-
Espalion, petite ville de l'Aveyron sur le Lot
Espalion, entre monts d'Aubrac et causse, charmante petite ville de l'Aveyron sur le Lot.
Voilà une ville que j'ai pour la première fois visitée lors de mon séjour dans l'Aveyron cet été et que j'ai tout de suite beaucoup aimée !! Baignée par les eaux du Lot et dominée par le château en ruines des seigneurs de Calmont, Espalion est une petite ville pittoresque à taille humaine (environ 4 500 habitants), blottie entre monts d'Aubrac et causse. Son terroir régional singulier la rend très attachante.
Située sur la voie du Puy-en-Velay des chemins de Compostelle, Espalion abrite bon nombre de monuments historiques d'intérêt, particulièrement bien mis en valeur : le Pont-Vieux, le Vieux-Palais, les calquières et plusieurs édifices religieux, dont la très belle chapelle de Perse. Il y a aussi plusieurs musées atypiques. Ajouté à cela le Foirail, sorte de grand mail aux allées ombragées, où se négociaient autrefois œufs, cochons et volailles. En bordure de Lot, très prisé des promeneurs, il faut s'y rendre pour apprécier l'un des meilleurs points de vue sur la ville.
Les calquières, habitations séculaires en rive droite du Lot, sont d'anciennes tanneries. Un indéniable atout touristique d'Espalion.
Enfilade de calquières et leurs gandouliers. Serrées les unes contre les autres, ces pittoresques maisons au toit pointu et aux balcons de bois en encorbellement au-dessus de la rivière servaient autrefois de tanneries. Elles disposaient chacune de leurs gandouliers, des dalles en pierre dont la disposition, en escaliers, permettait de laver les peaux quel que soit le niveau de l'eau (la tannerie fut pendant des siècles l'industrie la plus prospère d'Espalion).
Autre succession de calquières, entre les 2 ponts.
Le Pont-Vieux (fin XIIIe siècle). Construit en grès rose sur le Lot, c'est LE monument carte-postale de la ville. Les seigneurs de Calmont prélevaient autrefois un droit de péage pour y circuler. Il était alors doté de 3 tours, de boutiques et d'un pont-levis. Inscrit aux MH en 1888.
Aujourd'hui interdit à la circulation automobile, le Pont-Vieux voit chaque année passer les troupeaux en transhumance vers l'Aubrac.
Le Pont-Vieux et le Vieux-Palais (photo prise du Foirail). Dressé sur un éperon rocheux en bordure de Lot, le Vieux-Palais fut construit en 1572 par le capitaine Bernardin de La Vallette, noble au service des seigneurs de Calmont durant les guerres de Religion. De style Renaissance, avec ses fenêtres à meneaux, sa tour en poivrière et sa loggia, il est aujourd'hui résidence d'artistes.
Statue d'un tailleur de pierre, avec la coquille du pèlerinage de Saint-Jacques. Commandée par René Mouysset, ancien président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), ayant lui-même parcouru le chemin jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, cette statue a été installée en 2015 sur le Foirail d'Espalion. Elle est l'œuvre de Nicolas Clerget.
Boule en main, il s'apprête à frapper le quillou... Cette statue, représentant un joueur de quilles de 8 (œuvre de Michel Besson), a été installée sur le Foirail en 1992. Encore très populaire dans l'Aveyron, le jeu consiste à faire tomber 8 quilles posées au sol à l'aide d'une 9e quille (appelée quillou), lancée à l'aide d'une boule. Une partie se joue en 9 coups, jusqu'à 20 m de distance.
Portail de la chapelle des Ursulines. Cette porte en trompe-l'œil est un vestige de l'ancien couvent des Ursulines (XVIIe siècle), qui se trouvait à l'extérieur des faubourg clos d'Espalion et qui a été démoli en 1968. Remonté rue Saint-Joseph en 2001, le portail est encadré par 4 colonnes à chapiteaux corinthiens. De chaque côté, les niches (aujourd'hui vides) abritaient les statues de Sainte Ursule et Saint Augustin. On aperçoit au-dessus du linteau le blason des seigneurs de Calmont.
(Première) église Saint-Jean-Baptiste. Ancienne église paroissiale, cette première église Saint-Jean-Baptiste a perdu son statut religieux en 1883 avec la construction d'une nouvelle église (du même nom), plus grande, juste en face. Hôtel-de-ville pendant une cinquantaine d'années, elle fut ensuite reconvertie en musée. Le monumental escalier à double volée de marches conduit au 1er étage où se trouve, depuis 1975, le Musée Vaylet des Arts et Traditions Populaires.
Mais quel est ce curieux objet ventru planté là devant l'église ?... Son apparence et sa couleur n'ont pas manqué d'attirer mon attention. Ce n'est qu'en approchant que j'ai eu la réponse : un scaphandre !! Car en plus d'abriter le Musée Vaylet, l'ancienne église abrite aussi le musée du Scaphandre. Pas banal. C'est d'ailleurs le seul en France. Le musée a été créé en hommage à Auguste Denayrouze et Benoît Rouquayrol, 2 Espalionnais, inventeurs, en 1864, du 1er scaphandre autonome moderne.
Autre musée d'Espalion : le Musée des mœurs et coutumes du Rouergue. Aménagé dans les anciennes prisons de la ville, en plus des objets présentés, il permet de découvrir la prison d'Espalion, une prison à l'époque novatrice en matière d'hygiène avec des cellules individuelles chauffées pour chaque détenu, et un quartier différencié hommes/femmes. La prison fut en service de 1844 à 1933.
Axé sur les coutumes locales, le musée présente sur 600 m² une collection d'objets anciens du quotidien parmi lesquels de nombreuses pièces de vaisselle en cuivre et poteries.
Église Saint-Hilarian-Sainte-Foy-de Perse (classée MH en 1864). Plus simplement appelée chapelle de Perse, c'est un édifice d'origine pré-romane, situé à une petite vingtaine de mn de marche du centre-ville, dans l'enceinte du cimetière. Elle fut longtemps l'église paroissiale d'Espalion, avant la construction, en plein centre, de l'église Saint-Jean-Baptiste (celle-là même transformée en musée du scaphandre).
Grès rose et toit d'ardoise bleue, la chapelle de Perse arbore un clocher-peigne percé de 4 arcades. A la fois rudimentaire et robuste, ce type de clocher se rencontre surtout sur les églises romanes des campagnes du sud de la France. Sorte de mur rectangulaire, simple dans sa conception, il ne nécessitait pas le recours à un architecte.
Portail de la chapelle, profusion décorative. A noter, le linteau et le tympan richement sculptés ainsi que l'archivolte, dont 2 des 3 voussures sont historiées.
Le linteau monolithe évoque l'Apocalypse et le Jugement Dernier. On y retrouve les mêmes représentations qu'à Conques, avec la pesée des âmes, les élus soulevés par les anges et les damnés enfournés dans la gueule du monstre. Le tympan est une évocation d'un thème plus rare : celui de la Pentecôte, avec la descente de l'Esprit-Saint (langues de feu) sur les apôtres.
Au-dessus du portail, représentation des Rois Mages, les bras chargés d'offrandes.
A l'intérieur, croisée d'ogives de la voûte du transept.
Sur l'un des chapiteaux, représentation de 2 oiseaux buvant dans un calice.
Statue d'un pèlerin.
Perché à 535 m sur son promontoire de basalte, le château (en ruines) de Calmont-d'Olt vu depuis le cimetière de la chapelle de Perse.
(Photos prises le 17 août 2021)
Tags : Occitanie, Aveyron, Espalion, Saint-Jacques-de-Compostelle, Aubrac
-
Commentaires