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Par Cécile Haristoy le 24 Mai 2023 à 21:14
Canal d'Orléans, de Pont-aux-Moines à Donnery.
D'une longueur avoisinant les 80 km, le canal d'Orléans est une voie d'eau aménagée au XVIIe siècle pour relier le bassin de la Loire à la Seine et ainsi permettre la navigation -et donc les échanges commerciaux- en continu d'un fleuve à l'autre. Entièrement circonscrit dans le département du Loiret, il débute comme son nom l'indique à Orléans puis va tranquillement d'écluse en écluse (27 en tout) à travers champs, sous-bois, prés et villages jusqu'à la commune de Châlette où son parcours se termine dans le canal du Loing et celui de Briare, au bief de Buges.
En 2018, dans le cadre d'un projet départemental à visée touristique autour du thème de l'eau (Loire et canaux) baptisé "Le Loiret au fil de l'eau", le département a racheté à l'État l'ensemble du domaine canal d'Orléans. Projet global -prévention des crues, restauration des écluses, aménagement des berges- et vertueux destiné à réhabiliter et pérenniser un patrimoine local à valeur historique et naturelle, tout en tirant intérêt de l'atout qu'il représente.
Sur le chemin de halage, les paysages bucoliques défilent au rythme de mes pas. Me voilà partie en vadrouille le long du canal, de l'écluse de Pont-aux-Moines, port fluvial de Mardié, à celle de Donnery 4,7 km en amont, soit toute la longueur du bief. Un arbre, une fleur, une église, un banc... des petites choses retiennent mon attention. Rien de grandiose en somme, juste le plaisir de flâner l'esprit léger dans un cadre paisible et verdoyant.
Trop long à boucler à pied en une journée, le canal d'Orléans se parcourt par tronçons. Comme le chemin de Compostelle, toutes proportions gardées bien sûr... dont il est justement un tronçon. Le GR655, via Turonensis.
Longé sur tout le côté amont par un chemin de halage (4 photos suivantes). En cheminant, l'image vient en tête de ces hommes, harnais autour de la poitrine, qui halaient les bateaux le long des berges à la seule force des jambes.
Sous l'ombrage des grands arbres, sérénité de l'instant.
6 ans presque jour pour jour, me voici de nouveau face à cette grande bâtisse délabrée que j'avais photographiée à l'époque... ► ici. Il y a aussi la petite, bien à l'abri derrière son bosquet, visible un peu plus loin sur le chemin.
La voici, la petite, bien à l'abri derrière son bosquet.
Pour vivre heureux, vivons cachés ?...
Pause déjeuner face au canal. Je découvre ce galet déposé sur le banc par un promeneur... En phase avec le message.
Il pousse entre les planches de bois d'une table de pique-nique... Le bouton d'or veut sa place au soleil.
Écluse de Donnery. A droite, direction Fay-aux-Loges. De Pont-aux-Moines (à gauche) à Donnery : 4,7 km parcourus. C'est le 3e bief le plus long du canal d'Orléans après le bief de partage (19 km) et celui de Combleux (5,4 km). Un petit tour dans le village pour découvrir son patrimoine, avant de repartir en direction de Pont-aux-Moines.
Sur les bords du canal, un beau spécimen de prunus au feuillage pourpre.
Écluse de Donnery. L'âge d'or du transport fluvial sur le canal se situe au XVIIIe siècle. On y acheminait essentiellement du bois provenant de la forêt d'Orléans mais aussi du vin, du vinaigre, du charbon, des céréales ou encore du poisson. Des péages installés à chaque extrémité permettaient de prélever une taxe lors du passage des mariniers. A droite, la maison de l'éclusier.
Dans le centre-bourg, église Saint-Étienne (XIIIe et XVe siècles), inscrite aux MH en 1925. La tourelle latérale abrite un escalier à vis.
Façade principale, encadrée par le superbe feuillage de 2 féviers d'Amérique (variété Sunburst, la bien nommée). Un panneau explicatif détaille les points d'intérêt de l'édifice. Oui, mais comme dans beaucoup de villages désormais, elle était... fermée !!
Le clocher, coiffé d'un toit en bâtière, est percé de chaque côté de 2 arcs en plein cintre. L'horloge a été ajoutée en 1901.
Face à l'église, voici un autre point d'intérêt du village, sa mairie, installée dans une ancienne maison de maître dont on peut lire le nom en médaillon au-dessus de la grille d'entrée : "Villa Aurélie", construite en 1881 par Eugène Pénillon, habitant de la commune ayant fait fortune dans le commerce du vin à Frontignan (baptisée du prénom de sa fille unique). A la mort d'Eugène Pénillon, sa fille Aurélie et son mari, Antoine Chibrac, médecin à Fay-aux-Loges qui fut maire de Donnery de 1904 à 1919, héritent de la villa et font des travaux d'agrandissement. La façade côté rue présente une grande verrière qui lui donne son caractère. Le W sur le drapeau vert et blanc est celui de Wiesenbach, village allemand du Bade-Wurtemberg avec lequel Donnery est jumelé depuis 1988.
Grande verrière aux carreaux multicolores à l'étage, et une autre, plus petite, au-dessus de la porte d'entrée.
Pour le retour, histoire de changer un peu, j'ai choisi de passer sur l'autre rive. Le début du parcours, le long des maisons individuelles, est jalonné de plusieurs arbres majestueux dont ce robinier en fleurs à l'odeur suave.
Ou ce frêne, à la ramure impressionnante.
Bucolique et printanier, paisible, ressourçant.
(Photos prises le 21 mai 2023)
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Par Cécile Haristoy le 30 Mars 2022 à 10:23
Arboretum des Grandes Bruyères... Après l'automne vient le printemps.
Ça y est : top départ de la saison 2022 à l'Arboretum des Grandes Bruyères !! J'avais laissé ce lieu enchanteur le 17 octobre dernier, paré de ses feux d'automne. L'espace américain, surtout, avait cette flamboyance extraordinaire des érables, liquidambars et autres cyprès chauves. Leurs dégradés rouge-orangé enflammaient les berges de l'étang d'Edmond. Rien de tel au printemps. Exit l'écarlate et le cuivre. La palette a changé, à dominante verte et rose.
Car après la fermeture hivernale, l'arboretum (qui a rouvert ses portes au public le 19 mars) dévoile un inspirant spectacle de renouveau. C'est la montée de sève et tout reverdit. Dégradés de nuances, de la plus tendre à la plus soutenue. Le parc abrite une importante collection de magnolias, on en a toujours plus ou moins un dans son champ de vision. Leurs branches se chargent de fleurs dont les corolles s'ouvrent en de grosses boules éphémères. Mais les reines du spectacle, ce sont incontestablement les bruyères. Roses, blanches ou violettes selon les variétés, elles forment de superbes tapis bruissant du bourdonnement de milliers d'abeilles.
L'Arboretum des Grandes Bruyères dans ses habits de printemps.
Des tapis de bruyère partout !!
Méli-mélo...
L'arboretum abrite près de 300 variétés de magnolias. Il y en a toujours un quelque part en ligne de mire...
Dans l'espace américain, l'étang d'Edmond (2 photos suivantes) offre un visage bien différent de celui qu'il avait à l'automne (ici).
L'étang se couvre de feuilles de nénuphar, rouge-brun d'abord avant de prendre leur couleur verte.
L'espace asiatique (6 photos suivantes) est magnifié par la floraison des bruyères.
(Photos prises le 27 mars 2022)
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Par Cécile Haristoy le 10 Mars 2022 à 10:44
Sentier des Moulins à Olivet, prémices de printemps.
En cette journée de 27 février, il fait beau, un lumineux soleil !! Pas envie de rester enfermée. Malgré les températures frisquettes de ce mois d'hiver, me voilà partie en balade sur le sentier des Moulins, au bord du Loiret. Dans le jardin, dans les rues alentours, j'avais repéré depuis quelques jours déjà les arbres se parer de fleurs blanches et roses, les premières après les longues semaines de dénuement hivernal. Je voulais voir ça de plus près.
Bourgeons gonflés, éclosion des premières corolles, oui... Ce que je n'avais pas prévu, c'est que, dans le ciel d'azur, flore et faune étaient à l'unisson de ce réveil printanier. Sur la rivière, sur les berges ou posés sur les branches, les oiseaux vêtus de leurs plus beaux atours ne pensaient qu'à l'amour. Passant au bon endroit au bon moment, j'eus la chance d'assister à la parade nuptiale d'un couple de cygnes. Un ballet en duo, chacun plongeant à tour de rôle la tête et le cou dans la rivière, faisant jaillir pour l'autre des gerbes d'eau. Des fleurs et des oiseaux... On peut être blasé. Moi, ça m'émerveille !!
Au bord du Loiret, premiers rameaux printaniers (en arrière-plan, le garage à bateau de la Quétonnière, œuvre de Charles Garnier).
Fleurettes blanches, au ras de l'eau...
ou en plein ciel.
Pinceaux dorés des magnolias.
Le sentier des Moulins arrive jusqu'à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin (photo prise à proximité du moulin Saint-Santin).
Le saule pleureur, romantique, mélancolique... photogénique.
Rameaux pleurant au ras de l'eau.
Mais bon, c'est pas tout ça, l'heure n'est pas à la mélancolie !! Fin février, l'amour est dans l'air ♥♥♥ Les diverses espèces d'oiseaux peuplant la rivière entrent en période nuptiale. Foulques, colverts, cormorans, cygnes... Ces messieurs s'activent à séduire leur belle. Et pas touche... Ici, un cygne mâle, en position d'alerte, s'est redressé à mon approche.
Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do... Comme les notes d'une portée. En période de reproduction, les cormorans forment des colonies au sommet des grands arbres, arborant un plumage spécifique : plumes blanches clairsemées au niveau de la tête mais surtout fournies au niveau des cuisses, avec une tache blanche caractéristique. Bien visible sur celui le plus haut perché. Y aurait-il une hiérarchie dans le placement, serait-il le "chef" de la colonie ?...
Devant un garage à bateau, couple de cormorans en livrée nuptiale.
(Photos prises le 27 février 2022)
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Par Cécile Haristoy le 25 Janvier 2022 à 21:36
Vallée du Loir, circuit du Merle à Cloyes-les-3-Rivières.
Commune nouvelle d'Eure-et-Loir née, en 2017, de la fusion de 7 villages voisins les uns des autres, Cloyes-les-3-Rivières se situe en Beauce, aux portes du Perche (les 3 rivières en question étant le Loir et 2 de ses affluents : l'Yerre et l'Aigre).
Ce dimanche 7 novembre, profitant d'un sursaut de douceur au thermomètre, je partais en vadrouille à la découverte de Cloyes-sur-le-Loir et Montigny-le-Gannelon -2 des 7 villages fusionnés. Alentour, la platitude beauceronne s'efface au profit d'un relief plus marqué, celui de côteaux calcaires d'aspect troglodytique dominant les cours d'eau. La forêt est aussi bien présente, avec, de-ci de-là, de petits bois entrecoupés de terres agricoles. Plusieurs chemins de randonnée sillonnent le secteur, tous faciles et bien balisés. J'ai opté pour le circuit du Merle, une boucle de 6 km entre les 2 villages. Feuillage couleur d'automne, quiétude des paysages de la vallée du Loir. Une agréable balade rurale, en sous-bois et à travers champs, sous les derniers rayons, encore un peu chaleureux, du soleil.
Cloyes-sur-le-Loir
Village peuplé de moins de 3 000 habitants (Cloysiens et Cloysiennes), Cloyes-sur-le-Loir abrite un petit patrimoine non dénué d'intérêt, dont l'église Saint-Georges, une maison Renaissance avec tourelle à encorbellement rue du Temple, les lavoirs le long du Loir et le Moulin à tan du Parc Émile Zola.
A Cloyes-sur-le-Loir, le parc Émile Zola (4 photos suivantes). Espace de verdure aménagé entre 2 bras du Loir, au coeur même du village, le parc Émile Zola est un endroit paisible où il fait bon se promener, observer canards et bernaches le long des berges scandées de lavoirs, s'asseoir sur un banc face à l'ancien Moulin à tan, laisser comme ça filer le temps...
Le parc tient son nom du séjour de l'écrivain naturaliste en terre beauceronne en 1886 : venu chercher matière à l'écriture du 15e tome des Rougon-Macquart, Émile Zola fera paraître l'année suivante "La Terre", vision sans complaisance du monde paysan de l'époque à travers le portrait, peu reluisant, de la famille Fouan.
Frileusement blotti sous un cyprès chauve, le colvert, en mode ronflette.
Les hauts murs de l'ancien Moulin à tan. Le tacrenier y broyait autrefois l'écorce de chêne afin d'obtenir une poudre astringente (le tan) avec laquelle il traitait les peaux des animaux pour les rendre imputrescibles. Après lui, c'était le travail du corroyeur...
Une terrasse en pointe s'avançant sur le Loir... De l'autre côté du Moulin à tan, restaurant-salon de thé. Du potentiel, mais désaffecté.
Omniprésent au cours de la balade, le Loir et ses belles rives aux tons dorés.
Circuit du Merle (3 photos suivantes). De Cloyes-sur-le-Loir à Montigny-le-Gannelon, succession de chemins forestiers dont les allées débouchent sur des champs.
Montigny-le-Gannelon
Village de la vallée du Loir dominé par la silhouette en brique du château des Montmorency-Laval, Montigny-le-Gannelon (moins de 500 habitants, Montrongnons et Montrongnonnes) a la particularité d'être construit à flanc de coteau. Le dénivelé d'une centaine de mètres entre le village du bas et celui du haut se gravit d'un coup en empruntant les Marches ou, graduellement, par les rues pentues du bourg. Le bourg abrite des vestiges de fortifications médiévales, dont la porte Roland. A proximité, passé le pont sur le Loir, le plan d'eau des Ballastières offre d'autres belles possibilités de balades. C'est le point de départ du circuit du Héron. A faire, une autre fois...
"Les Marches". Aménagée dès le Moyen Age et restaurée en 2006, cette montée à travers le coteau permet de franchir en une traite la centaine de mètres de dénivelé qui sépare le bas du village -au niveau du Loir- de la partie haute.
Panorama du haut des Marches.
Le Loir, à Montigny-le-Gannelon. Photo prise sur le pont à l'entrée du village.
De l'autre côté du pont : perché sur le coteau, le château de Montigny-le-Gannelon (façade Est) domine de son altière silhouette les petites maisons serrées le long du Loir.
(Photos prises le 7 novembre 2021)
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