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Ornithogale en ombelle. Dans une pelouse transformée en prairie, la dame-de-onze-heures s'est invitée au jardin.
En cette mi-avril, le jardin a des airs de prairie. Pissenlits, renoncules et pâquerettes s'épanouissent allègrement dans l'herbe verte. Il est un coin, aussi, où pour la première fois cette année sont apparues des corolles étoilées. Celles d'ornithogale en ombelle.
Plus communément appelée "dame-de-onze-heures", l'ornithogale en ombelle fleurit au printemps. C'est une plante herbacée dont les fleurs blanches en forme d'étoiles ont la particularité de ne s'ouvrir que lorsque le soleil est déjà haut dans le ciel (donc vers 11 heures) et de se refermer à la tombée du jour. Ce phénomène botanique porte le nom de nyctinastie.
En attendant la première tonte. En cette mi-avril, le jardin a des airs de prairie.
Grasse matinée... Il est 9 H 05. Trop tôt pour la dame-de-onze-heures, qui n'ouvre ses fleurs qu'en fin de matinée, quand le soleil est au plus haut !!
Fin de matinée, plein ensoleillement... pluie d'étoiles au jardin.
(Photos prises les 15 et 18 avril 2022)
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Arboretum des Grandes Bruyères... Après l'automne vient le printemps.
Ça y est : top départ de la saison 2022 à l'Arboretum des Grandes Bruyères !! J'avais laissé ce lieu enchanteur le 17 octobre dernier, paré de ses feux d'automne. L'espace américain, surtout, avait cette flamboyance extraordinaire des érables, liquidambars et autres cyprès chauves. Leurs dégradés rouge-orangé enflammaient les berges de l'étang d'Edmond. Rien de tel au printemps. Exit l'écarlate et le cuivre. La palette a changé, à dominante verte et rose.
Car après la fermeture hivernale, l'arboretum (qui a rouvert ses portes au public le 19 mars) dévoile un inspirant spectacle de renouveau. C'est la montée de sève et tout reverdit. Dégradés de nuances, de la plus tendre à la plus soutenue. Le parc abrite une importante collection de magnolias, on en a toujours plus ou moins un dans son champ de vision. Leurs branches se chargent de fleurs dont les corolles s'ouvrent en de grosses boules éphémères. Mais les reines du spectacle, ce sont incontestablement les bruyères. Roses, blanches ou violettes selon les variétés, elles forment de superbes tapis bruissant du bourdonnement de milliers d'abeilles.
L'Arboretum des Grandes Bruyères dans ses habits de printemps.
Des tapis de bruyère partout !!
Méli-mélo...
L'arboretum abrite près de 300 variétés de magnolias. Il y en a toujours un quelque part en ligne de mire...
Dans l'espace américain, l'étang d'Edmond (2 photos suivantes) offre un visage bien différent de celui qu'il avait à l'automne (ici).
L'étang se couvre de feuilles de nénuphar, rouge-brun d'abord avant de prendre leur couleur verte.
L'espace asiatique (6 photos suivantes) est magnifié par la floraison des bruyères.
(Photos prises le 27 mars 2022)
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Maintenon, un château en Eure-et-Loir.
Ils ne sont pas si nombreux dans le département... Le château de Maintenon est, avec celui de Châteaudun, le plus connu des châteaux d'Eure-et-Loir. Même s'il n'a pas l'aura d'un Chambord ou d'un Chenonceau, il mérite largement la visite !! Mention spéciale à la qualité de la décoration intérieure, avec de magnifiques tableaux et du mobilier digne d'un musée.
Depuis le Moyen-Age, où il fut place forte des Amaury, le château va évoluer, être remanié au fil du temps et des aspirations de ses propriétaires successifs, Jean Cottereau, Françoise d'Aubigné (future marquise de Maintenon) et la famille de Noailles, perdant définitivement son caractère défensif pour devenir résidence d'agrément. Tour carrée médiévale en grès gris, tours rondes en briques datant de la Renaissance, appartements XVIIe et jusqu'à la somptueuse enfilade de salons d'apparat. Le visiter revient à voyager à travers les siècles.
Où est Madame de Maintenon, Louis XIV n'est pas loin... Ces deux-là se sont rencontrés lorsque Françoise d'Aubigné, veuve à 25 ans du poète Scarron et démunie financièrement, est engagée comme gouvernante des enfants royaux et de sa favorite, Madame de Montespan. Ce sera la montée en grâce de celle pour laquelle le roi nourrit une affection grandissante. Grâce à son aide financière, Françoise d'Aubigné achètera le château de Maintenon en 1674. A la mort de la reine Marie-Thérèse d'Autriche, ils se marieront en secret à Versailles. Mariage morganatique puisque Madame Maintenon n'eut jamais droit au titre de reine.
Témoin de la démesure du Roi Soleil et visible sur toutes les photos, tous les tableaux, l'aqueduc qui se dresse à l'extrémité des jardins. Un aqueduc en ruines, qui fait la singularité des lieux et apporte un surplus de romantisme au domaine.
Porche d'entrée, avec l'aqueduc en arrière-plan.
Le château de Maintenon, côté jardin.
Le château de Maintenon, vu depuis les jardins à la française. En 2013, pour commémorer le 400e anniversaire de la naissance d'André Le Nôtre, le Conseil départemental d'Eure-et-Loir a redessiné les parterres des jardins de Maintenon selon la géométrie du croquis original qu'en fit l'illustre jardinier royal.
Pour apporter de l'eau jusqu'au château, le roi a fait rien moins que détourner le cours de l'Eure... Ben oui, Louis XIV, quoi !!
Du Moyen-Age jusqu'au XVIe siècle, le château a appartenu aux Amaury, les seigneurs de Maintenon. La tour carrée date du début du XIIIe siècle. C'est la partie la plus ancienne du château, dont elle constituait sans doute le donjon. Elle ne se visite pas.
Au-dessus de la porte d'entrée de la tour carrée : les 3 lézards des armoiries des Cottereau. Le représentant le plus célèbre de cette famille fut Jean Cottereau (vers 1460/1530). Seigneur de Maintenon, de La Lussardière, de la Ferté-Millon, de Sergeuse, de Montcourtois, de Longueville, de La Borde-Blanche, de Vauperreux et de Goulioust (excusez du peu...), il fut aussi trésorier de 4 rois : Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier.
Cour d'honneur, vue de la terrasse.
Antichambre de Mme de Maintenon.
Chambre de Mme de Maintenon.
Antichambre du maréchal de Noailles.
Dans l'Antichambre du Maréchal de Noailles, un superbe clavecin du facteur Albert Delin (1768). Il n'existe plus dans le monde que 10 instruments signés Albert Delin : 4 épinettes, 1 virginal, 3 clavicythériums et 2 clavecins, dont celui du château de Maintenon (l'autre se trouve au Musée des Instruments de musique de Berlin).
Couvercle du clavecin décoré d'une scène mythologique représentant l'enlèvement d'Europe par Zeus métamorphosé en taureau blanc.
Chambre du Maréchal de Noailles, avec un "Portrait des enfants du duc de Buckingham" (Anton Van Dyck).
La salle à manger, aux murs entièrement tendus de cuir de Cordoue (XVIIe siècle, cuirs classés MH en 1944). C'est une pièce absolument magnifique, mais dans laquelle on ne peut pas entrer... trop fragile.
Le salon du roi.
Le Grand Salon. Cette pièce est la première d'une série de 4 pièces contiguës réaménagées au XIXe siècle par Paul de Noailles (parlementaire et académicien, descendant direct de la nièce de Madame de Maintenon) pour remplacer ce qui n'était, jusque-là, qu'un couloir de passage. L'architecte Henri Sirodot créa pour le duc une somptueuse enfilade de pièces d'apparat : Grand Salon, Salle de billard, Bibliothèque et Grande Galerie.
2e pièce de l'enfilade des salons d'apparat : la Salle de billard. Plantée au centre de la pièce, la table de billard, en acajou massif, retient l'attention. Le plateau repose sur 6 pieds ornés de pattes de lions, des têtes de lions permettaient de récupérer les billes descendues dans les trous (maison Gerderes). Superbe !!
3e pièce de l'enfilade des salons d'apparat : la Bibliothèque, avec son mobilier en poirier noirci. Elle contient des ouvrages ayant appartenu à Madame de Maintenon et à la famille de Noailles.
Ultime pièce de l'enfilade des salons d'apparat : la Galerie des Portraits, spectaculaire !! Inspirée de la Grande Galerie du château de Versailles et dédiée aux Noailles-Mortemart, c'est un peu un "album-photo" des grands hommes de la famille, dont elle retrace les faits d'armes depuis les Croisades. La déambulation conduit, tout au fond, au cénotaphe de la marquise de Maintenon.
Petite chapelle abritant le cénotaphe de la marquise de Maintenon.
Dans le Salon aux papiers peints chinois... petit coucou.
Les jardins à la française et l'aqueduc, vaste perspective. C'est dans ce décor que Georges Lautner tourna, en 1981, la scène finale du "Professionnel" : sur le thème "Chi Mai" d'Ennio Morricone, on y voit Jean-Paul Belmondo, alias Joss Beaumont, tomber à terre, tué d'une rafale de mitraillette dans le dos alors qu'il s'apprêtait à monter en hélicoptère (pour revoir la scène, c'est ici).
En 1682, Louis XIV s'est définitivement installé à Versailles. Pour alimenter les innombrables fontaines, cascades et bassins des jardins, le roi a besoin d'eau, beaucoup d'eau... Après avoir planché sur le défi, la toute jeune Académie des sciences créée par Colbert choisit de détourner le cours de l'Eure. Vauban supervise les travaux. Las ! 9 ans plus tard, la guerre de la ligue d'Augsbourg enterre ce chantier titanesque. Les travaux seront finalement abandonnés. 9 ans de labeur et 9 millions de livres engloutis !! Aujourd'hui vestige romantique indissociable du château, l'aqueduc de Maintenon s'inscrivait dans ce projet global.
Presque une île...
(Photos prises le 13 février 2022)
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Sentier des Moulins à Olivet, prémices de printemps.
En cette journée de 27 février, il fait beau, un lumineux soleil !! Pas envie de rester enfermée. Malgré les températures frisquettes de ce mois d'hiver, me voilà partie en balade sur le sentier des Moulins, au bord du Loiret. Dans le jardin, dans les rues alentours, j'avais repéré depuis quelques jours déjà les arbres se parer de fleurs blanches et roses, les premières après les longues semaines de dénuement hivernal. Je voulais voir ça de plus près.
Bourgeons gonflés, éclosion des premières corolles, oui... Ce que je n'avais pas prévu, c'est que, dans le ciel d'azur, flore et faune étaient à l'unisson de ce réveil printanier. Sur la rivière, sur les berges ou posés sur les branches, les oiseaux vêtus de leurs plus beaux atours ne pensaient qu'à l'amour. Passant au bon endroit au bon moment, j'eus la chance d'assister à la parade nuptiale d'un couple de cygnes. Un ballet en duo, chacun plongeant à tour de rôle la tête et le cou dans la rivière, faisant jaillir pour l'autre des gerbes d'eau. Des fleurs et des oiseaux... On peut être blasé. Moi, ça m'émerveille !!
Au bord du Loiret, premiers rameaux printaniers (en arrière-plan, le garage à bateau de la Quétonnière, œuvre de Charles Garnier).
Fleurettes blanches, au ras de l'eau...
ou en plein ciel.
Pinceaux dorés des magnolias.
Le sentier des Moulins arrive jusqu'à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin (photo prise à proximité du moulin Saint-Santin).
Le saule pleureur, romantique, mélancolique... photogénique.
Rameaux pleurant au ras de l'eau.
Mais bon, c'est pas tout ça, l'heure n'est pas à la mélancolie !! Fin février, l'amour est dans l'air ♥♥♥ Les diverses espèces d'oiseaux peuplant la rivière entrent en période nuptiale. Foulques, colverts, cormorans, cygnes... Ces messieurs s'activent à séduire leur belle. Et pas touche... Ici, un cygne mâle, en position d'alerte, s'est redressé à mon approche.
Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do... Comme les notes d'une portée. En période de reproduction, les cormorans forment des colonies au sommet des grands arbres, arborant un plumage spécifique : plumes blanches clairsemées au niveau de la tête mais surtout fournies au niveau des cuisses, avec une tache blanche caractéristique. Bien visible sur celui le plus haut perché. Y aurait-il une hiérarchie dans le placement, serait-il le "chef" de la colonie ?...
Devant un garage à bateau, couple de cormorans en livrée nuptiale.
(Photos prises le 27 février 2022)
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