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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 14. Le Tréport. Estacades, la jetée et le phare.
Arrivant pour la 1ère fois au Tréport, une fois la voiture garée sur le grand parking de la Poissonnerie Municipale, mes pas me guidèrent d'instinct vers le phare vert et blanc, au bout de la jetée. L'appel du large, de l'horizon illimité... Et puis d'ailleurs, quoi de mieux que de commencer par la mer pour appréhender cette ville, qui est avant tout un port, et même un port à triple vocation : à la fois port de pêche, de commerce et de plaisance.
Ponctuée de nombreuses pauses contemplatives sur les falaises côté Mers et côté Tréport, la promenade débute par une portion en bois, sur l'estacade. Dite estacade Ouest, elle fait face à sa voisine de l'Est. Leurs 2 structures parallèles s'avancent dans la mer. Puis dans la continuité, le bois fait place à la pierre. Le vent s'intensifie, les promeneurs se raréfient. La jetée mène jusqu'au phare, avec sa tour verte et blanche à lanterne surmontée d'une girouette. Les goélands tournoient dans le ciel. Je pose ma main sur la pierre froide et reste là un moment pour suspendre le temps. Le phare ne se visite pas. Demi tour, la ville en ligne de mire. La balade intramuros va pouvoir suivre...
Au bout de la jetée, s'élève la tour verte et blanche du phare du Tréport.
Limite bois/pierre entre l'estacade Ouest et la jetée. Travaux de réparation en vue : 375 000 euros. Mais ce n'est rien comparé à sa voisine, l'estacade Est, malencontreusement emboutie par une cargo russe en 2015 et pour laquelle le montant de la facture est bien supérieur : estimé à 3 millions d'euros.
Construit en 1844 et haut de 14 m, le phare du Tréport a une portée de 20 milles.
En face de l'estacade Ouest et de la jetée, l'estacade Est, au bout de laquelle se trouve un feu rouge. Construites en bois d'azobé, leur structure à claire-voie fait office de brise-lames.
Chacun considère l'autre.
En rouge, le feu de l'estacade Est. Haut de 7 m, il a une portée de 6 milles.
D'un côté, vue sur les falaises de Mers-les-Bains.
De l'autre côté, vue sur la falaise du Tréport avec les cabines de plage blanches aux toits multicolores.
Au pied du phare... Rester un moment pour suspendre le temps.
(Photos prises le 19 août 2019)
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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 13. Le Tréport. Église Saint-Jacques.
Robuste vigie de pierre, l'église Saint-Jacques domine la ville à mi-hauteur entre falaises et port depuis le XVIe siècle. La teinte blanc crème de la pierre de Caen et celle, plus sombre, du silex, lui confèrent un bel aspect en damier, typique de nombreux monuments de la région. S'élançant à 15 m de haut dans le ciel tréportais, le clocher-porche, en plus d'offrir un angle de vue intéressant sur le port de plaisance, abrite un remarquable portail Renaissance ainsi qu'un bénitier parmi les plus anciens connus.
En entrant, déception : les vitraux ont été déposés (baignant l'intérieur de l'église d'une vilaine lumière crue), une bonne partie du mobilier est bâchée et plusieurs échafaudages occupent les lieux !! Pas terrible pour les photos... Le chantier de restauration, débuté en janvier 2018 et prévu durer plusieurs années, doit remettre en état la vingtaine de vitraux (atelier Lusson, 1862/1872) dégradés par l'usure et la corrosion marine. Indispensable pour léguer aux générations futures, mais toujours rageant quand ça tombe sur soi...
Hormis les vitraux que je n'ai pu admirer, l'intérieur abrite d'autres pièces d'intérêt dont un magnifique chemin de croix en terre de Sienne, une Pietà dans la chapelle de la Sainte-Vierge et 2 superbes coquilles de bénitier.
Pour commencer : le presbytère. Daté du XVIIe siècle, il arbore la même façade en damier que l'église Saint-Jacques, située en face sur la place et dont-il est indépendant.
Le presbytère, à l'entrée de la rue Abbé-Vincheneux.
Ouvragé de pilastres et de gargouilles, le clocher Renaissance de l'église Saint-Jacques s'élève à 15 m dans le ciel du Tréport.
On aperçoit à gauche sur la photo, une partie du porche de l'église. 73 marches y mènent directement depuis le port : à ne pas rater pour la vue mais aussi pour le bénitier en pierre s'y trouvant, l'un des plus anciens connus (attention, en arrivant par la place de l'Église, le porche est relativement caché par le puissant clocher).
Attenant au clocher, le porche de l'église Saint-Jacques vu dans son ensemble.
Ouvert sur le port de plaisance.
A l'entrée de l'église : bien que très dégradée, une émouvante statue de la Vierge à l'Enfant.
Statue de Saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719). Canonisé en 1900, il œuvra à l'éducation des enfants pauvres.
Statue représentant Sainte Catherine d'Alexandrie, dont les attributs sont le livre du savoir et la roue, par laquelle l'empereur Maximin II Daia (figuré à ses pieds) l'avait condamnée à être suppliciée. Dans l'église, il n'y avait aucun renseignement concernant cette statue... J'adresse un merci reconnaissant à Aldébaran, qui a comblé mes lacunes et grâce à qui je peux maintenant légender la photo.
Dans la chapelle de la Sainte-Vierge se trouve un superbe bas-relief (XVIe siècle) représentant une Pietà. La scène, courante dans l'iconographie chrétienne, est ici singulière par la présence de plusieurs personnages aux côtés de Marie, parmi lesquels Saint Jean, Marie-Madeleine et Nicodème.
La mer, et la vie des marins en général, est un thème très présent dans l'église Saint-Jacques du Tréport, comme avec ce grand tableau accroché au-dessus de la nef : "La Tempête apaisée" (1877). Signé Albert Aublet, il représente le Christ et ses Apôtres pris dans la tempête sur le lac de Génézareth.
Autre exemple illustrant l'importance du thème marin : ce Christ en croix, dans un décor de filets de pêche (on voit bien sur la photo que les vitraux ont été déposés pour restauration).
Le chemin de Croix de l'église Saint-Jacques est très beau. Polychrome, réalisé en terre de Sienne, il a été entièrement restauré en 1999. Ici, station n° 14 : "Jésus est mis au tombeau".
2 superbes coquilles de bénitiers ont été offertes à l'église du Tréport par la famille Letraistre en 1861, dont celle-ci.
Vagues nacrées.
(Photos prises le 19 août 2019)
Un vrai regret après coup : être passée complètement à côté de l'un des aspects intérieurs les plus remarquables de l'église Saint-Jacques : ses clefs de voûtes pendantes, datées du XVIe siècle. La plus grande mesure 3,80 m. Sortes de pendentifs sculptés, superbement ouvragées, elles sont mentionnées dans tous les guides. Même si je l'ignorais lors de ma visite, j'aurais au moins pu penser à lever la tête !!
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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 12. Le Tréport. Funiculaire et Terrasse.
Au cours de mes vacances en Baie de Somme, je suis allée à plusieurs reprises au Tréport, situé à une trentaine de km de Saint-Valery, où j'avais l'hôtel. Il y a comme ça des villes qui créent un lien d'attache dès la première visite. Ce fut le cas cet été lors de ma découverte du Tréport. J'ai immédiatement eu le coup de coeur pour cette ville de la Côte d'Albâtre, environ 4 800 habitants, à la fois port actif et station balnéaire au pied de vertigineuses falaises de craie, les plus hautes d'Europe.
Annoncé par les longues silhouettes à claire-voie des estacades Ouest et Est et le phare en bout de jetée, Le Tréport est une ville chaleureuse, agréablement animée. Quai François Ier, commerces, terrasses de café et restaurants invitent à la flânerie. Parmi le patrimoine d'intérêt, l'église Saint-Jacques avec sa façade en damier, sa tour gothique et son portail Renaissance, ainsi que le typique quartier des Cordiers, ancien quartier des pêcheurs. Ça, c'est pour la ville basse. Mais Le Tréport a aussi sa ville haute, à faire absolument pour l'époustouflant panorama au sommet !! Surnommée la "Terrasse", la partie haute de la ville est accessible de 2 façons sans prendre la voiture : soit par les escaliers de la Falaise (365 marches !!), soit par le funiculaire.
Gare basse. Datant de 1908 puis tombé en désuétude, le funiculaire du Tréport a repris du service en 2006. Ballet des cabines bleues qui se croisent le long de la pente abrupte pour 2 petites minutes de voyage à travers les entrailles crayeuses de la falaise.
Situé dans le quartier des Cordiers, le funiculaire est entièrement gratuit. Indéniable attrait touristique, il a aussi pour vocation de fluidifier le trafic entre ville haute et ville basse.
A l'entrée de la falaise... Quartier des Cordiers vu de la cabine du funiculaire.
Autre moyen d'accéder aux hauteurs du Tréport : les escaliers de la Falaise, 365 marches...
Un panorama exceptionnel !! Voilà pourquoi il faut absolument faire la ville haute !!
Vue panoramique sur les 2 estacades, le phare, le quartier des Cordiers, mais aussi la plage, son casino et ses cabines multicolores.
Toits du pittoresque quartier des Cordiers, pris du funiculaire. Ancien quartier de pêcheurs construit à partir du XVIIIe siècle, le quartier des Cordiers aligne ses maisons hautes et étroites au pied de la falaise. Il doit son nom aux "cordants", des pêcheurs pauvres qui, ne pouvant s'acheter des filets, utilisaient à la place de longues cordes munies d'hameçons. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, une partie du quartier fut rasée pour permettre la construction du Mur de l'Atlantique.
Vestiges de l'hôtel Trianon (à droite, monument hommage de l'esplanade des Maires). Boudé par la clientèle bourgeoise qu'il ciblait, l'hôtel Trianon fut transformé en hôpital militaire durant la Première Guerre mondiale pour les soldats britanniques blessés du front de la Somme (près de 3 000 soldats du Commonwealth reposent dans le cimetière dédié du Tréport). La Seconde Guerre mondiale scella son triste sort... Pensant qu'il servait de base à l'aviation alliée, l'armée allemande ne fit pas dans la dentelle et le dynamita. Quelques balustres, l'escalier d'accès à la terrasse : c'est tout ce qu'il reste de l'élégant hôtel de 300 chambres inauguré en 1913 !!
A 106 m au-dessus de la mer, passée l'esplanade des Maires, début du sentier du littoral. Inaugurée en 2018, l'esplanade des Maires a été voulue par Laurent Jacques, actuel maire du Tréport, pour rendre hommage à ses 3 prédécesseurs : Louis Boisson, maire pendant 30 ans (1947-1977), qui eut la lourde tâche de gérer la ville dévastée par la Seconde Guerre mondiale ; Jean Garraud, maire de 1977 à 1998 et Alain Longuent, maire de 1998 à 2016.
Au pied des falaises et en hauteur, partout des panneaux appellent à la prudence.
Il y a le ciel, la falaise et la mer... ♪♫♪♫♫ ♪ Ça ne se voit pas trop, là, mais, attention à la "marche"...
LA "marche"...
La mer offre un superbe dégradé de couleurs. Au loin, les falaises de Mers-les-Bains.
Sur le sentier du Littoral, esplanade Bruno-Garraud. Fils de l'ancien maire Jean Garraud, Bruno Garraud était médecin et écrivain, passionné d'histoire. Auteur de 2 romans ("Croix de bois, croix de fer, si je mens..." et "Jusqu'à mon dernier souffle"), on lui doit également un livre sur les Tréportais tués lors de la Première Guerre mondiale.
Croix de directions sur l'esplanade Bruno-Garraud. Paris, Beauvais, le Mont-Saint-Michel, le phare d'Ailly, Bruxelles, Le Crotoy ?...
(Photos prises les 19, 23 et 25 août 2019)
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Z Zoropsis spinimana, une araignée domestique.
Rencontre au grenier...
Ma première réaction : il est où l'aspirateur ?!!! D'abord prise pour une tégénaire et donc initialement rangée à tort à la lettre T de mon imagier, j'ai appris grâce à Richardunord que cette grosse araignée qui m'a inspiré crainte et recul en la découvrant sur une mur de la maison était en fait une zoropsis spinimana.
Malgré son aspect peu engageant, c'est une araignée qui n'est pas dangereuse pour les humains que nous sommes. A condition toutefois de ne pas lui chercher noise car, se sentant en danger, elle pourrait mordre. Comme je ne suis ni mouche, ni guêpe, ni encore grillon ou papillon, elle a finalement eu la vie sauve.
Zoropsis spinimana se reconnait au visage d'alien sur son céphalotorax. Merci Richard :-)
(Photo prise le 12 octobre 2019)
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