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L'Ile-Rousse, parc de Saleccia
L'Ile-Rousse, parc de Saleccia.
Situé tout près de la mer, aux portes de l'Ile-Rousse, le parc de Saleccia est un harmonieux jardin paysager consacré, sur 7 ha, à la végétation méditerranéenne. Ancien domaine agricole dédié depuis le XVIIIe siècle à la culture de l'olivier, son histoire se confond avec l'histoire agricole de la Balagne.
Il s'agit d'un jardin privé, propriété des Demoustier depuis des décennies. En 1974, le violent incendie qui ravagea les oliveraies de Balagne consuma aussi la quasi totalité des oliviers plantés à l'emplacement de l'actuel parc. A force de travail, nettoyant, replantant, Bruno Demoustier, ingénieur horticole et paysagiste, fit renaître le domaine de ses cendres. Des années de volonté tenace à revaloriser le lieu tout en le protégeant des incendies. Ainsi naquit le parc de Saleccia, œuvre d'une vie pour embellir et préserver cette terre reçue en héritage.
Certains se plaindront du prix élevé du billet d'entrée (9,50 € tarif adulte). Un peu cher, c'est vrai, mais il faut prendre en compte le travail que représente l'entretien du parc. Et considérer que sans l'investissement familial -ayant abouti au classement du domaine- ce bout de Corse serait sans doute tombé dans l'escarcelle de promoteurs immobiliers, qui lorgnaient dessus avec des projets de lotissement ou de centre commercial.
Visite à faire plutôt au printemps, quand la floraison est à son plein épanouissement.
Le parc de Saleccia a ouvert ses portes au public en 2005. La flore méditerranéenne y est mise à l'honneur : oliviers, bien sûr, (ils sont l'histoire du domaine), mais aussi cyprès, chêne vert, arbousier, laurier-rose, immortelles, cinéraire maritime, euphorbes... et puis toutes les plantes du maquis : romarin, myrte, ciste, thym, pistachier lentisque...
La sécheresse estivale est déjà bien marquée. Même en arrivant à l'ouverture, à 9 H 30, il fait chaud, très chaud, et peu d'ombre...
Ronde sous le chêne vert.
Plantes de la garrigue et du maquis taillées en massifs arrondis.
Il se plaît dans les terrains secs et pierreux : le romarin, emblématique de la flore méditerranéenne, et du maquis en particulier. Ses feuilles étroites limitent la perte hydrique pendant la saison chaude.
Les fruits de l'arbousier, encore verts en juin, arborent une belle couleur rouge-orangé à la fin de l'automne. Dégustés sur l'arbre à maturité, ils n'ont pas vraiment de goût mais sont appréciés préparés en confiture.
Arbrisseau méditerranéen au feuillage persistant sombre à forte odeur de résine, le pistachier lentisque supporte aussi bien le plein soleil que l'ombre. Mais le fruit de ce pistachier-là ne se consomme pas à l'apéritif, il fournit le mastic, aux propriétés antiseptiques.
Très présente sur le domaine, l'euphorbe dont les bractées roses à cette saison ponctuent les massifs de part et d'autre des allées.
Particulièrement résistante à la chaleur et à la sécheresse, l'euphorbe est un genre comptant plus de 2000 espèces différentes (ici, euphorbe rigide). Toutes les espèces sont toxiques. De leur tige coule un suc laiteux très urticant.
Entrée de l'espace Méditerranée, avec sa vaste pelouse centrale.
Jardin de rocaille, l'espace Méditerranée est paysagé d'allées sableuses menant à divers massifs... il faut bien le dire, peu fleuris à cette époque de l'année. Du coup, la moindre touche de couleur est prétexte à photo.
Comme ce laurier-rose, pimpant sous le ciel bleu.
Autre touche de couleur : le jaune de l'immortelle.
Plante herbacée buissonnante et particulièrement aromatique, au feuillage d'un joli vert-gris, l'immortelle corse se plaît dans la rocaille. Elle doit son nom à ses fleurs, qui sèchent sans vraiment faner.
Mais bon, la saison estivale n'est pas idéale pour apprécier le parc de Saleccia où, comme on le voit sur les photos suivantes, les fleurs sont quand même rares. Il fait chaud de bonne heure, la végétation est en dormance pour la saison.
L'extrémité du parc est occupée par une oliveraie en escaliers, à l'emplacement même de l'oliveraie historique du domaine. L'olivier est cultivé en Corse depuis le VIe siècle avant J.C., principalement en Balagne. Si l'on en recensait en 1820 quelque 12 millions sur l'île, il n'en reste plus aujourd'hui qu'environ 200 000. En cause, les incendies successifs, et notamment celui de 1974 qui a presque totalement anéanti les immenses champs d'oliviers de Balagne.
Pour finir sur une note fraîche, ce petit bassin couvert de nénuphars.
(Photos prises le 4 juin 2021)
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Tags : Corse, Haute-Corse, Île-Rousse
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