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Par Cécile Haristoy le 27 Mars 2020 à 21:26
28e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Thème : "Jardins de Paradis". Sélection de quelques parcelles.
2. "Elixir floral" Jardin n° 4
Concept : imaginé comme un Eden sensoriel, le jardin ouvre sur une plate-bande centrale où, au milieu de récipients en terre cuite à demi enterrés, poussent toutes sortes de plantes qui embaument. Certaines, à l'aspect duveteux, comme la bourrache, invitent à toucher. Une allée à droite et une allée à gauche mènent toutes deux vers le fond de la parcelle. Là, invisible de l'entrée, le visiteur découvre un spectacle enchanteur : au son des chants d'oiseaux et du murmure cristallin d'une fontaine, tournoyant au moindre souffle, des disques floraux multicolores se reflètent dans un bassin aux eaux sombres. Face à ce miroir du ciel, un banc de bois posé parmi de vraies fleurs incline à une pause méditative.
Mon avis : belle découverte que cette parcelle. Rythmé par la douce musicalité d'une installation sonore aux accents printaniers, un Eden entre rêve et réalité où plantes naturelles et plantes artificielles se côtoient pour un résultat très esthétique, "Coup du coeur" d'un jury de professionnels reconnus dans l'art des jardins.
(France. Conceptrices : Sandrine TELLIER, paysagiste, et Sophie KAO ARYA, artiste franco-thaïlandaise).
Entrée de la parcelle.
Situé au fond de la parcelle, le bassin aux eaux sombres dans lesquelles se mirent en tournoyant les disques translucides d'élégants bouquets floraux.
En face du bassin (invisible sur la photo), un banc en bois invite à une pause méditative...
En visitant ce jardin, j'ai appris ce qu'était une oya. En voici enterrées parmi l'artemisia glacialis...
Une autre à l'ombre de la bourrache.
Fabriquée en céramique micro-poreuse, l'oya est un récipient connu depuis des millénaires. Celles présentées dans ce jardin sont l'oeuvre d'artisans potiers (http://www.oyas-environnement.com). Enterrées et remplies d'eau, les oyas diffusent lentement dans le sol l'humidité nécessaire à la santé des plantes, maintenant de façon naturelle le bon degré d'hygrométrie.
Bouquets floraux...
(Photos prises les 2 juin et 10 août 2019)
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Par Cécile Haristoy le 27 Mars 2020 à 21:21
28e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Thème : "Jardins de Paradis". Sélection de quelques parcelles.
Visite effectuée en 2 fois. Une première fois au mois de juin, sous un soleil de plomb. La lumière crue des heures chaudes a donné un rendu photo très médiocre. J'y suis donc retournée en août, pour une séance photos plus tard dans la journée.
1. "Parfum du paradis" Jardin n°2
Concept : pour créer sa parcelle, l'artiste-designer Caroline Thomas a puisé l'inspiration dans le best-seller de Patrick Suskind, "Le Parfum". Publié en 1985, le roman raconte la dérive meurtrière de Jean-Baptiste Grenouille dans le Paris du XVIIIe siècle. Garçon fruste à l'odorat surdéveloppé, Grenouille est né sans odeur corporelle. Obsédé par cette malédiction du destin, toute son énergie tendra vers une inaccessible quête : mettre au point l'élixir corporel ultime... en distillant dans des alambics géants les corps de jeunes filles rousses pour que s'exprime goutte à goutte LA senteur suprême. Caroline Thomas propose un jardin sensoriel dominé par la verticalité conjuguée de 5 frêles cyprès et de 3 tours constituées de fioles en verre qui renvoient aux 3 notes de tête, de coeur et de fond. Un discret marquage au sol bleu segmente l'espace en 7 parties (les 7 familles de fragrances de l'industrie du parfum : floraux, hespéridés, chyprés, boisés, ambrés, cuir et fougère), chaque partie étant plantée des mêmes essences que celles décrites dans le roman. Les allées mènent à une grande feuille dorée suspendue en hauteur au fond du jardin. Hors d'atteinte, elle évoque la force du désir et l'impossible quête. De ses rebords perlent 3 gouttes transparentes.
Mon avis : fidèle à l'histoire bien glauque de Jean-Baptiste Grenouille, ce jardin, qui en lui-même n'a rien de spectaculaire, ne se comprend -et donc ne s'apprécie vraiment- qu'en étant d'abord... mis au parfum. Il vaut donc mieux avoir lu le roman (ou avoir vu le film de Tom Tykwer, sorti en 2006) pour apprécier pleinement le cheminement artistique et le résultat.
(Pays-Bas. Conceptrice : Caroline THOMAS, artiste, designer, jardinier).
Entrée de la parcelle.
Verticalité des cyprès et des tours de fioles colorées.
Les corps s'ajoutent aux corps. A chaque morte supplémentaire, le niveau monte d'un degré dans les fioles...
Citronnier... mais aussi eucalyptus, thym, romarin, menthe, lavande, vanille, jasmin, santoline, vetiver, artemisia... Toutes les plantes constituant ce jardin correspondent à celles décrites par Patrick Suskind dans son roman.
L'heuchère caramel et son beau feuillage ambré.
Inaccessible, plantée en hauteur au fond de la parcelle, une feuille dorée de liquidambar.
3 gouttes du substantifique liquide perlent sur le rebord.
(Photos prises les 2 juin et 10 août 2019)
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Par Cécile Haristoy le 14 Février 2020 à 22:00
"Osons être sentimentaux", déclarait Agnès Varda.
En ce jour de Saint Valentin, j'ai choisi de partager sur mon blog une œuvre découverte au Domaine de Chaumont-sur-Loire en 2019, dans le cadre du Festival des Jardins.
Signée Agnès Varda, l'oeuvre intitulée "A deux mains" présente, en une dizaine de photographies, des mains unies par un tendre élan devant l'objectif de la réalisatrice française. Mains qui se touchent et s'effleurent... Mains complices, amoureuses.
Le 29 mars 2019, Agnès Varda décédait, à 90 ans, le jour même de l'inauguration de son expo à Chaumont-sur-Loire. (Photos prises le 10 août 2019)
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Par Cécile Haristoy le 5 Juin 2019 à 22:28
27e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Ma visite du 21 mai 2018.
Dans le parc historique. "Les racines de la Loire", Nicolay Polissky.
C'est sous le regard de cèdres centenaires déployant leur imposante ramure dans le parc historique du domaine de Chaumont-sur-Loire que l'artiste Nicolay Polissky, principal représentant du land art russe, a choisi de poser son installation toute en longueur baptisée "Les racines de la Loire". Sorte de serpent endormi sur la pelouse, elle est en fait constituée d'une multitude de ceps de vigne cloués les uns aux autres, référence à l'activité viticole de la région.
Dans la ligne de mire du château...
Que des ceps de vigne !! Tarabiscoté, éphémère et très esthétique.
Hublot végétal... Ce n'est qu'en approchant de l'oeuvre que l'on remarque les clous d'assemblage. Superbe travail !!
(Photos prises le 21 mai 2018)
C'est avec cette oeuvre de Nicolay Polissky que s'achève la publication des articles sur ma visite du Festival des Jardins en 2018. Fan de la manifestation, j'y suis retournée en 2019, le dimanche 2 juin, pleine d'enthousiasme à l'idée de découvrir les parcelles de la 28e édition, sur le thème prometteur : "Jardins de paradis". Excellent millésime !! J'en ai ramené plein de photos, que je me suis empressée de télécharger le soir en rentrant.
Seulement voilà, c'est entre 10 H 30 et 16 H que j'ai visité le Festival, sous un soleil ardent. Résultat ? Des photos horriblement plates et une lumière crue, pourrie !! Tout est à jeter, ou presque !! La prochaine fois, je mettrai en pratique les golden hours, b.a-ba de l'apprenti photographe...
En attendant, là, je suis bonne pour tout refaire... Grrrr
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