour des hanches (XVIIIe siècle, auteur inconnu).
Sur l'esplanade Louise-Michel, le Centre Culturel Communautaire des Cordeliers (surnommé les 4C) regroupe un cinéma art et essai et la Médiathèque. Il fait face à l'église des Cordeliers. Tout en lignes courbes, le bâtiment inauguré en 2012 a valu une nomination à l'Équerre d'Argent à son concepteur, le cabinet Pierre du Besset-Lyon Architectes (également concepteur de la Médiathèque d'Orléans). Effet intéressant, dans ses fenêtres hexagonales se reflètent façon puzzle des morceaux de l'église des Cordeliers.
Au hasard de ma visite, je suis tombée sur cette fresque représentant une petite fille à la jolie frimousse ronde.
Visible impasse Louis-Pasteur, ce portrait d'enfant a été réalisé en 2017 par le street-artist lyonnais Don Mateo. Baptisée Margaux, la fillette tourne le dos au monde cartésien figuré par des symboles mathématiques. Son regard fixé vers l'avenir exprime la foi en un monde meilleur.
Église Saint-Désiré (4 photos suivantes). Fleuron de l'art roman en Franche-Comté, elle porte le nom du premier évêque de Besançon, mort à Lons-le-Saunier au Ve siècle. Si de l'extérieur elle ne présente aucun intérêt particulier, en entrant, dans une semi-obscurité, on est saisi par l'impression de puissance austère, presque de froideur, qui se dégage des ses hauts murs. Impression accentuée par les énormes colonnes en pierre qui les soutiennent. Ci-dessous, nef romane, profondément remaniée, et chœur gothique.
Église Saint-Désiré, bas-côté.
Église Saint-Désiré, Vierge à l'Enfant.
Église Saint-Désiré, statue de Sainte Anne.
L'Hôtel-Dieu (3 photos suivantes), conçu par l'architecte Jean-Pierre Gazelot entre 1735 et 1745. Joyau du patrimoine architectural et historique de Lons-le-Saunier, le monument, doté de 2 ailes, s'organise autour d'une cour centrale fermée par une grille monumentale en fer forgé (MH en 1891). Géré par des religieuses, il était destiné à l'accueil hospitalier des orphelins et indigents. L'Apothicairerie conserve un remarquable ensemble de faïences d'époque dans lesquelles étaient conservées les potions pharmaceutiques (baumes, onguents, huiles, sirops...). Visites uniquement les mardis et vendredis, sur rendez-vous.
Grilles en fer forgé du portail d'entrée et horloge du clocher.
Clocher de l'Hôtel-Dieu.
Place de la Chevalerie, statue de Rouget de Lisle. Enfant du pays, Rouget-de-Lisle naquit à Lons-le-Saunier le 10 mai 1760. C'est en 1792 qu'il compose "Le Chant de Guerre pour l'armée du Rhin", devenu l'hymne national français. La sculpture est l'œuvre de Bartholdi, auquel on doit également le Lion de Belfort et la Statue de la Liberté à New York.
Situé au carrefour des avenues Paul Seguin et Jean Moulin, à proximité des Thermes, Monument à la Gloire de la Résistance Jurassienne. Œuvre du sculpteur Carlo Sarrabezzoles (1888-1971), grand prix de Rome, ce groupe statuaire composé de 3 hommes rend hommage aux déportés, fusillés et maquisards jurassiens morts en défendant leur terre au cours lors de la Seconde Guerre mondiale. Le monument a été inauguré en 1950 par le président Vincent Auriol.
Façade des Thermes Lédonia (MH en 1999). Conçu par l'architecte Jean Reboul, le bâtiment XIXe siècle abrite un complexe spa, sauna, hammam avec une piscine à 32°. Idéal pour un instant détente ou pour une cure. Les eaux sulfureuses, riches en oligo-éléments, sont impropres à la consommation. Fortement salées, elles sont recommandées pour le traitement des rhumatismes.
Le parc des Thermes Lédonia, avec son grand bassin central et son jet d'eau (5 photos suivantes). 2 cyprès encadrent l'entrée. Généreusement arboré, bien entretenu, fleuri, le parc couvre 7 hectares. Un agréable lieu de promenade en ville.
(Photos prises les 17 et 18 août 2023)
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