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La Rochelle, tours et clochers du Vieux-Port.
Je pense à Saint-Jean-de-Luz, Saint-Tropez, Honfleur, Bastia, Collioure... des ports pittoresques qui, tous, et chacun à sa manière, m'ont enchantée... Que l'on y soit allé ou pas, celui de La Rochelle est sans doute avec ceux précités l'un des ports français dont la vue est le plus facilement reconnaissable. Trio star des photographes, ses hautes tours de pierre -Saint-Nicolas, la Chaîne et la Lanterne- lui donnent son caractère bien trempé et témoignent de son statut historique de place forte du commerce maritime.
Mais autour du bassin du Vieux-Port, en plus de ces 3 tours emblématiques, l'œil repère aussi d'autres constructions tout en hauteur dont les belles silhouettes fuselées surgissent au-dessus des toits de tuile. Dans la cité rochelaise, tours, phares et clochers s'élèvent dans le ciel comme autant d'amers.
Entrée du port de La Rochelle. Les 3 tours sont bien là !! La plus haute, la plus massive, c'est la tour Saint-Nicolas. De l'autre côté de la passe, la tour de la Chaîne. Toutes 2 datent de l'époque médiévale. Un peu plus loin, la tour de la Lanterne et sa flèche gothique. Plus à droite, clocher octogonal de la Porte de la Grosse-Horloge. Superbe ensemble architectural !!
J'aime flâner sur les quais du Vieux-Port, appareil photo en main, multiplier les angles de vue et observer, selon l'endroit d'où je les photographie, les tours se rapprocher, s'éloigner, se déplacer les unes par rapport aux autres, comme qui joue des coups sur un échiquier.
En ce 10 juin 2022, je débarquais à La Rochelle en pleine semaine du nautisme, d'où les tentes blanches dressées le long des quais.
C'était ma 3e venue dans la ville. Au programme, visite des 3 tours. Première fois. Ticket pass en poche pour combiner les 3, direction d'abord la tour Saint-Nicolas. C'est la plus impressionnante. 36 m de haut, un véritable donjon. Érigée au XIVe siècle, elle garde l'entrée du Vieux-Port face à la tour de la Chaîne (dont elle est le point d'ancrage). Incontournable -paraît-il- pour la vue, au sommet, depuis la terrasse crénelée.
Hélas, le 10 juin, la tour Saint-Nicolas était exceptionnellement fermée pour cause de tournage !! Bon, qu'à cela ne tienne, puisque j'avais le billet (et très envie de la découvrir), j'ai illico reprogrammé une visite pour la fin de mon séjour en Charente-Maritime, soit le 13 juin. Ça valait bien un petit crochet sur la route du retour. 3 jours plus tard, me voilà donc de nouveau devant la tour Saint-Nicolas, et là, j'apprends quoi ?... Qu'elle est -de nouveau- "exceptionnellement" fermée ce lundi 13 juin !! Quand ça veut pas... !!
Tour de la Chaîne (XIVe siècle également), postée au nord du chenal, face à la tour Saint-Nicolas. De forme arrondie, de dimensions plus modestes que son auguste voisine, elle doit son nom à la lourde chaîne qu'elle abritait et qui étaient tendue chaque soir pour protéger la passe des attaques nocturnes.
L'intérieur n'a rien de remarquable mais la montée au sommet offre une vue intéressante sur le bassin du Vieux-Port, la tour Saint-Nicolas et surtout la tour de la Lanterne, à l'autre bout de la courtine.
Les 4 photos suivantes ont été prises depuis le haut de la tour de la Chaîne. Ci-dessous, bien visible en bout de courtine, la tour de la Lanterne avec sa flèche gothique et sa tourelle attenante. Base nautique devant le grand parking.
Autre vue du haut de la tour de la Chaîne, côté Vieux-Port cette fois, avec le pied massif de la tour Saint-Nicolas sur la droite. En arrière-plan, à gauche, la tour Saint-Barthélemy. Il s'agit du clocher de l'ancienne église du même nom, détruite en 1568 au cours des guerres de Religion. En arrière-plan, à droite, le phare du quai Valin. Tentes blanches dressées le long du quai pour la 21e édition de la semaine du Nautisme. Pas du tout prévu d'y aller exprès. Ça s'est trouvé comme ça.
Gros plan sur la tour Saint-Nicolas vue du haut de la tour de la Chaîne. Dans toute la prestance de sa masse imposante !! Sur la droite, la friche industrielle du quartier du Gabut, laissée à l'inspiration des artistes du street-art.
Bassin du Vieux-Port vu de la tour de la Chaîne. Le lieu est très animé, avec le va-et-vient continu des bateaux de plaisance, des navettes d'excursion vers les îles (Oléron, Ré, Aix) et des trajets du "passeur", bien pratique pour gagner par la mer la rive sud de l'avant-port, là où se trouve la tour Saint-Nicolas. Autre façon d'accéder à la tour Saint-Nicolas, par la terre cette fois, en contournant le Vieux-Port par les quais jusqu'à la passerelle, visible à droite sur la photo. Au loin la tour Saint-Barthélemy et le phare du quai Valin.
Tour de la Lanterne avec, ici, vue sur l'école de voile et la base nautique. Bien plus intéressante à faire que la tour de la Chaîne, la tour de la Lanterne est de construction plus tardive (XVe siècle). Elle constitue avec les 2 tours de front de mer les vestiges des fortifications de la ville. On y accède par la rue des Murs, une courtine la reliant à la tour de la Chaîne, du même côté du chenal. La tour de la Lanterne doit son nom à la tourelle vitrée dans laquelle une lampe était jadis allumée la nuit pour guider les bateaux en approche. Sa flèche octogonale s'élève à 55 m dans le ciel rochelais.
C'est parti pour la visite...
En plus de servir de phare, la tour de la Lanterne servit aussi de prison. Des centaines de graffiti (XVIIe au XIXe siècle) sont encore visibles, gravés dans la pierre sur les murs des cachots.
De nombreux graffiti à l'extérieur aussi.
Tour de la Lanterne, vue plongeante sur le chemin de ronde avec l'ombre portée de la flèche et de la tourelle.
Au sommet, panorama à 360° !! En viseur dans le créneau, la tour Saint-Nicolas et la tour de la Chaîne.
Vue du haut de la tour de la Lanterne, côté grand large... Le port des Minimes. Inauguré en 1972, il accueille jusqu'à 5 000 bateaux.
Depuis les hauteurs de la tour de la Lanterne, ordonnés autour du bassin du Vieux-Port, la Porte de la Grosse-Horloge, la tour Saint-Barthélemy, le phare du quai Valin, la tour de la Chaîne et la tour Saint-Nicolas s'élèvent au-dessus des toits de la ville.
La tour de la Lanterne abrite régulièrement des expositions temporaires, comme celle qui était présentée depuis le 5 février et jusqu'au 12 juin, intitulée "Le Chant des Ondes, des Sirènes à Mélusine". De salle en salle, à travers les différents étages, l'expo invitait le visiteur à une plongée dans l'univers féérique des créatures aquatiques dont les mythes et légendes, entre romantisme et symbolisme, ont inspiré de nombreux artistes. Projections, installations contemporaines... j'ai bien aimé.
Porte de la Grosse-Horloge (MH depuis 1978). L'arche gothique sous laquelle passe la rue comportait à l'origine deux porches distincts, l'un pour les piétons, l'autre pour les voitures à chevaux. Les différentes époques de construction sont bien visibles avec une solide porte quadrangulaire primitive, surmontée au XVIIIe siècle d'un beffroi à pilastres coiffé d'un dôme. La Porte de la Grosse-Horloge conduit à la place des Petits-Bancs au centre de laquelle trône une statue d'Eugène Fromentin (en médaillon), peintre du XIXe siècle né et mort à La Rochelle. Passée cette porte, on entre dans la partie commerçante de la vieille ville.
Les tourelles d'angle sont coiffées de décors représentant des figures allégoriques en rapport avec l'astronomie et la marine.
Beffroi central abritant l'horloge et sa cloche. Elle sonnait les heures, permettant aux habitants de se repérer dans le temps. Mais elle sonnait aussi le moment de tendre la chaîne, le soir, entre les 2 tours d'entrée de port, et le moment de la relever le matin.
Élégante girouette en forme de navire.
Atypique au milieu des maisons, le phare du quai Valin, 24 m de haut. Sa construction remonte à 1852 (MH depuis 2011).
(Photos prises les 10 et 13 juin 2022)
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Érable japonais, couleurs d'automne.
Dernière représentation avant le dépouillement hivernal. Au jardin, l'érable japonais a revêtu ses habits d'automne... façon Arlequin.
Lui, c'est mon chouchou du jardin !! L'été, pas besoin de parasol, ses longs rameaux inclinés nous procurent une ombre bienfaisante au-dessus de la terrasse. Mais c'est à l'automne qu'il est le plus beau quand, toutes couleurs mêlées, ses feuilles se parent de tons doux côté ombre, tandis qu'il flamboie déjà côté soleil. Et le spectacle, c'est en ce moment !!
Ultime flamboyance avant le dépouillement hivernal.
(Toutes ces photos ont été prises le même jour, 18 novembre 2022)
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Ile d'Oléron, Château-d'Oléron. 2. Les cabanes colorées.
Visibles sur divers sites du bassin de Marennes-Oléron où leurs alignements le long des chenaux composent un paysage haut en couleur, les cabanes d'ostréiculteurs attirent de nombreux touristes. On en trouve en Charente-Maritime continentale, notamment à Mornac-sur-Seudre, mais aussi sur l'île d'Oléron où plusieurs communes possèdent leur "village" de cabanes, comme Dolus, Saint-Trojan-les-Bains ou encore Château-d'Oléron.
Entre le port ostréicole, le port de plaisance et le pont à coquilles d'huîtres, les cabanes forment à Château-d'Oléron une sorte de micro quartier parcouru par les multiples bras du chenal, dont l'un tourne en boucle autour du Fort Pâté. La passerelle du chemin des Oiseaux conduit au coeur du dédale. Parmi ces cabanes ostréicoles, une vingtaine ont été reconverties en cabanes d'artistes (peintres, sculpteurs, photographes, bijoutiers, savonniers...). C'est petit, intime, pas besoin de se presser. Incontournable avec la Citadelle, l'endroit invite à la flânerie. En prime, à proximité du port de plaisance, un super point de vue sur le viaduc !!
Le port de plaisance de Château-d'Oléron. En arrière-plan, le Fort Pâté et les cabanes ostréicoles.
Longeant les installations ostréicoles, accès aux cabanes par le chemin pédestre après la passerelle du chemin des Oiseaux.
A cet endroit, le chenal fait une boucle menant des installations ostréicoles à un îlot central autour duquel s'alignent les cabanes.
Entre claires et chenal, plusieurs sculptures d'oiseaux sur le parcours.
En arrière-plan, à gauche, le Fort Pâté (fin XVIIe siècle). Ouvrage militaire de forme grossièrement carrée, d'allure austère, le Fort Pâté était destiné à compléter le système défensif de la Citadelle. Il accueille depuis 2010 l'artiste béarnais Lionel Sestiaà, qui y expose ses œuvres métalliques.
Le chenal, bordé de cabanes ostréicoles, pour certaines transformées en cabanes d'artistes.
Le chenal se vide et se remplit au gré des marées. Alignées le long des berges, les cabanes colorées.
La transformation de certaines cabanes ostréicoles en cabanes d'artistes n'a en rien défiguré le paysage. Le lieu a le charme de l'authenticité. En arrière-plan, le pont sur lequel sont accrochées les coquilles d'huîtres à messages.
Avenue du Port, passant au-dessus du chenal, le pont et ses rambardes chargées de coquilles d''huîtres.
Port ostréicole... cadenas locaux.
Messages d'amour ou autres, à chacun son inspiration...
(Photos prises le 12 juin 2022)
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Ile d'Oléron, Château-d'Oléron. 1. La Citadelle et les remparts.
Après Saint-Georges-d'Oléron, me voici à Château-d'Oléron. Ce sera la dernière étape de ma journée sur l'île. Oléron : 30 km de long, 8 de large et 174 km² de superficie. En fait, avant d'avoir ces notions de grandeur, j'avais naïvement imaginé en faire le tour à pied. J'ai vite abandonné l'idée vu que c'est quand même la plus grande île française de la façade atlantique et la 2e plus grande de France métropolitaine (derrière la Corse). Et même en me déplaçant en voiture d'un point A à un point B, je suis loin d'avoir tout vu. Exit par exemple le phare de Chassiron, qui était pourtant au programme. Une journée n'y suffit pas... Allez, ce sera l'occasion d'y revenir !!
Située dans la partie sud-est de l'île, Château-d'Oléron compte environ 4 300 habitants. C'est une commune portuaire active, tournée vers l'ostréiculture. A proximité du pont-viaduc et du Fort Pâté, les cabanes colorées attirent de nombreux touristes.
Autre pôle d'attraction, historique cette fois : la Citadelle et les remparts. Car en plus de son caractère ostréicole, Château-d'Oléron est aussi une ville fortifiée, rattachée à la ceinture de fer conçue par Vauban. L'essentiel de la commune se situe d'ailleurs dans l'enceinte de la Citadelle. Le côté militaire, mouais, bof. Pas forcément l'aspect qui m'emballait le plus à priori. Mais franchement, la visite vaut le coup. Incontournable, même, en complément de celle du port. L'entrée est gratuite et la Citadelle, récemment restaurée, est impressionnante. Aucune excuse pour ne pas y aller.
Citadelle de Château-d'Oléron. Construite en bordure d'océan, elle appartient à la ceinture de fer, un système défensif conçu par Vauban, composé d'un ensemble de citadelles réparties le long des frontières (terrestres et maritimes) françaises pour contrer toute tentative d'invasion (MH depuis 1929).
Entrée de la Citadelle par la Porte Royale.
La Porte Royale, ornée d'un blason représentant un écu martelé de 3 fleurs de lys, surmonté d'une couronne.
Les douves. Tout autour, une promenade a été aménagée pour déambuler à travers les fortifications de la Citadelle. Le terrain n'est pas plat. Fossés et escarpements servaient à ralentir la progression de l'ennemi.
Dans le fond, le pont dormant de la Porte Royale.
Un clocher, l'océan, les remparts. Paysage au cours de la balade à travers les fortifications.
Avancée en bec de la Citadelle. Cernée aux 3/4 par l'océan, on peut en faire le tour à pied en suivant les remparts. Posée dans l'herbe, une grosse boule ???... Au loin, le pont-viaduc de l'île d'Oléron.
La grosse boule... Œuvre du sculpteur oléronais Philippe Ardy, cette sculpture, baptisée "Sphère maritime", est faite de bois flotté. Créée en 2016 pour la première Biennale Art et Nature d'Oléron, elle a été rapatriée de la plage de Gatseau, à Saint-Trojan-les-Bains (au sud de l'île), vers la Citadelle de Château-d'Oléron grâce à une cagnotte en ligne destinée à lui offrir un lieu d'exposition pérenne.
L'île d'Oléron est reliée au continent depuis 1966 par un immense pont routier. Dans les années 60, avec l'essor des vacances à la mer, les bacs ne suffisaient plus à transporter sur l'île les vacanciers et leur voiture. Le Conseil Général de Charente-Maritime décida la construction d'un pont. Long de 3 km, à péage à son ouverture, le pont de l'île d'Oléron est devenu gratuit en 1994. Cerclé en rouge et grossi en médaillon, le Fort Louvois, fortification maritime construite au XVIIe siècle sur ordre de Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV. Conçu par Vauban en forme de fer à cheval, avec donjon central, le Fort Louvois avait pour but de croiser les tirs de canons avec la Citadelle d'Oléron pour défendre l'arsenal maritime de Rochefort (MH depuis 1929).
La Citadelle de Château-d'Oléron arbore un plan en forme d'étoile. Une promenade en haut des remparts permet d'en faire le tour.
Avancée en bec, face à l'océan.
L'essentiel de la commune de Château-d'Oléron étant construit à l'intérieur des remparts, on voit plus ou moins partout les hauts murs gris se dresser en arrière-plan, comme ici, au port ostréicole.
Posté sur la redoute du Fort Pâté, le moustique de Lionel Sestiaà, côté dard. Ferronnier d'art originaire du Béarn, Lionel Sestiaà est installé depuis 2010 sur le site du Fort Pâté, un ouvrage défensif austère, carré, aux épaisses murailles, construit au XVIIe siècle pour veiller sur le flanc sud de la Citadelle.
Le Moustique, côté face. En arrière-plan, les cabanes ostréicoles colorées... auxquelles sera consacré le prochain article.
(Photos prises le 12 juin 2022)
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