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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 7. Chemin de fer des "Bains de mer".
Géré par l'Association des Chemins de fer de la Baie de Somme, le réseau ferré des "Bains de mer" promène les touristes à un train de sénateur dans une ambiance ferroviaire du temps jadis, proposant 3 thèmes pour 3 parcours possibles : "Le Grand Large", "Les Bas-Champs" ou "Entre Terre et Mer". Pour moi, ce fut "Entre Terre et Mer". Trajet Saint-Valery-sur-Somme/Le Crotoy, avec 10 mn d'arrêt à Noyelles.
Les voyageurs prennent place sur les banquettes en bois d'authentiques voitures Belle-Époque à plateforme arrière, tractées par une locomotive à vapeur. Le convoi s'ébranle dans des sifflements stridents et des nuages de vapeur, emmenant les voyageurs à travers champs et marais, mollières et prairies. 1 H pour parcourir 15 km... Un authentique tortillard !!
Le convoi est tracté par une locomotive à vapeur modèle 031T Buffaud-Robatel de 1909.
Patrimoine remarquablement préservé, le Chemin de Fer de la Baie de Somme et son réseau "Bains de mer" se distingue par l'importance de son parc : locomotives à vapeur et diesel, 31 voitures voyageurs à plateforme arrière (de 2 types : voitures en bois verni et voitures à caisse métallique), une voiture salon avec moquette et canapés cuir, 9 fourgons, une quarantaine de wagons de marchandises. La plupart des locomotives et voitures sont classées "Monuments Historiques", composant de superbes rames.
Ouvert en 1887 avec l'essor du tourisme balnéaire, le réseau ferré des "Bains de mer" a transporté des foules d'estivants parisiens et leurs bagages vers les stations de la côte picarde, desservant sur 27 km les gares du Crotoy, de Saint-Valery-sur-Somme, de Cayeux-sur-Mer et de Noyelles-sur-Mer. Il a aussi transporté dans ses wagons des tonnes de betteraves et de coques, avant que la démocratisation de l'automobile n'entraîne son déclin, jusqu'à la fin de l'exploitation commerciale en 1973.
Conscient de l'intérêt patrimonial que représentait ce réseau ferroviaire historique, un groupe de passionnés, soutenu par les autorités locales, s'est constitué en association dès l'année 1970 afin de sauvegarder la ligne et de continuer à la faire vivre. Elle est depuis entretenue et exploitée à des fins touristiques par cette association, baptisée "Chemins de fer de la Baie de Somme" (CFBS).
C'est dans cette démarche de préservation du patrimoine que les Chemins de Fer de la Baie de Somme poursuivent leur développement, en acquérant de nouvelles locomotives et voitures, de nouveaux wagons, mais aussi par la reconstruction ou la rénovation de ceux existant déjà ou encore par la réfection de gares du réseau et de tronçons vétustes. Avec une activité en croissance continue depuis les années 80, l'Association, composée de salariés et bénévoles, est devenue un partenaire incontournable du développement touristique en Baie de Somme. Belle histoire de passionnés !!
Voiture de queue, avec sa plateforme arrière.
Le convoi s'élance dans un nuage de vapeur... Près de 200 000 voyageurs sont transportés chaque année. Un succès !!
Dans l'environnement exceptionnel de la Baie de Somme, classée "Grand site de France", le parcours "Entre Terre et Mer" chemine à travers champs, marais et mollières.
Franchissement du canal de la Somme.
La gare de Noyelles-sur-Mer est une gare en cul-de-sac : 10 minutes d'arrêt sont nécessaires pour replacer la locomotive en tête de convoi.
Sur l'autre voie, silhouette arrondie d'une locomotive diesel (Locotracteur construit en 1951).
Le convoi ne comporte que des voitures voyageurs. Circulant uniquement lors des Journées du Patrimoine, lors de la Fête de la Vapeur ou pour les besoins du cinéma, les wagons de marchandises transportaient autrefois les productions de la Baie : essentiellement galets, coques et betteraves (le convoi longe ici un champ de betteraves).
Arrivée en gare du Crotoy. Tout le monde est descendu... Le bon moment pour la photo.
(Photos prises le 20 août 2019)
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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 6. Saint-Valery, chapelle des Marins et Cap Hornu.
A Saint-Valery, dressée en plein pâturages sur les hauteurs du Cap Hornu (promontoire dominant la Baie de Somme), se trouve une jolie petite chapelle, tout naturellement baptisée du nom du saint local, mais plus communément appelée "chapelle des Marins". Avec ses murs en damiers de calcaire et silex noir gravés de cœurs et de prénoms et son clocher surmonté d'un goéland, elle ne manque pas de charme. Mais si vous arrivez sur site, vous avez 9 chances sur 10 de trouver porte close (j'y ai eu droit) puisque la chapelle des Marins n'est ouverte que les samedis et dimanches, et seulement de 15 H à 18 H. Le créneau est mince... Alors, autant le savoir pour éviter d'avoir à monter 2 fois le raidillon qui y mène. L'intérieur de toute façon n'a rien d'extraordinaire.
A quelques centaines de mètres de la chapelle se déploie un beau panorama sur l'estuaire depuis le Cap Hornu, avec vue sur les mollières, le parc du Marquenterre, la pointe du Hourdel et Le Crotoy.
La chapelle des Marins, telle qu'elle se présente en arrivant du sentier depuis la vieille ville. Possibilité d'arriver par un autre sentier remontant depuis la baie jusqu'au Cap Hornu. Mais l'un comme l'autre, il faudra grimper.
C'était bien un dimanche... donc jour d'ouverture. Mais trop tôt dans la journée... donc porte close !!
Un goéland a remplacé le traditionnel coq. Pas de cocorico, ça raille et pleure au sommet du clocher de la chapelle des marins.
A l'intérieur, la chapelle n'a rien d'exceptionnel (du coup, j'ai presque regretté d'être montée une seconde fois !!). Je diffuse juste ce tableau, une marine ex-voto exposée à proximité du chœur et que j'ai beaucoup aimée : "Le naufrage de l'Adèle" (1858, signé Louis Gamain).
L'intérêt de la chapelle des Marins se trouve finalement plutôt à l'extérieur, notamment avec ces murs en damiers gravés façon ex-votos des prénoms de cœurs épris.
Les 4 côtés en sont entièrement recouverts !!
Par le sentier faisant face au portail d'entrée de la chapelle, il n'y a que quelques centaines de mètres à parcourir avant d'arriver au Cap Hornu et de jouir du panorama sur la Baie de Somme.
Cap Hornu, panorama sur la Baie de Somme. De là-haut, l'ensablement de la baie est bien visible. La marée montante amène plus de sédiments que la marée basse n'en reprend, le phénomène semble irréversible.
La même, façon table d'orientation : 1. "La Gentilhommière" : intimement cachée dans la végétation, cette vaste demeure construite à la fin du XIXe siècle fut la propriété du parfumeur Jean-Paul Guerlain. 2. Les mares de chasse : elles sont creusées par les chasseurs de gibier d'eau. 3. Les mollières (c'est la schorre, en picard) : espaces herbeux recouverts uniquement lors des grandes marées. 4. La pointe du Hourdel : cette fin de terre abrite une colonie de phoques gris et veaux marins. 5. Le parc du Marquenterre : partie terrestre de la Réserve Naturelle de la Baie de Somme. 6. Les vasières (la slikke en picard) : contrairement aux mollières, elles sont recouvertes quotidiennement par la marée. 7. Le Crotoy : situé face à Saint-Valery, de l'autre côté de l'estuaire de la Somme. Le Crotoy est la seule station balnéaire du littoral de la Manche à avoir sa plage exposée plein sud.
(Photos prises le 18 août 2019)
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Été 2019, mes vacances en Baie de Somme. 5. Saint-Valery, vielle ville et quartier du Courtgain.
Du port de plaisance jusqu'à la ville haute aux ruelles pentues, Saint-Valery-sur-Somme s'élève sur 40 m de dénivelé. Comme c'est évidemment des hauteurs que l'on jouit des plus beaux panoramas (tours Guillaume, calvaire et chapelle des Marins), il serait dommage de ne pas faire l'effort de grimper, d'autant que c'est aussi dans la ville haute, entre la puissance protectrice des portes de Nevers et de Jeanne-d'Arc, que se concentre le bâti le plus ancien.
En balade photographique à travers la vieille ville et le quartier du Courtgain.
1. Saint-Valery-sur-Somme, la vieille ville
De l'époque moyenâgeuse, Saint-Valery conserve les tours Guillaume -intégrées à la porte Jeanne-d'Arc-, la porte de Nevers, ainsi que de nombreuses maisons à pans de bois, des rues entièrement pavées et les vestiges d'anciens remparts.
Située à la croisée de la Normandie et du Nord, la ville ne peut cacher cette double influence, elle saute aux yeux à chaque maison. Associée aux pans de bois, la brique est omniprésente, travaillée ici avec du silex.
Remarquable pignon en marqueterie de brique et silex.
2. Saint-Valery-sur-Somme, quartier du Courtgain
Plus récent, le quartier du Courtgain (ex quartier des pêcheurs) accueille chaque 15 août la Fête de la Mer. Ainsi nommé en référence au maigre salaire des pêcheurs partis le temps d'une marée à bord de leurs "sauterelliers", le Courtgain est hyper touristique. On pourrait presque le résumer à 2 rues parallèles, la rue des Pilotes et la rue des Moulins, où les maisons en brique et torchis datent pour la plupart du XIXe siècle. Serrées les unes contre les autres, elles ont la particularité d'être très colorées (repeintes autrefois avec le surplus de peinture qui servait tous les ans à repeindre les bateaux). Pour conserver son âme à ce pittoresque quartier, les habitants sont tenus de toujours fleurir leurs maisons et d'apporter un soin particulier à la décoration des façades.
La rue des Moulins.
La rue des Pilotes, avec en arrière-plan les mollières.
Autre vue de la rue des Pilotes.
(Photos prises du 17 au 24 août 2019)
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V Volubile n'est pas que pipelette.
Il y a la volubile, moulin à paroles, qui n'arrête de parler que pour respirer. Mais en botanique, "volubile" a une toute autre signification, plus... attachante.
Comme le pois de senteur (photo), le liseron, la passiflore, la glycine, la clématite ou encore le chèvrefeuille, qui tous la jouent kolé-séré, une plante dite "volubile" grimpe en enroulant sa tige autour d'une autre tige.
(Photo prise le 18 août 2019)
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