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Talmont-sur-Gironde et la falaise du Caillaud.
Situé en Nouvelle-Aquitaine, à une quinzaine de km au sud de Royan, Talmont-sur-Gironde appartient depuis 2013 au cercle très fermé des "Plus beaux villages de France". Pour moi, c'est déjà un argument de visite (même si j'ai été déçue une ou 2 fois). Là, aucune déception, bien au contraire, Talmont mérite entièrement cette distinction. Par sa situation géographique, son patrimoine et son histoire, on peut dire qu'il a tout pour lui !!
Bâti sur un promontoire rocheux, le village -comme son nom l'indique- surplombe l'estuaire de la Gironde, un environnement naturel mouvant délimité de chaque côté de la baie par 2 murs de falaises blanches qui se font face, au pied desquelles sont alignés les carrelets, petites cabanes de pêche typiques du littoral charentais.
Talmont est une bastide édifiée au XIIIe siècle par le roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine Édouard Ier. Les vestiges des remparts qui le ceinturaient autrefois abritent aujourd'hui de jolies maisons aux volets bleus ou gris. Dans les rues du village, les roses trémières sont omniprésentes. Des rangées de hautes hampes aux pétales chatoyants montent le long des façades blanchies à la chaux. Au milieu du bourg, classé arbre remarquable, un tilleul centenaire remplit à lui seul presque tout l'espace de la petite place de la mairie. Mais à Talmont, le joyau de ce patrimoine remarquable, c'est l'église Sainte-Radegonde (XIIe siècle). Chef-d'œuvre de l'art roman saintongeais, elle domine la ville close et l'estuaire.
J'avais envie de découvrir Talmont-sur-Gironde depuis très longtemps. Un week-end improvisé en Charente-Maritime et, hop, voilà qui est fait. Le village se visite à pied, à coupler avec la promenade jusqu'à la falaise du Caillaud. Mais attention, après l'aquarium de La Rochelle et le zoo de La Palmyre, c'est le 3e site le plus visité du département. Donc, pour en profiter avant la cohue, prévoir d'arriver tôt le matin. A l'heure où la lumière est rasante, les photos n'en seront que plus belles !!
En une photo, concentré de tout ce qui fait l'originalité du paysage de Talmont : remparts, estuaire de la Gironde, falaises et carrelets. Vestige des remparts qui ceinturaient autrefois le village, la Tour Blanche est la seule rescapée des 4 tours d'origine.
Avec ses 635 km² de superficie et ses 75 km de long -du bec d'Ambès à la pointe de la Coubre où ses eaux se mêlent à celles de l'Atlantique- l'estuaire de la Gironde est le plus vaste estuaire de France, et même d'Europe Occidentale. Immensité mouvante à cheval sur 2 départements, il présente une importante variété de milieux naturels d'une rive à l'autre. En rive droite, le paysage est essentiellement plat, marécageux, hérissé toutefois de falaises crayeuses, dont celle du Caillaud. La présence de carrelets apporte une touche régionale très pittoresque. Plus en aval, à proximité de l'océan, c'est la partie boisée de l'estuaire, avec la forêt de la Coubre, presque 8000 hectares de pins maritimes et de chênes verts plantés au XIXe siècle pour contenir l'avancée des dunes. L'estuaire atteint sa largeur maximale au niveau du village de Talmont, 12 km. A cet endroit, la Gironde est si large que l'on ne distingue presque pas la rive gauche, en face. Des falaises, de l'eau jusqu'à l'horizon. Un paysage quasi maritime.
D'un côté de la baie, Talmont ; en face, en arrière-plan, la falaise du Caillaud.
Pause photographique sur le chemin de la falaise. La route mène du village de Talmont au hameau du Caillaud en partant des remparts à la sortie de l'église Sainte-Radegonde. Longeant la baie, peu fréquentée par les voitures, elle est agréable à faire à pied.
Vigie au-dessus des remparts, face à l'estuaire de la Gironde, Sainte-Radegonde, vue de la falaise du Caillaud.
Les carrelets de la falaise du Caillaud (3 photos suivantes). Emblématiques du littoral de l'estuaire, les carrelets sont des cabanes de pêche construites en bois, sur pilotis, équipées d'un filet suspendu à un treuil. On y accède par un ponton s'avançant au-dessus du fleuve. Le filet est régulièrement immergé, la prise aléatoire, fonction de ce qui aura été piégé lors de la remontée. Le terme "carrelet" désigne à la fois la cabane, le filet et cette méthode de pêche. Une pêche ancestrale inscrite depuis 2021 au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.
Sommet de la falaise. A droite sur la photo, les vignes des Hauts-de-Talmont, petit vignoble de 7 hectares créé en 2003, encépagé en merlot et colombard. Le chemin descend vers la Gironde, avec un panorama exceptionnel sur le village de Talmont, l'église Sainte-Radegonde, l'estuaire et ses carrelets.
(Photos prises le 11 juin 2022)
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Bastia, la tête de Maure de Gabriel Diana.
Façonnée dans un style épuré d'une belle force symbolique, posée sur son socle comme sur la proue d'un navire, elle se prête merveilleusement à la photo. En contre-plongée jusqu'à toucher le ciel, son profil évidé se remplit d'azur.
Offerte à la ville de Bastia par la famille de l'armateur Pascal Lota, cette tête de Maure est l'œuvre de Gabriel Diana, sculpteur plasticien né en 1942 en Toscane d'une mère corse et d'un père italien. Ingénieur pendant une trentaine d'années, Gabriel Diana se consacre entièrement à sa passion depuis 1998, travaillant surtout le bronze et le marbre. J'avais déjà admiré sa Petite Sirène sur la promenade du front de mer à l'Ile-Rousse. J'aime vraiment beaucoup tout ce qu'il fait. Figure majeure de l'art en Corse, Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres, il possède depuis 2009 son propre musée -le Dian'Arte Museum- au sud de Bastia, sur le Lido de la Marana.
Baptisée par son auteur "Le Bandeau Corse", la tête de Maure de Gabriel Diana est visible rue José Luccioni, à proximité de l'église Notre-Dame de Lourdes.
Tête de Maure ?...
Ne se révèle que de profil.
(Photos prises le 20 mai 2022)
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Bastia. L'Aldilonda, une passerelle entre ciel et mer.
Accrochée à la paroi rocheuse sur laquelle prennent appui les remparts de la Citadelle, elle serpente, fine et aérienne, à 5 m en surplomb de la mer, bercée par le ressac des vagues déferlant à ses pieds. Une balustrade à claire-voie pour la transparence, le regard porte au loin sur les îles d'Elbe et de Capraia... Passerelle entre ciel et mer, inaugurée à Bastia fin 2020, l'Aldilonda longe la côte sur 450 m. Deux ans de travaux ont été nécessaires pour la faire sortir de terre mais le résultat est à la hauteur de l'attente. Comme un balcon sur la Méditerranée, la passerelle et sa balustrade couleur rouille s'harmonisent parfaitement avec le bleu environnant. La prouesse technique se double d'une totale réussite esthétique !!
Œuvre de l'agence parisienne Dietmar Feichtinger Architectes et de l'agence corse Buzzo-Spinelli, l'Aldilonda s'inscrit dans un projet global de désengorgement du trafic bastiais (embouteillages quotidiens, stationnement plus que laborieux). Baptisé "voie douce" et destiné à favoriser les déplacements sans voiture, le projet consiste à créer par tronçons une promenade en front de mer parcourant toute la partie littorale de la ville, de l'Arinella jusqu'à Port Toga. Le projet avance. Après U Spassimare en 2017, l'Aldilonda, qui le prolonge, correspond au 2e tronçon.
Départ de la promenade de l'Aldilonda, au niveau de la jetée du Dragon.
Balustrade couleur rouille en acier Corten, l'Aldilonda ondoie au-dessus des flots sur 450 m.
(Photos prises le 20 mai 2022)
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L'Ile-Rousse, phare de la Pietra.
Station balnéaire de Balagne, dans le nord-ouest de la Corse, L'Ile-Rousse doit son nom à la couleur des îlots rocheux situés à la sortie de la commune, face au port de commerce. Surmontée d'un phare et d'une tour génoise, l'île de la Pietra est la principale entité de ce mini archipel, propriété du Conservatoire du Littoral, qui compte aussi les îlots de Roccetto, Roccio et Piano.
Reliée au port par une digue, l'île de la Pietra est la seule accessible aux promeneurs. Un chemin monte jusqu'au phare. Ça grimpe un peu mais le parcours reste facile, environ 4 km aller/retour. D'en bas, le tableau est de toute beauté. Ensoleillement idéal, luminosité idem. Le ciel a cette pureté intense des bleus méditerranéens. Au-dessus d'une mer parfaitement lisse, étale, d'où émergent les silhouettes découpées des ilots de porphyre, les goélands font entendre leur cri strident.
Sur le chemin, en prenant de l'altitude, et jusqu'à l'arrivée au phare, le panorama s'élargit, la vue embrasse toute la ville et les montagnes de l'arrière-pays de Balagne. L'appareil photo surchauffe, superbe !!
L'île de la Pietra, avec le chemin bien visible pour monter jusqu'au phare.
Ça grimpe en douceur.
Mer étale, ciel bleu, rochers roux. Au pied du phare, petite crique de galets pour une baignade confidentielle.
Vue panoramique : la tour génoise, le port de commerce, la digue, le port de plaisance, la plage de sable blanc et les maisons de l'Ile-Rousse qui s'étalent sur la montagne.
La tour génoise. Construite au XVIe siècle, elle servait à surveiller le littoral pour prévenir les invasions barbaresques.
Autre panorama sur l'Ile-Rousse lors de la montée au phare. Au soleil, la roche prend de belles nuances rousses, roses et ocre.
Les parois escarpées de l'île de la Pietra servent de nichoir à de nombreux goélands.
Figure de proue.
Le phare de la Pietra, et sa lanterne verte à girouette. Allumé en 1857, il a été automatisé dans les années 1970. Ne se visite pas.
Autour du phare, on peut prolonger la balade en crapahutant sur les rochers et grimper encore plus haut... à condition quand même d'avoir le pied marin et pas le vertige.
(Photos prises le 18 mai 2022)
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