Une journée à Saint-Gondon.

Situé dans le sud-est du département du Loiret à environ 7 kilomètres de Gien et 53 d'Orléans, Saint-Gondon fait partie de ces petites communes de la France rurale dont le patrimoine et le cadre de vie préservé font qu'il est si agréable de s'y promener. Les rues du centre-bourg s'enroulent au pied des ruines d'un donjon du XIe siècle dévoilant par endroits les vestiges d'anciennes fortifications. En empruntant la paisible rue du Prieuré, on arrive à une gracieuse demeure, remarquable par sa tour en pierre et brique percée de fenêtres à meneaux. Autrefois rattaché à l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, cet élégant Prieuré construit au XVe siècle contribue à l'attrait patrimonial de Saint-Gondon. Tout près, pittoresque et verdoyante, la rue de la Basse-Cour descend au milieu des corps de ferme à colombages vers un espace aménagé pour le pique-nique. Baigné par la Quiaulne, bucolique à souhait, c'est l'endroit rêvé pour un temps de repos, avec de nombreux sentiers en sous-bois pour qui veut ensuite randonner autour du village.

On récapitule le programme : 1. Le matin, découverte du village et de son patrimoine en déambulant tranquillement dans les rues du centre-bourg 2. Le midi, pause détente au bord de la rivière (à prolonger à volonté) 3. Après-midi, petite rando à la découverte de l'environnement naturel du village.  

A proximité directe du centre-bourg, j'ai garé la voiture sur l'aire de service du Pont Janson, à côté de l'ancien château d'eau. A partir de là, tout se fait à pied... Ma découverte du village (labellisé "Village de Caractère" depuis 2020) commence ici, rue Jules-Guillot.  

Côté rue et côté jardin, le Prieuré (2 photos suivantes). La façade côté rue présente une élégante tourelle abritant un escalier à vis. Propriété privée, le Prieuré ne se visite pas. Il est inscrit aux MH depuis 1975.

Façade du Prieuré donnant sur le jardin.

Maison à pans de bois rue des Tanneries.

Rue Bongibault-Bigé, pause photo devant cette maison dont la cour est presque entièrement occupée par des arbres... Celui au centre déploie une ramure impressionnante !! 

Au fond de la venelle de la Motte, vestiges du donjon du XIe siècle (MH depuis 1971). 

La rue de la Basse-Cour descend jusqu'à l'aire de pique-nique au bord de la Quiaulne (3 photos suivantes).  

Vue d'ensemble avec le moulin d'En-Bas, le clocher de l'église et, en arrière-plan, les vestiges du donjon sur la motte féodale. 

Aire de pique-nique au bord de la Quiaulne. J'ai passé là une agréable pause déjeuner. Merci à la municipalité pour ce havre de repos si bien aménagé et entretenu !! 

Ci-dessous, pont sur la Quiaulne. Affluent de la Loire, la rivière serpente en plusieurs endroits à travers le village (5 photos suivantes). 

Fin de la journée sur les chemins de randonnée. Et cet autre arbre à la ramure généreuse. 

      (Photos prises le 11 avril 2024)

Sur le bord de la route, panneau de traversée insolite.

Pas le tram, pas des cyclistes, pas des piétons.                                                                                                                                                              Pas non plus de cerf, de vache ou de mouton.                                                                                                                                                                      C'est Maman cane et ses canetons.

 (Photo prise route du Vent Solaire à Pouldreuzic, le 5 juin 2024)

Une journée à Château-Landon.

Exit la léthargie hivernale. Avec le retour du printemps, l'envie de bouger me reprend. J'avais depuis un certain temps projet de découvrir le Gâtinais, une région souvent de passage sur la route de mes vacances, dans laquelle je ne m'étais jamais vraiment arrêtée mais que je savais belle. Petit tour sur Internet pour faire une sélection : Château-Landon, Préfontaines, Ferrières-en-Gâtinais, Griselles, Chevry-sous-le-Bignon et Égreville. Quoi, tout ça en une journée ?... On aurait cru le programme défini par quelqu'un d'autre que moi, quelqu'un qui ne connaît pas ma propension à m'arrêter longuement dans un petit village, capable que je suis d'y passer des heures pour le visiter de fond en comble. Du coup, c'était écrit, je n'ai pu faire que le 1er de la liste, la visite de Château-Landon du nord au sud, d'est en ouest et de haut en bas.

Située en Seine-et-Marne limite Loiret, Château-Landon (environ 3 000 habitants) est une cité fortifiée de la vallée du Loing labellisée "Village de caractère" depuis 2014. Juchée à 30 m du sol sur son piton rocheux, mieux que de voir juste passer le visiteur, elle le retient. On coupe de la ville haute à la ville basse par plusieurs escaliers et poternes. A découvrir en flânant à travers les ruelles pentues de l'enceinte médiévale : l'église ND de l'Assomption, l'abbaye Saint-Séverin, la tour Madeleine, la tour Saint-Thugal, la tour Saint-André ou encore l'Hôtel de la Monnaie. Du sentier des Amoureux en contrebas, la balade le long du Fusain déroule une succession de points de vue sur les plus beaux monuments du centre-bourg. 

Cité médiévale fortifiée, Château-Landon était protégée par une double enceinte de remparts percés de poternes aux 4 points cardinaux (dont subsistent encore les poternes nord et sud). Un chemin de ronde courait en hauteur le long de la muraille. D'imposantes tours dotées de meurtrières renforçaient l'aspect défensif, parmi lesquelles la tour Madeleine, ci-dessous, que l'on peut voir encore adossée à une portion de rempart. Massive  : 9 m de haut pour un diamètre de 6,50 m, elle constitue l'un des vestiges les mieux conservés des anciennes fortifications de la ville (MH en 1926).

Vue panoramique depuis la place du Larry sur quelques uns des monuments historiques les plus notables de Château-Landon. Dans l'ordre sur l'escarpement rocheux : la tour ronde du Notaire (privée), la tour Saint-Thugal (privée) et en arrière-plan, l'abbaye Saint-Séverin, avec ses contreforts de 30 m de haut (devenue maison de retraite).

Rue du Bas-Larry. Au détour d'un virage, maison en pierre couverte de grappes de glycine (2 photos suivantes). 

Odeur suave, terrasse printanière. Les lianes mauves courent sur toute la longueur du balcon ménageant un petit havre inspirant où je me serais bien vue siroter un café avec un bon roman.   

Église Notre-Dame de l'Assomption (8 photos suivantes), façade principale avec portail en plein cintre à voussures. Construite entre les XIe et XIVe siècles, restaurée au XIXe, l'église présente un mélange d'architectures romane et gothique (MH en 1840). 

Le clocher ajouré de l'église culmine à 57 m de haut.

Coiffée d'une voûte en berceau, la nef, vue depuis le portail d'entrée. Double élévation à gauche, de style roman, avec arcades et baies en plein cintre. A droite, élévation unique avec grandes arcades en arc brisé, de style gothique.

La nef, vue depuis le chœur. 

Notre-Dame de l'Assomption, statue en bois datée du XVIIe siècle (MH en 1954).

Chaire à prêcher. 

Statue de Saint Vincent de Paul (1581-1660). Prêtre d'origine landaise, canonisé en 1737, l'iconographie le représente entouré d'enfants, référence à sa vie tout entière tournée vers le secours aux plus démunis, notamment les enfants des rues.

A proximité de l'église, la ruelle de l'Hospice descend vers le sentier des Amoureux, au bord du Fusain (précisément d'un bras secondaire du Fusain, créé pour permettre l'installation de moulins). Aménagée au pied des remparts, cette agréable promenade donne à voir en contre-plongée les plus beaux monuments de la ville. 

Le sentier des Amoureux, calme et verdoyant (12 photos suivantes). 

Rivière de 34 km de long, le Fusain coule dans les départements du Loiret et de Seine-et-Marne. C'est un sous-affluent de la Seine par le Loing, avec lequel il conflue au nord de Château-Landon. 

17 lavoirs ponctuent le sentier des Amoureux. Ci-dessous, le grand lavoir communal (2 photos suivantes). 

Assise sur un banc au bord du Fusain, c'est dans ce cadre bucolique que j'ai fait la pause pique-nique. 

La Tour ronde du Notaire vue depuis le sentier des Amoureux.

Plusieurs escaliers sur le parcours. Les jardins en terrasses descendent des fortifications jusqu'à la rivière. 

Sur les hauteurs, revoilà la maison aux glycines.

La tour Saint-Thugal (MH depuis 1926). Intégrée aux remparts, cette tour privée mitoyenne de la porterne sud ne se visite pas. Elle est le vestige d'une ancienne église d'abord placée sous le patronage de Saint Étienne, qui prit le nom de Saint-Thugal quand les moines de l'abbaye éponyme de Tréguier (actuelles Côtes-d'Armor), fuyant les exactions vikings au IXe siècle, vinrent y placer en lieu sûr les reliques du saint breton. S'ensuivirent de nombreux pèlerinages. J'ai plusieurs fois arpenté la rue du Bas-Larry dans l'idée de photographier la tour de l'intérieur de la ville mais elle est quasi invisible côté rue. A défaut, la voici côté Fusain (2 photos suivantes).

Creusée dans les remparts, la poterne sud (2 photos suivantes).

Vigie sur le toit d'une maison rue de la République, ce Petit Pèlerin en granit a été réalisé en 1958 à la demande du propriétaire. Choisi comme figure mascotte de la ville, le petit personnage raconte un pan de l'histoire de Château-Landon, terre de nombreux pèlerinages. Lieu de passage des pèlerins de Compostelle cheminant depuis Bruges jusqu'à Bourges via Paris pour rejoindre la voie Lemovicensis (chemin de Vézelay) mais aussi pèlerinage vénérant les reliques de Saint Thugal au Moyen Age. On parle encore d'un pèlerin anonyme qui se serait éteint dans la cité au XIIe siècle. Commandée par la municipalité, une réplique en bois du Petit Pèlerin est visible depuis 2023 sur une butte face à l'abbaye Saint-Séverin.

L'Hôtel de la Monnaie, ancien bureau de change de la ville, inscrit aux MH en 1926 (2 photos suivantes). 

Du bâtiment d'origine, il reste le porche, particulièrement bien conservé. 

La tour Saint-André (MH en 1990). Avec son portail ogival surmonté de 2 fenêtres romanes, la tour Saint-André constitue un très beau vestige d'un prieuré clunisien du XIIe siècle autrefois rattaché à l'abbaye de Ferrières-en-Gâtinais. Elle se situe un peu à l'écart, à l'extrémité ouest de la ville -comme le panneau l'indique, sur un espace privé. Le portail étant ouvert, j'ai pu m'avancer de quelques mètres pour profiter du monument... qui semble outré de mon intrusion.   

Vers l'est, à l'autre extrémité de la ville, l'abbaye Saint-Séverin (MH depuis 1937), édifiée au VIe siècle à la mémoire de Saint-Séverin d'Agaune. Appelé en 507 au chevet de Clovis mourant, Séverin l'aurait guéri en appliquant son manteau sur le corps du roi. C'est au retour de Lutèce que le moine guérisseur aurait trouvé la mort à Château-Landon. Transformée en maison de retraite, l'abbaye ne se visite pas mais le parc, dominant la vallée du Fusain, est accessible (2 photos suivantes).

Bourdon et Bible en mains, coquille saint-jacques autour du cou, ce "Petit" Pèlerin en bois de cèdre mesure 1,65 m. Posé sur une butte face à l'abbaye, il est l'œuvre du sculpteur Julien Colboc, installé à Achères-la-Forêt.

 (Photos prises le 10 avril 2024)

Beaugency/Lestiou, petite rando de printemps.

En ce début de printemps... pluvieux qui succède à un hiver... pluvieux  ni une ni deux,  j'ai profité d'une accalmie dans le défilé des perturbations pour aller me promener le long de la Loire en crue, à Beaugency. Saisir une éclaircie qui arrive à s'intercaler, entre vent et pluie... notre quotidien depuis des mois. En cause la fameuse goutte froide, obstinément suspendue au-dessus de nos têtes. Avec ce temps très perturbé, oserais-je dire pourri, on apprend à viser les fenêtres météo, un peu comme les marins. 

Une fois dehors, ça booste le moral de voir que malgré des températures qui ont du mal à décoller, la nature s'égaye déjà de floraisons pimpantes. Nuances roses et mauves des arbres de Judée, du lilas, de la glycine, forsythias jaune d'or, petits disques vert anis des euphorbes. Observer le printemps renaître, je ne connais pas de meilleur antidépresseur. Quittant l'asphalte de la ville, on pénètre assez rapidement en terrain marécageux. Gonflée par des records de pluviométrie, la Loire se couvre d'un manteau limoneux. Sa teinte un peu boueuse des ciels maussades. Mais quand le soleil parvient à percer à travers les nuages, sous les rayons obliques, c'est de reflets d'argent qu'elle se pare, étincelante. Heureusement, au fil des heures, malgré des passages menaçants, le temps s'est maintenu. Et de pas en pas,  je suis arrivée à Lestiou.

Situé à environ 6 km de Beaugency, Lestiou est un petit village du Loir-et-Cher baigné par le Lien. Moins de 300 habitants (Gobions et Gobionnes), une boulangerie pour unique commerce, ouverte les jeudis et vendredis sur un créneau serré 16-17 H mais plein d'idées pour le faire vivre (labellisé "Village d'avenir" en décembre 2023 pour sa dynamique et ses projets). Sur la page Wikipédia, excepté une vieille carte postale sépia, étonnamment, aucune photo qui mettrait en avant son patrimoine ou son cadre bucolique. Calme, accueillant, bien entretenu, Lestiou ne manque pourtant pas d'atouts, ni de charme.  

Départ de la randonnée à Beaugency, quai de l'Abbaye. Photo prise depuis les marches du théâtre de verdure.

Derniers mètres d'asphalte avant les chemins de terre. Dans le prolongement du quai de l'Abbaye, depuis l'angle avec la rue des Caves, la promenade de Barchelin mène jusqu'à Tavers, aux confins du département du Loiret.

Étroit mais bien dégagé, le sentier progresse entre la Loire et les prés, où pâturent ânes et chevaux. 

Le paysage devient plus sauvage. Prairies inondables, végétation arborescente.

Des mois de précipitations... la Loire sort de son lit.

Chemins herbeux gorgés d'eau, des sentiers de randonnée impraticables.

Sur l'itinéraire de la Loire à Vélo.

A l'horizon, lignes à haute tension annonçant la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux.  

Au détour du chemin, centrale nucléaire et maisonnette à l'abandon, presque voisines. Effet de perspective car elles sont en réalité assez éloignées l'une de l'autre.

Le clocher de l'église, quelques toits. Lestiou se dessine au loin.

Changement de département, c'est ici le Loir-et-Cher. 6 km parcourus depuis Beaugency. 

Panneau d'entrée de village... rudimentaire. Le Lien est une rivière de 7,1 km qui traverse 3 communes (Tavers, Lestiou, Avaray) et 2 départements (Loiret, Loir-et-Cher). Né sur le plateau de la Petite Beauce, il se gonfle à Tavers des eaux du ruisseau des Fontenils puis s'écoule jusqu'à Lestiou avant de se jeter dans la Loire à Avaray. 

Passé le pont, Chemin Bas. Le lavoir au bord du Lien.

A gauche, le toit du lavoir, avec le Lien coulant en contrebas. Profusion d'euphorbes.

Construit sur une butte, le centre-bourg est dominé par le clocher de l'église Saint-Sulpice. 

La balade Gobionne gravit la butte, menant du Chemin Bas au parvis de l'église. 

Dans un cadre bucolique, jolie placette panoramique avec son alignement de 3 bancs. Parfait pour un brin de causette ou pour conter fleurette. L'esplanade aménagée sur le parvis de l'église porte le nom d'Edwige Feuillère (1907-1998), hommage de Lestiou à la comédienne qui vécut une quarantaine d'années dans le village (enterrée au cimetière de Beaugency). 

Le long du Chemin Bas.

Après le lavoir et la balade Gobionne, le Chemin Bas continue, menant à une aire de cyclotourisme multifonctions tout juste inaugurée. Lestiou se trouve sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (via Turonensis) et le parcours de la Loire à Vélo. Dans ce nouvel espace, tout a été pensé : abri avec bancs et tables de pique-nique, jeux d'enfants, point d'eau, toilettes sèches, borne WiFi et même une petite station pour réparer les vélos. Convivial, fonctionnel... belle idée, bravo la municipalité !! 

A Lestiou, plusieurs ruelles transversales comme celle-ci grimpent du bas du village à la Grande Rue en centre-bourg.  

Il est temps de rebrousser chemin. Paysages sur le retour. 

Le temps s'est maintenu, c'était pas gagné. A pied ou à vélo, une randonnée facile et très agréable. A faire sans hésiter.  

   (Photos prises le 9 avril 2024)