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Festival des Jardins, Chaumont/Loire 2015
Plein les yeux au Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.
C'est dans le cadre enchanteur du parc du château de Chaumont-sur-Loire (entre Blois et Amboise) que se tient depuis 1992 ce festival de réputation mondiale dédié à la création paysagère.
A chaque édition, un thème différent. Venus des 4 coins du globe, des paysagistes sélectionnés sur concours imaginent un jardin conceptuel sur des parcelles qui leur sont confiées. Chacun la sienne.
Alors bien sûr, il y en a pour tous les goûts... Si j'ai quitté certaines créations complètement émerveillée, éblouie, enthousiaste, j'en ai quittées d'autres franchement perplexe, continuant en chemin à m'interroger ce que le concepteur avait bien pu vouloir exprimer...
Mais c'est cela qui est bien aussi !! Cette déambulation à mi-chemin entre nature et art ne cesse de provoquer l'étonnement, l'admiration, le questionnement. On ne reste jamais indifférent, piquant une idée déco ici, une autre là...
Tout au long du parcours, des plaques explicatives renseignent à l'entrée des parcelles sur la démarche du paysagiste et le sens de son oeuvre. Utile. Mais l'on peut aussi choisir de se laisser prendre et d'y aller sans "boussole" informative.
Cette année, 24e édition : "Jardins extraordinaires, jardins de collection".
L'une de mes parcelles préférées : "Le jardin du Teinturier"... J'y reviendrai plus tard...
Le château de Chaumont-sur-Loire. Édifié sur un coteau dominant la Loire, le château se dévoile au débouché d'une allée, coiffé de toits d'ardoise, 2 grosses tours rondes encadrant la porte d'entrée à double pont-levis.
"Le jardin des 101 pélargoniums". Ce jardin met en évidence la diversité des pélargoniums, de leurs fleurs, de leurs couleurs et de leurs parfums. A l'entrée, la pancarte explicative nous invite à "fermer les yeux et à plonger le visage au coeur de la fleur" pour se laisser surprendre par le parfum du Coca Bottles ou du Chocolate-Peppermint... Sauf que, sans avoir le nez bouché, je n'ai pas franchement senti ni le coca-cola, ni le chocolat, ni la menthe... Conceptrice : Katarina Brandt, architecte-paysagiste (pays-Bas).
"L'Arche de Linné" (1). Dans cette interprétation du thème biblique, Noé cède la barre à Carl Von Linné. Le botaniste suédois, nouveau héros du Déluge, décide de sauver des eaux sa collection végétale des 5 continents. Des caisses débordantes de plantes prêtes à être chargées. Concepteurs : Oriane Bodin, Laurène Pillot et Clément Villette, étudiants angevins d'Agrocampus Ouest Centre, Laurent Beaubreuil , enseignant au CFA "Ossature bois" d'Angers (France).
"L'Arche de Linné" (2). Vue de l'intérieur...
"Nuances". Méditatif... Comme un musée à ciel ouvert, cette parcelle présente dans un grand cadre blanc un tableau végétal aux nuances bleu/violet. Concepteurs : Pierre Labat, paysagiste et professeur de conception du paysage à l'IFAT (École Supérieure d'Architecture Intérieure), et Delphine Guéret, architecte DE et professeure d'architecture à l'IFAT (France)
"Suspensions climatiques" (1). Une installation qui s'inspire des Jardins suspendus de Babylone... Jarres, bocaux et dame-jeanne s'entassent sur les étagères. Des plantes y survivent, solitaires dans leur réservoir de verre. Autour, des plantes grimpantes envahissent cet espace labyrinthique d'où toute intervention humaine semble avoir disparu... Concepteur : Swan Cazaux, plasticien, et Claire Dematos, architecte.
"Suspensions climatiques" (2).
"Le Jardin des graines" (1). Les concepteurs de cette parcelle proposent une collection de graines du monde entier. Chaque graine est présentée dans un grand tamis, outil de base du botaniste. Concepteurs : Service des Espaces Verts de l'Environnement de la Ville de Nantes et jardins botaniques d'Angers, Brest, Caen, La Gacilly, Monaco, Nantes et Tours. Sculptures de graines réalisées en bois par l'artiste-botaniste Didier Rousseau-Navarre (France).
"Le Jardin des graines" (2). Le coco-fesse, graine de tous les records. Fruit du cocotier de mer, cette graine aux formes suggestives, endémique des Seychelles, est la plus grosse du monde. Elle peut peser jusqu'à 45 kg !!
"Le Jardin d'Orphée". A l'entrée de cette parcelle, la plaque explicative propose au visiteur de revivre l'expérience "immersive" de la descente d'Orphée aux Enfers. J'y vais... J'emprunte la passerelle en bois, bordée de chaque côté par une grande variété de cactus. Cheminant le long de cette passerelle ascendante, sans issue, j'arrive au sommet... où l'on plonge visuellement dans la Loire. Concepteurs : "Allegory Studio" - Albert Schrurs, architecte et designer, et Wendy Gaze, scénographe et designer (Suisse).
"Le Jardin du Teinturier" (1). Mon préféré avec "Cuisine africaine". Évocation des tanneries de Marrakech, cette parcelle foisonnante de détails nous fait pénétrer l'univers haut en couleur du teinturier. Cordes orange, bleues, jaunes, vertes séchant sur des fils, bains de teinture multicolores... Ici, les plantes tinctoriales sont à l'honneur : garance, coquelicot, indigo, genêt, écorce de grenadine... Concepteurs : Carine Balayn, architecte DPLG, Dorian Dietschy, responsable à "La Coccinelle Verte", Chloé Martin, étudiante, et Éric Sartre, architecte (France).
"Le Jardin du Teinturier" (2). En avançant dans le fond du jardin, on découvre le laboratoire dans lequel sont séchées et broyées fleurs, feuilles, baies et racines. Il y a même des carnets de notes détaillant diverses recettes de coloration.
"Porte-Bonheur" (1). Pour tous ceux qui ont déjà passé une heure à fouiller un carré d'herbe à la recherche d'un trèfle à 4 feuilles. Cette parcelle présente, sous cadres, une collection de trèfles à 4 feuilles cueillis aux 4 coins du monde. Attention cependant à ne pas confondre le pur Trifolium incarna avec l'imposteur Oxalys tetraphyllia... Bonheur, richesse, amour et prospérité en dépendent... Conceptrices : "La Belle Affaire" - Claire Dugard, architecte, et Christelle David, architecte-paysagiste (France).
"Porte-Bonheur" (2).
"Cabinets de curiosités végétales" (1). Collection de palmiers exposée à travers une structure compartimentée en 12 espaces. Le palmier est placé au centre de chaque pièce ainsi créée, à la manière d'une oeuvre d'art dans un musée. Concepteurs : Édouard Champalle, Benjamin Cote, et Romain Péquin, architectes (France).
"Cabinets de curiosités végétales" (2).
"Cabinets de curiosités végétales" (3).
"Réflexion d'un collectionneur" (1) S'il y a bien une parcelle qui ne m'a pas convaincue, c'est celle-ci !! Au dire de la plaque explicative, en s'aventurant dans cette parcelle, le visiteur se prendra pour Alice au Pays des Merveilles... Miroirs et prairie de graminées. Mais pas vu le Lapin Blanc... !! Concepteurs : Solène Ortoli, plasticienne, Yoann Cardinaud, paysagiste DPLG, André Carsenat, ingénieur et constructeur, Gérard Havel, entrepreneur-paysagiste, et Julie Rouxel, scénographe (France).
"Réflexion d'un collectionneur" (2). Au fond du jardin, un grand mur blanc... Je cherche encore...
"La phytothèque" (1). Cette parcelle rendant hommage à Mendel, le découvreur des lois de l'hybridation, présente une collection de plants destinés à être croisés. Les spécimens sont répertoriés et conservés dans des boîtes. Concepteurs : École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois, étudiants de 2e et 3e année, professeurs encadrants : Lydie Chauvac, Raphaëlle Chéré, Sylvain Morin et Damien Oberlé (France).
"La phytothèque" (2).
"Jardin sauvage" (1). Luxuriance d'un jardin équatorial dont l'exotisme évoque les Jungles du Douanier Rousseau. Telle une oasis privée, cette parcelle présente un mélange de végétation dense, vivement colorée, à plusieurs étages. Concepteurs : Ewa Quirogua Carvajal, Gwen Machera, Ben Skelley et Zoé-Marie Walker, étudiants, James Liversedge, enseignant, Université de Greenwich (Grande-Bretagne).
"Jardin sauvage" (2).
"Silence, ça mousse !" (1). Une parcelle qui met à l'honneur les mousses, ennemies de nos pelouses et hantise du jardinier. Dans un décor d'inspiration minimaliste à la japonaise, mousses et fougères présentent au visiteur la diversité de leurs textures et de leurs couleurs. Concepteurs : Chloé Ricou, paysagiste DPLG, Agathe Le Mire, paysagiste, et Florian Dubost, jardinier-botaniste (France).
"Silence, ça mousse !" (2).
"Philéas" (1) Cette parcelle présente les collections botaniques d'un herboriste voyageur. Personnage de fiction, Philéas a rapporté de ses lointains voyages quantités de plantes et de fleurs que l'on découvre en pénétrant dans l'antre de l'aventurier farfelu : une cabane où s'entassent sur des étagères brinquebalantes cloches, vieux outils et livres d'herboristerie. Concepteurs : Armel Ropert, PDG de l'entreprise "Ropert Paysage", Laure Lematayer, Anaïs Leveneur, Karen Geffrey, Benoît Coquillard et Thibault Baudet, étudiants en 4e année d'architecture d'intérieur (France).
"Philéas" (2). Sous la verrière...
"Le collectionneur de l'ombre" (1). Cette parcelle joue sur les effets de clair-obscur. Il faut s'imaginer sur le tarmac d'un aéroport. Des caisses en provenance des 4 coins du monde, égarées par leur propriétaire, sont stockées sur de grandes étagères. Oubliées là, les fougères qu'elles contenaient se sont développées hors des malles... Concepteurs : Antoine Ruellan, paysagiste DPLG, et Yves Philippot, directeur technique et animalier du parc de Branféré (France).
"Le collectionneur de l'ombre" (2).
"L'ivresse des Elfes" (1). On passe des algues aux mousses, des aiguilles aux écailles. Une diversité de textures à laquelle s'ajoute la douceur des graminées. Les nuances de verts s'épousent : vert anis, vert tendre, vert bleuté... Conceptrices : Florence Guin, paysagiste, et Aurélie Guenifrey, conceptrice de parcs et jardins (France).
"L'ivresse des Elfes" (2).
"Cuisine africaine" (1). Évocation du Bushveld africain, terre aride et pourtant nourricière. Pains de singe onctueux et rassasiants, termites pour les protéines, ail sauvage pour la médecine... Concepteur : Léon Kluge, paysagiste (Afrique du Sud/Nouvelle Zélande).
"Cuisine africaine" (2). Les masques colorés représentent les habitants des différents villages convergeant vers le grand baobab.
"Cuisine africaine" (3). Tout est là sous nos yeux. On observe, on détaille...
Dernier passage devant le beau château de Chaumont-sur-Loire, que je n'ai pas eu le temps de visiter cette fois. Je quitte le parc... Retour à la voiture...
(Photos prises le 18 août 2015)
Tags : Centre-Val-de-Loire, Loir-et-Cher, Chaumont-sur-Loire, Festival des Jardins
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