-
Le village de Lavardin... église, château et croix Bonneau.
A Lavardin, petite bourgade du Loir-et-Cher entrée en 1992 dans le cercle des villages labellisés "Plus beaux villages de France", 2 monuments chargés de plusieurs siècles d'histoire dominent les toits : le clocher-porche de l'église Saint-Genest et le château... ou plus exactement, les ruines du château.
Car il faut bien dire qu'il ne reste pas grand chose de la forteresse féodale du XIe siècle campée sur son éperon calcaire et qu'un sérieux effort d'imagination s'impose en cheminant sur 3 niveaux, entre des murs éventrés, pour se la représenter telle qu'elle était du temps de sa puissance, avant qu'Henri IV ne décide de la démanteler. Sécurisé par des mains-courantes, le parcours grimpe, sur 26 m, des souterrains et caves troglodytiques jusqu'au sommet du donjon. De là-haut, beau panorama sur la vallée du Loir et les maisons serrées autour de la vieille église. A noter que même si le château est à l'état de ruines, les vestiges de sa haute silhouette se découpant dans le ciel de Lavardin donnent au village du caractère.
A voir également, l'église Saint-Genest. De style roman, construite au XIe siècle à la même époque que le château, ses murs intérieurs, ses piliers, ses voûtes... elle est entièrement recouverte de fresques et de peintures murales !! Réalisé entre les XIIe et XVe siècles, ce remarquable patrimoine pictural a été mis à jour en 1911 par l'abbé de la paroisse, puis dégagé de son badigeon de chaux. A l'entrée du chœur, les colonnes sont ornées de beaux chapiteaux sculptés.
L'église romane Saint-Genest, avec son clocher-porche.
Dans la nef...
Enfilade de piliers peints au XVe siècle à l'effigie de différents saints.
Sujet rare en iconographie : la Vierge allaitante.
Saint Denis, premier évêque de Paris et saint martyr de Montmartre. Il porte sa tête décapitée entre ses mains.
Saint Jacques et Saint Ambroise.
Saint Thibault et Saint Maur.
Sainte Émerentienne, la patronne des moissons. Elle, je ne savais même pas qu'elle existait...
En haut, le Paradis : un ange musicien joue de la vièle à archet. Il accompagne les élus vers Saint Pierre. En bas, l'enfer : un diable, habillé d'une ceinture de flammes rouge, pousse les condamnés vers son acolyte. Habillé d'une ceinture de flammes jaunes, le second diable jette les condamnés dans un grand chaudron. (L'oiseau cerclé de rouge est visible en gros plan sur la photo suivante).
Pélican nourrissant ses petits de sa chair (symbole du Christ).
Le lavement de pieds.
En haut : représentation des anges musiciens au Paradis. En bas : le lavement de pieds... les Apôtres attendent leur tour.
En haut : représentation des anges musiciens du Paradis. En bas : les scènes de la Passion se lisent de droite à gauche (le baiser de Judas, la flagellation, le portement de croix et la crucifixion).
Dans le chœur, peint sur la voûte en cul-de-four : Christ en majesté entouré des 4 Évangélistes représentés sous leur forme allégorique.
Les chapiteaux des colonnes délimitant l'entrée du chœur sont sculptés de motifs variés : spirales, entrelacs, félins, visages... Au centre de ce chapiteau se trouve l'une des plus anciennes représentations de Vierge à l'Enfant de l'art roman.
Au centre du chapiteau, sculpté dans la pierre, un prêtre représenté dans un geste de bénédiction.
Sortant de l'église, direction le château. Son donjon se dresse un peu plus haut dans la même rue...
En approche... L'ensemble, à l'état de ruines, reste malgré tout imposant.
Passerelle d'accès avec châtelet d'entrée.
Vue d'ensemble. Les 3 paliers sont encore bien identifiables.
Du haut du donjon, beau panorama sur le village et l'église Saint-Genest.
De nombreux sentiers de randonnée sillonnent autour de Lavardin, parmi lesquels celui de la Rotte-aux-Biques, en surplomb du village. Desservant les habitations troglodytiques, il tient son drôle de nom de la route qu'empruntaient autrefois les chèvres. Un chemin sur la droite monte encore jusqu'à la croix Bonneau. Élevée sur le coteau, elle offre un superbe point de vue sur le château et la campagne alentour.
Passée la Rotte-aux-Biques, au-dessus de Lavardin, paysages de cultures menant à la croix Bonneau.
Le château de Lavardin vu du sommet du coteau.
Le même, en zoomant.
Terme du chemin, au sommet du coteau : la croix Bonneau.
(Photos prises le 10 juin 2019)
6 commentaires -
Finistère, pointe de Diben.
A la pointe de Diben, le paysage a cette beauté sauvage des fins de terre. Dans un décor de chaos dont la teinte des rochers rappelle que la côte de Granit Rose n'est pas loin, elle fait la paire avec sa voisine de Primel. Pointant vers la Manche, toutes 2 ferment à l'est la baie de Morlaix.
Le sentier des Douaniers longe la grève de galets puis monte jusqu'à un empilement d'énormes rochers aux formes tarabiscotées et aux assises quelque peu... acrobatiques... En bas, les vagues se fracassent en écume. Leur lent va-et-vient modèle le paysage. Tout occupés au soin de leurs nichées, des goélands ont établi une colonie bruyante sur un rocher en pointe. Plus loin, volets clos, une coquette maison blanche fait corps avec l'imposante masse rocheuse.
En 10 photos, ma balade le long de la pointe.
(Photos prises le 20 mai 2019)
4 commentaires -
Cairn de Barnenez, l'âge de pierre en baie de Morlaix.
Amoncellement de pierres empilées les unes sur les autres sur 72 m de long et 6 à 8 m de haut, le cairn de Barnenez impressionne par ses proportions autant que par son âge : 6 500 ans au compteur, soit l'une des plus anciennes constructions érigées par l'homme au Néolithique.
Apercevoir au bout de l'allée sa silhouette massive dominant la mer, s'en approcher, arriver jusqu'à lui et l'appréhender dans son ensemble, en faire le tour, toucher la pierre... Tout cela suscite de vives émotions. Particulièrement au moment de pénétrer dans les entrailles du cairn, lors de la progression tête baissée entre les parois de l'unique chambre funéraire accessible, qui le traverse de part en part. Émotion aussi lors de la découverte de cette incroyable béance laissée par les pelleteuses de promoteurs sans scrupules, prêts à raser le monument multimillénaire dans les années 1950.
Dernier inscrit au programme avec, pour clore le séjour organisé, une balade à la pointe de Diben, le cairn de Barnenez restera l'une de mes plus belles découvertes en baie de Morlaix !!
Précédé de buissons d'ajoncs, le cairn de Barnenez tel qu'il apparaît au bout de l'allée.
Architecture en gradins.
Dominant la baie de Morlaix de ses 72 m de long.
3 sortes de pierres ont servi à l'édification du cairn de Barnenez : dolérite (une roche volcanique verdâtre), granite et schiste.
Bien visible à l'extrémité de la façade sud-est, la partie attaquée par les pelleteuses.
Immense structure de pierres empilées, le cairn de Barnenez présente 11 chambres funéraires, toute ouvertes sur la façade sud-est.
Chacune des 11 chambres funéraires était abritée sous un dolmen en couloir.
Certains dolmens sont encore bien visibles.
Entrée de l'unique chambre funéraire dégagée.
Elle traverse le cairn de part en part sur toute sa largeur.
Pierres empilées sur 8 m de hauteur, sans une once de mortier... Et ça tient depuis 6 millénaires !! Belle maîtrise d'Homo Sapiens Sapiens dans les techniques de construction !!
Blanches fleurs de silène... Toute une végétation rupicole a trouvé son bonheur sur le cairn, face à la baie de Morlaix.
Vesce commune et nombril de Vénus.
(Photos prises le 20 mai 2019)
2 commentaires