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Par Cécile Haristoy le 17 Août 2020 à 22:20
Montrésor, village de Touraine. 3. A la Halle aux Cardeux, l'art du gemmail.
Parmi les monuments d'intérêt de Montrésor, il y a la Halle aux Cardeux. Construite fin XVIIe et dotée d'un étage mansardé et d'une belle charpente, elle abrita jusqu'au XIXe siècle le marché de la laine du village. Temps révolu puisqu'elle est désormais reconvertie en lieu d'exposition.
En arrivant à Montrésor, entre autres choses à voir, l'employée de l'Office du tourisme me recommanda vivement la Halle et l'exposition -consacrée au gemmail- qui s'y tenait. Mouais, bof. Pas vraiment emballée à priori, je notai tout de même qu'elle me fit à 3 reprises, et en insistant, la même recommandation. N'y connaissant rien au gemmail, j'y suis finalement allée... et je ne l'ai pas regretté.
Apparu dans la première moitié du XXe siècle, le gemmail est une technique artistique dans laquelle des morceaux de verre peints sont superposés les uns aux autres (là où le vitrail les juxtapose). Cette superposition crée un remarquable effet de relief et de profondeur. Traversées par la lumière, les œuvres présentées sont des œuvres originales ou inspirées d'artistes comme Picasso, Le Caravage, Gauguin ou encore Vuillard. Leurs couleurs jaillissent dans l'espace sombre de la Halle. (Expo pérenne. A ne pas rater si vous passez du côté de Montrésor).
"Le port de lumière" (détail), Danielle DHUMEZ
"Le port de lumière", Danielle DHUMEZ
"Hommage à Pablo" (détail), Jordi BONAS
"Hommage à Pablo", Jordi BONAS
"L'Amphore" (détail), René MARGOTTON
"L'Amphore", René MARGOTTON
"Orphée mort", Jean COCTEAU
"Jeune homme au verre de vin" (détail), d'après Quentin LATOUR
"Jeune homme au verre de vin", d'après Quentin LATOUR
"Les Jardins de Maria Serena" (détail), Georgette TAVÉ
"Les Jardins de Maria Serena", Georgette TAVÉ
"La Cité lumière", Jean-Michel HUGUES (lauréat de la Biennale internationale de Lourdes en 1991)
"Coco Chanel" (détail), Georgette TAVÉ
"Coco Chanel", Georgette TAVÉ
"Intimité mexicaine", Louis TOFFOLI (lauréat du Prix international de Tours en 1970)
"Le Pierrot" (détail), Hubert DAMON
"Le Pierrot", Hubert DAMON
"Sous la lampe", d'après Édouard VUILLARD
(Photos prises le 16 août 2020)
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Par Cécile Haristoy le 17 Août 2020 à 17:34
Montrésor, village de Touraine. 2. Forteresse médiévale et château.
Après une promenade bucolique sur les Balcons de l'Indrois, découverte intramuros de Montrésor et des points d'intérêt de son patrimoine, parmi lesquels la forteresse médiévale et le château occupent une place de choix. La tête dans les nuages, ils offrent les plus belles vues sur les toits du village.
De la demeure d'agrément édifiée par Imbert de Batarnay dans l'enceinte des fortifications au XVIe siècle, il ne reste que l'aile principale en aplomb de l'Indrois. La châtellenie est rachetée par le comte polonais en exil Xavier Branicki en 1849 et continûment habitée depuis par ses descendants. Les bâtiments du site ne se visitent donc qu'en partie.
A voir également aux alentours du château : les ruelles aux maisons à pans de bois, la halle aux Cardeux, rue du Marché, la rue de l'Huissette menant au lavoir, le pont Bouvet, rue Branicki, et la Collégiale Saint-Jean-Baptiste, fondée, elle aussi, par Imbert de Batarnay.
Montée vers le château, forteresse en plein ciel.
Entrée du château.
Mur d'enceinte en tuffeau jaune avec les vestiges du donjon construit sur un éperon rocheux par le comte d'Anjou Foulques III Nerra.
Sur le coteau, les toits rouges de Montrésor et la Collégiale Saint-Jean-Baptiste au loin.
Belvédère aménagé sur le mur d'enceinte.
Dans le parc, cette élégante demeure fait face à l'aile-vestige du château Renaissance. Elle est habitée par les descendants du comte Branicki et ne se visite pas. Mécène généreux de Montrésor (dont-il sauva le château de la ruine), le comte Branicki fut maire du village pendant 10 ans (de 1860 à 1870).
Au pied du château Renaissance, Cadillac immatriculée en Pologne.
Le parc du château abrite plusieurs sculptures, dont cette réplique en bronze représentant Mieczyslaw Kamienski, jeune volontaire polonais mort en 1859 à la bataille de Magenta (signé Jules Franceschi. L'original se trouve au cimetière de Montmartre).
Dans le plus vieux quartier de Montrésor, maisons à pans de bois blotties au pied de la forteresse.
Collégiale Saint-Jean-Baptiste vue de l'impasse Nicolas-Potocki.
Gisants en albâtre blanc d'Imbert de Batarnay (chambellan de Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier), de son épouse et de son fils dans la Collégiale Saint-Jean-Baptiste.
Vue d'ensemble de la sépulture, avec le socle en albâtre noir.
La Collégiale Saint-Jean-Baptiste de Montrésor abritait un collège de 12 chanoines. Une stalle pour chacun, dont celle-ci... Oups.
La rue de l'Huissette débouche sur cette placette menant au lavoir. Au sol, le Lézard de la légende de Montrésor... Où il est question d'un écuyer impécunieux amoureux d'une princesse...
Pont Bouvet, rue Branicki. Il permettait un accès direct du château à la Collégiale.
(Photos prises le 16 août 2020)
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Par Cécile Haristoy le 17 Août 2020 à 14:53
Montrésor, village de Touraine. 1. Les Balcons de l'Indrois.
Situé en Touraine, dans le sud-est du département d'Indre-et-Loire, Montrésor est entré en 1987 dans le cercle fermé des labellisés "Plus beaux villages de France". Mais s'il coule désormais des jours paisibles sur les bords de l'Indrois, il n'en fut pas de tout temps itou.
Pour l'apprécier dans son ensemble et mieux comprendre son histoire, l'idéal est de passer sur l'autre rive. Cheminant sur les Balcons de l'Indrois (nom de la balade aménagée le long de la rivière), le promeneur découvre les hauts murs des 3 monuments emblématiques de Montrésor : la forteresse médiévale, le château Renaissance et la Collégiale Saint-Jean-Baptiste. Chacun raconte un pan du passé, chacun est aussi relié à une personnalité illustre.
L'occasion de se pencher un peu sur l'histoire d'un village dont le nom, à lui seul, fait déjà envie...
Montrésor, vestiges de la forteresse médiévale et château Renaissance. En 1005, un certain Foulques Nerra, comte d'Anjou, fit construire une puissante forteresse médiévale pour défendre ses terres de son principal ennemi, le comte Eudes de Blois. Bâtie sur un éperon rocheux puis renforcée d'une double enceinte, la forteresse vit s'agréger au fil des siècles les habitations. A la Renaissance, le seigneur Imbert de Batarnay, propriétaire des lieux, y ajouta pour son usage personnel un château d'agrément.
La promenade des Balcons de l'Indrois commence ici. Passerelle métallique franchissant la rivière. Elle est l'oeuvre des ateliers Eiffel.
Balade bucolique, agréablement arborée. Au loin, le clocher de la Collégiale Saint-Jean-Baptiste.
Sous-affluent de la Loire par l'Indre, l'Indrois coule sur une petite soixantaine de km et passe à Montrésor après avoir reçu les eaux de la Tourmente.
Matériel de pêche sur les bords de l'Indrois. Spot chic face au château. La rivière abrite toutes sortes de poissons parmi lesquels brochets, sandres et truites fario.
Identité du village, la forteresse médiévale et le château Renaissance forment un imposant ensemble sur les bords de l'Indrois. En 1848, le château est racheté par un aristocrate polonais, le comte Xavier Branicki, dont les descendants, 7 générations plus tard, sont toujours propriétaires aujourd'hui. Dans le parc du château s'élève un impressionnant cèdre de l'Atlas.
Vue sur le donjon.
Rideau végétal des saules pleureurs. Ils sont nombreux plantés le long de la rivière, mais celui-ci dévoile son truc en plus aux regards attentifs... (voir photo suivante).
Dissimulé dans l'écorce... paréidolie.
On arrive à l'autre passerelle... la balade sur les Balcons de l'Indrois touche à sa fin.
Celle-ci, ce n'est pas d'Eiffel... mais jolie quand même.
Et joliment fleurie !!
(Photos prises le 16 août 2020)
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Par Cécile Haristoy le 14 Juin 2020 à 21:46
Situé dans le département du Loir-et-Cher, au sommet d'un coteau surplombant la vallée de la Cisse, le parc botanique du Prieuré d'Orchaise est un de ces petits poumons verts qui foisonnent en région Centre-Val-de-Loire.
Ce n'était à l'origine qu'un simple champ dominé par un clocher en ruines. Il aura fallu toute la passion et la patience d'un homme qui sait que la nature prend son temps pour transformer ledit champ en véritable parc paysager. Botaniste amateur, Hubert Treuille achète le terrain en 1966. De ses voyages au bout du monde, il ramène des centaines de plantes, parmi lesquelles des espèces rares, constituant des collections de conifères, d'iris, de roses et de pivoines qu'il acclimate avec succès sur ses terres ligériennes.
Désormais, la propriété gérée par son fils est ouverte au public. Si la première partie du parc, à proximité immédiate du prieuré, est à la française, avec des allées soigneusement tracées, arbustes en topiaire et plates-bandes, tout le reste s'épanouit librement. La variété des essences crée un esthétique mélange de formes et de couleurs tout au long de la promenade. Quelques curiosités retiennent particulièrement l'attention, comme le rosier soyeux... qui, "soyeux", ne l'est pas tant...
Dressé à la limite entre parc à la française et parc à l'anglaise, un cèdre du Liban deux fois centenaire domine l'ensemble.
Autre point d'appui du regard, l'église d'Orchaise. Elle a la particularité d'être adossée au vestige d'un clocher du XIe siècle.
Vestige du clocher roman à colombages construit en 1060 par les moines de Marmoutier.
Jardin à la française, topiaire devant le grand cèdre.
Ici commence l'espace à l'anglaise. Des coins, des recoins, profusion végétale et de couleurs.
Grandes épines ailées rouge vif de rosa sericea pteracantha (ou rosier soyeux).
Corolles froufrouteuses des pivoines. Lors de ma visite, elles étaient au sommet de leur épanouissement.
Variété blanche, au délicieux parfum de citron.
Samares rose crevette.
Sur le site du parc botanique, l'église d'Orchaise, adossée au clocher roman. Pour tout dire, sa visite ne présente pas un intérêt exceptionnel. A voir, une fresque monumentale réalisée en 1993 par Denys de Solère grâce à un don de la famille Treuille.
Façade de l'église Saint-Barthélémy d'Orchaise.
Intérieur de l'église. Dans le chœur, "Le Retour du Christ glorieux entraîné par saint Barthélémy", oeuvre signée Denys de Solère (1993).
(Photos prises le 24 mai 2020)
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