27e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.                                                                                                   Thème : "Jardins de la Pensée".                                                                                                                                        Ma visite du 21 mai 2018, sélection de quelques parcelles.

16."(R)évolution"                                                                                                                                                        Jardin n°19 bis

Concept : interprétant à leur manière le thème de cette 27e édition du Festival des Jardins, les concepteurs ont choisi de nous parler de "la permanente impermanence de l'univers" à travers un parallèle entre les pensées continûment produites par l'activité de nos milliards de neurones et le cycle du vivant qui sans cesse naît, vit, meurt, se compose, se décompose et se recompose, générant pour l'un comme pour l'autre des déchets au propre comme au figuré. Disséminés le long du parcours en spirale, divers objets usagers s'accumulent en décharge (vélo, bidon, chaussure, réfrigérateur...). Cassés, rouillés, mis au rebut, ils représentent la mort de nos pensées tombées dans l'oubli. Au centre émerge une masse de terre sombre. Noyée sous des nuages intermittents de fumée, recouverte de compost et de quelques pousses vertes, on comprend qu'elle enfante à nouveau la vie. 

Mon avis : sujet ambitieux, avec message écologique. En visitant ce jardin à dominante sombre, où de rares fleurs bleues viennent égayer un peu l'ambiance, j'ai pensé à un décor de film post-apocalyptique... Il m'a sauté aux yeux que c'était le plus scénarisé de tous ceux présentés au public. Aussi n'ai-je pas été surprise en découvrant parmi les concepteurs 1 scénographe et 1 metteur en scène. Comparant l'effervescence de notre cerveau en perpétuelle gestation d'idées à un amas de terre fumante où fermentent nos pensées, le trio de concepteurs se fait ici trio de composteurs. La masse sombre -et vaguement menaçante quand elle se met à fumer- n'est pas sans évoquer les déchets des terrils en pays minier. Bien vue l'idée de cette masse magmatique nourrie par nos pensées ébullitives... Oui, je sais "ébullitives", ça n'existe pas. C'est mon cerveau qui vient de l'inventer. Raccord avec le thème des pensées continûment produites par l'activité de nos milliards de neurones, non ?

(France. Concepteurs : Camille LACROIX, scénographe, Christine MONLEZUN, metteur en scène, et Philippe BERTRAND, paysagiste enseignant). 

Entrée de la parcelle...

La même, au moment où la fumée s'échappe... 

Au sommet de la masse de terre, un canard mort...

Vélo "fossilisé"...

Réfrigérateur au rebut...   

Amas de déchets, objets, matières, en voie de décomposition... Nos pensées tombées dans l'oubli. 

Brouillard de nos pensées en ébullition...  

 Touches vertes de quelques fougères, touches bleues de quelques ancolies... La vie renaît.

  (Photos prises le 21 mai 2018)