27e Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.                                                                                                Thème : "Jardins de la pensée".                                                                                                                                        Ma visite du 21 mai 2018. Sélection de quelques parcelles.

(Il était temps que je me décide à publier 2018 car l'édition 2019 du Festival des Jardins démarre dans quelques jours... le 25 avril prochain !!)

1. "Ceci n'est pas un jardin"                                                                                                                                              Jardin n°1

Concept : L'objectivité des faits, des images et la subjectivité de l'interprétation... C'est en partant de cette idée que les concepteurs ont imaginé ce jardin. Comme la plupart de ceux présentés dans le cadre du Festival de Chaumont-sur-Loire, il se décompose en 2 parties, la première amenant généralement la surprise que ménage la seconde. Facile si l'on choisit de lire les panneaux descriptifs à l'entrée de chaque parcelle. Sinon, des indices semés de-ci de-là orientent le visiteur attentif et lui permettent de décoder le message qu'ont voulu faire passer les créateurs... Avec ce premier jardin -malicieusement intitulé "Ceci n'est pas un jardin"-, on devine que Magritte n'est pas loin...  De chaque côté de l'allée centrale s'étalent 2 plates-bandes d'un beau vert printanier auxquelles les ombelles violettes de quelques fleurs d'allium gladiator apportent un peu d'altitude. 2 grands miroirs formant passage bornent chacune des parcelles d'une perspective trompeuse. Entre les 2, se dessine la silhouette au chapeau melon du célèbre surréaliste belge... 

Mon avis : Rendre visible le subjectif, telle était la gageure du collectif de concepteurs. Pas évident !! Pour ce faire, Magritte a été appelé à la rescousse. Ça aurait tout aussi bien pu être Lewis Carroll car, dans cette parcelle scindée en 2, il y a un "autre côté du miroir" évident à la démonstration. A l'entrée, le premier jardin est celui qui se voit. C'est la chose avérée. L'allée centrale, rectiligne, traduit le cheminement d'une pensée qui va droit au but, ne laisse aucune place à l'interprétation. Mais les choses ne sont pas si simples... L'effet miroir, en changeant les perspectives, introduit le doute. Et qu'y a-t-il "De l'autre côté du miroir" ? Un second jardin, luxuriant (le foisonnement de la pensée), parcouru d'allées sinueuses (les circonvolutions du cerveau). Quod erat demonstrandum !!

Beau tapis vert clair de sedum âcre (qui, tel un champ de colza, deviendra jaune en fleurissant). Il paraît que les petites feuilles charnues de la plante se mangent... Pas goûté. Sinon, démonstration un peu alambiquée entre objectivité et subjectivité mais jardin très esthétique.

(France. Concepteurs : Arnaud ANGER, Juliette OLS et Frédéric FOUAN, paysagistes-concepteurs, Clémence AUMOND, architecte urbaniste, Julie FERRERO, ingénieure et Ghislain DALBOS, paysagiste maître d'oeuvre).

Entrée de la parcelle...

 Épais, tout vert : tapis de sedum âcre. Hyper tentant de marcher pieds nus dedans...

 Ombelles d'allium gladiator, plus grosse variété d'ail ornemental. 

 Passer de l'autre côté du miroir...

Découverte d'un jardin luxuriant... 

 (Photos prises le 21 mai 2018)