• Lewarde, le Centre Historique Minier

    Lewarde, le Centre Historique Minier.

     

    Situé dans le département du Nord, à une dizaine de km de Douai, le Centre Historique Minier de Lewarde a ouvert ses portes en 1984 à l'emplacement d'une ancienne mine de charbon, la fosse Delloye, dont l'activité, faute de rentabilité, a cessé en 1971 après 40 années d'exploitation. Plutôt que de tout démolir et voir le souvenir du passé minier local tomber dans l'oubli, les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais décidèrent de valoriser le site de 8 hectares (après mise en sécurité par le BRGM) en le transformant en musée, témoin patrimonial auprès des générations futures de 3 siècles d'extraction du charbon dans la région. 

     

    MH depuis 2009 (entièrement classé -sols et bâtiments), le site a été laissé dans son jus. Dominé par les chevalements des 2 puits d'extraction de l'ancienne fosse, le Centre Historique Minier propose de salle en salle un parcours en immersion à travers les différents points de passage des mineurs, de leur arrivée sur le carreau jusqu'à la descente. Salle des pendus, lampisterie, passerelle conduisant aux cages... la visite est forte car on refait le circuit dans les bâtiments d'origine. Seule partie accessible uniquement en visite guidée : les galeries souterraines. En plus du parcours du mineur, le Centre, doté d'un important fonds muséographique, propose des espaces à thèmes avec de nombreux documents d'archives, maquettes, photos. Ça va de l'origine du charbon durant le Carbonifère à la vie quotidienne dans la cité minière, en passant par l'évolution des techniques d'exploitation, le matériel ferroviaire ou encore l'impressionnante salle des compresseurs. Quasi exhaustif, prévoir au moins une demi-journée pour tout faire.

     

    Le Centre Historique Minier de Lewarde appartient aux 353 biens du Bassin du Nord-Pas-de-Calais inscrits, en 2012, au patrimoine mondial de l'Unesco. Récompense légitime pour ce lieu de mémoire, authentique, créé pour rendre hommage à une épopée industrielle ayant profondément modelé paysages et habitat de la région. Épopée humaine aussi, porteuse des nobles valeurs d'effort, de courage et de solidarité. 

     

    Entrée du Centre Historique Minier de Lewarde. Un temps légèrement grisouille... mais ça s'est vite levé. La fosse Delloye (du nom d'un administrateur de la Compagnie des mines d'Aniche) était constituée de 2 puits, on devine le chevalement du second en arrière-plan. En activité pendant 40 ans (1931-1971), les mineurs y ont extrait jusqu'à 1200 tonnes de charbon/jour. Le site occupe 8 hectares de bâtiments historiques retraçant sous tous ses aspects l'épopée minière dans le Bassin du Nord-Pas-de-Calais.

    Lewarde, le Centre historique minier

       

    Chevalement du puits n°2 avec la passerelle de mise à stock. Sur la droite, le bâtiment de triage/criblage et de moulinage. 

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    Construit en brique sur 3 niveaux et recouvert d'une toiture en tôle ondulée, le bâtiment date de 1929. C'est l'une des rares structures de ce type intégralement conservée en France.  

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    Remontées du fond, les berlines étaient chargées de charbon, mais aussi de schistes et de grès. Leur contenu, renversé sur des tapis, était trié à la main par les femmes et de jeunes garçons (les enfants de la mine étaient appelés galibots). Placés de chaque côté du tapis, femmes et galibots séparaient le charbon des produits stériles, destinés au terril.

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    Chevalement du puits n°2. Le chevalement est une structure à châssis métallique (en bois à l'origine) doté de molettes par lesquelles passait le câble d'extraction. Le fonçage (creusement) du puits n°2 date de 1927. Profond de 518 m, l'extraction y a débuté en 1931.

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    Chevalement du puits n°2 et son ventilateur. 

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    La verrière des machines.

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    3 photos suivantes. Les machines d'extraction exposées dans la verrière. 

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    Une machine d'extraction se compose d'une bobine, d'une poulie et d'un tambour sur lequel vient s'enrouler le câble permettant la remontée et la descente des cages.

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    3 photos suivantes. Salle des compresseurs, attenante à la verrière des machines. Ces impressionnants engins étaient destinés à fournir de l'air comprimé aux mineurs du fond ainsi qu'aux outils.

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    Reconstitution du bureau du délégué. 

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    Reconstitution du bureau du comptable.

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    La salle des pendus. L'expression imagée a été inspirée à un journaliste par ces vêtements suspendus en hauteur à des crochets. Mais les mineurs n'ont jamais employé ce terme. Eux parlaient de "lavabos", car la salle servait à la fois de vestiaire et de douche. Une expression cependant bien trouvée quand on observe les ombres projetées, à droite, sur le toit et les murs.

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    Chaque mineur avait son propre crochet avec son numéro, correspondant aussi à celui de sa lampe. Les habits, suspendus à un crochet par une corde, pouvaient sécher grâce à l'air chaud produit par les aérateurs.

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    Les "pendus" occupaient le milieu de la salle, en hauteur, les douches ouvrières se situaient autour.

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    Spartiates, les douches...

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    Les lampes exposées dans la lampisterie sont toutes d'époque. La lampisterie était séparée en deux : un endroit pour le stockage, un autre pour l'entretien et la recharge en benzine.

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    Guichet de distribution des lampes. Dernière étape avant la descente au fond, la lampisterie avait une double fonction : fournir sa lampe au mineur mais c'est aussi dans cette pièce qu'il pointait. En récupérant sa lampe, chaque mineur déposait un jeton (la "taillette"), de forme différente selon le moment de la journée. Sur la fosse Delloye, la taillette était carrée pour le poste du matin, ronde pour l'après-midi, triangulaire pour la nuit. De cette manière, on savait qui était descendu et dans quelle équipe. Ce système permettait aussi de visualiser rapidement sur le tableau un mineur qui ne serait pas remonté... Si tous les jetons de même forme n'étaient pas au tableau, le ou les mineurs étai(en)t manquant(s)...  

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    Chevalement du puits n°1 (409 m de profondeur, début d'exploitation en 1927) et passerelle du personnel. Une fois en tenue et équipé de sa lampe, le mineur empruntait cette passerelle pour descendre au fond. 

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    La passerelle du personnel vue de l'autre côté.

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    C'est à ce niveau que se trouve l'ascenseur par lequel les visiteurs descendent aux galeries. 

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    Photos suivantes : 500 m de galeries souterraines en visite guidée (environ 1 heure), casque sur la tête, dans une pénombre un peu claustro. Une bonne façon de comprendre le travail des mineurs de fond et d'en appréhender toute la difficulté grâce, notamment, à plusieurs chantiers reconstitués le long du parcours présentant, avec du matériel d'époque, l'évolution des techniques d'exploitation du charbon depuis les débuts de l'extraction, en 1720, à Anzin, jusqu'à la fermeture du dernier puits du Bassin du Nord-Pas-de-Calais, en 1990. Un voyage de 3 siècles au coeur de la mine. 

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    Casque sur la tête, par petits groupes, les visiteurs arpentent les 500 m de galeries attentifs aux explications du guide sur les différents métiers de la mine, les conditions de travail des mineurs et l'évolution des techniques.  

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    Ce n'est qu'à la fin de la visite que le guide nous fait une "révélation" : les galeries souterraines ne sont pas d'époque, il s'agit d'une reconstitution. On s'en serait doutés... question de sécurité. La visite est quand même très réaliste.

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      (Photos prises le 15 août 2022) 

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