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C'est pas New-York, pas Shangaï ni Dubaï. Mais où donc s'élèvent ces 2 tours pointant vers le ciel ?...
Pylônes en acier du pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux.
(Photo prise le 8 mai 2022)
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S Saxicole, à la faveur des vieux murs.
Adjectif du vocabulaire botanique, saxicole est dérivé du latin "saxum" signifiant rocher et du suffixe "cole" définissant un type d'habitat (suffixe que l'on retrouve dans arénicole, cavernicole, messicole...). Le terme saxicole qualifie une plante poussant dans les milieux rocheux créés par l'homme (à ne pas confondre avec rupicole, qui concerne les milieux rocheux naturels).
Urbaines, les plantes saxicoles se plaisent à l'ombre et affectionnent particulièrement les vieux murs dont elles colonisent les moindres interstices. Autant dire des plantes peu exigeantes parce que dans les creux, fissures et anfractuosités des vieux murs, pour les nutriments, c'est moyen...
Il faut compter près d'un siècle avant qu'un mur, transformé par le processus de dégradation du substrat, devienne favorable à l'implantation d'une flore spontanée. Pionniers de cette implantation (car dépourvus de racines), les mousses et les lichens. Fougères et plantes à fleurs constituent la deuxième vague. Elles arrivent quand un peu de matière organique et d'humidité se sont accumulées dans les fissures de la roche. Parmi les plantes saxicoles les plus communes : la pariétaire de Judée, la capillaire des murailles et la cymbalaire des murs.
Discrètes par nature, pas spectaculaires, elles font peu parler d'elles. Les ayant toutes à portée de jardin, c'était l'occasion, le temps d'un article, de les pousser vers la lumière.
Sur les murs du jardin, patchwork de plantes saxicoles.
Pariétaire de Judée. Plante urbaine parmi les plus communes, la pariétaire de Judée est très présente en ville. Son nom, tiré du latin "paries" signifiant mur, paroi, dit bien son mode de vie. Elle pousse sur les vieux murs ombragés dont elle squatte la moindre fissure. Ses racines sécrètent un suc capable de dissoudre la roche, ce qui lui vaut ses surnoms évocateurs de perce-muraille et casse-pierre. Également surnommée épinard des murailles, la pariétaire de Judée est une plante comestible (comme l'ortie, elle appartient à la famille des urticacées). Tiges et feuilles se consomment cuites ou crues en salade. Son pollen est très allergisant.
Capillaire des murailles. Également appelée "doradille", la capillaire est une petite fougère rustique, peu exigeante, résistant aussi bien à la sécheresse qu'au froid. Elle pousse spontanément dans les interstices des vieux murs, à l'abri du soleil. Plante à croissante lente, la capillaire déploie en étoile ses frondes d'une 15aine de cm. Chaque fronde est découpée en pinnules arrondies le long d'un pétiole noir. Famille des aspléniacées.
Cymbalaire des murs. Plante vivace de la famille des scrophulariacées, la cymbalaire des murs présente des feuilles charnues, luisantes, à limbe arrondi en 5 à 7 lobes ainsi que des petites fleurs violettes à gorge jaune. Également appelée "ruine de Rome", elle pousse spontanément entre les pierres des vieux murs, exposition mi-ombre. Pour se reproduire, la cymbalaire des murs utilise une ingénieuse stratégie en 3 temps, basée sur les techniques de phototropisme et d'autochorie : 1. pas encore fécondée, la fleur se tourne vers le soleil (phototropisme positif) ; 2. une fois fécondée, la fleur se détourne du soleil (phototropisme négatif) et s'oriente vers le mur grâce au pivotement de sa tige ; 3. la fleur dissémine alors ses graines (autochorie), qui vont se loger dans les interstices du mur... et produire une nouvelle plante.
(Photos prises les 30 avril et 1er mai 2022)
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30e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Thème : "Biomimétisme au jardin". Sélection de quelques parcelles.
10."Le Jardin zèbre" Jardin n°23
Concept : les experts du GIEC alertent et ça semble acquis... dans les décennies qui viennent, la planète sera soumise à des amplitudes thermiques de plus en plus brutales, non seulement en journée, mais aussi entre le jour et la nuit. En Afrique, un animal a développé au cours de son évolution une stratégie pour réguler sa chaleur corporelle et se défendre des brusques changements de température de la savane : le zèbre !! Les concepteurs de cette parcelle se sont inspirés du pelage de l'animal (bandes noires qui reflètent la chaleur du soleil ; bandes blanches qui l'absorbent) pour transposer ces zébrures en relief, les matérialisant par une succession de pergolas recouvertes de canisses et ainsi créer une sorte de microclimat tempéré.
Mon avis : au-delà de l'ambiance paillotte, une jardin intéressant à plus d'un titre, par le sujet déjà (problématique des événements climatiques extrêmes et canicules à rallonge auxquels la planète va être confrontée), mais aussi par la multiplicité d'angles de vue de son architecture. Inspirant pour les photos !!
(France. Concepteurs : Stanislas JUNG, Laurian GASCON et Étienne VAZZANINO, paysagistes -L'Atelier des Réserves).
Entrée de la parcelle.
Succession de pergolas recouvertes de canisses.
Multiplicité des angles de vue.
(Photos prises le 26 septembre 2021)
Ainsi s'achève la série d'articles consacrés à ma visite du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire 2021. L'édition 2022, intitulée "Jardin idéal", marquera les 30 ans d'existence du Festival.
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30e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Thème : "Biomimétisme au jardin". Sélection de quelques parcelles.
9."Tout est connecté" Jardin n°21
Concept : humain, plante, animal, afin d'assurer sa survie et les besoins fondamentaux qui l'induisent, chacun communique avec ses congénères. Pour nous autres humains, c'est assez clair. Mais tous les êtres vivants, du plus primaire au plus complexe, tous ont développé des stratégies de communication, tous échangent des informations. Pour illustrer cette interconnectivité régissant le monde du vivant, les concepteurs de la parcelle ont divisé leur jardin en plusieurs parties, reliées les unes aux autres par des tubes sonores, figurant l'organe de communication.
Mon avis : ces tubes sonores dans la parcelle... un peu trop "technologique" pour un jardin, l'idée ne m'emballait pas à priori. Il y a cependant une réelle cohérence avec le sujet et les 3 tubes en verre dépoli au milieu de la parcelle permettent d'intéressants effets photo. L'îlot central est très réussi, comme une aire de repos, où graminées et fleurs de silène se balancent au moindre souffle de vent.
(République Tchèque. Concepteurs : Hata ENOCHOVA, Marek KRATOCHVIL, Petr STOJANIK et Jan TRPKOS, étudiants, et leur enseignant Vladimir SITTA, chef de département d'architecture paysagère à la Czech Technical University de Prague).
Entrée. Le chemin de terre contourne le centre de la parcelle et dessert les 4 coins du jardin.
Un coffre en bois posé au sol parmi les petites outres roses des fleurs de silène. Le léger tremblement des graminées. 3 tubes sonores au pavillon transparent. C'est au centre de la parcelle que se trouve la partie la plus esthétique du jardin.
(Photos prises le 26 septembre 2021)
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