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Nonza... de haut en bas
Nonza... de haut en bas.
Situé sur la côte occidentale du Cap Corse, à mi-chemin entre les marines d'Albo et de Negru, il est un village perché en nid d'aigle au-dessus d'une plage... lunaire. Nonza, 320 m de dénivelé.
Vue sur le village de Nonza tel qu'il se découvre depuis la D80, en arrivant par le nord après la marine d'Albo. Bien visible, la longue plage de sable gris-noir. Au loin, la Tour Paolina, perchée au sommet du Monte, et les murs roses de l'église Santa-Ghjulia.
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Nonza, par le haut
Entrée nord du village, sur la D80.
Position vertigineuse... Perchée sur son piton rocheux à 167 m d'altitude, la Tour Paolina domine le paysage (vue de la route côté nord, à l'entrée du village).
La Tour Paolina vue de la route côté sud, à la sortie du village.
Murs roses et toit de lauzes : Santa-Ghjulia, blottie dans son écrin de verdure entre les hautes maisons de Nonza. C'est en montant vers la tour qu'on a la plus jolie vue sur l'église.
Intérieur de l'église. Sculptée en marbre blanc, sainte Julie trône au sommet du maître-autel. Derrière l'autel, un grand tableau représente la sainte crucifiée. Sa légende parle de seins coupés qui aurait fait jaillir une fontaine.
Statue de sainte Lucie. Très populaire en Corse, où elle est représentée dans de nombreuses églises, Lucie a aussi sa légende. Fervente chrétienne en temps de persécutions, la sainte se serait arraché les yeux pour prouver son amour à son fiancé. Mais d'autres versions existent. Supplices et autres joyeusetés...
Servis sur un plateau...
Érigée en 1760 sur ordre de Pascal Paoli -et donc postérieure à l'occupation génoise- la Tour Paolina (forme carrée, terrasse crénelée garnie d'échauguettes) diffère des autres tours de guet encore visibles sur le littoral corse. Juchée au sommet du Monte, elle offre un magnifique belvédère à 360°.
Curiosité tout là-haut sur le site de la tour, ce "tafone" (trouée en forme d'œil) creusé par l'érosion dans les rochers de schiste. Un point de vue insolite pour lire les mots doux écrits en galets blancs sur la plage, une centaine de mètres en contrebas.
Au-dessus de la route sinuant à travers la montagne, on aperçoit au loin une sorte de langue grise (cerclée en rouge ci-dessous). Il s'agit d'une ancienne carrière... d'amiante. Car, oui, l'explication de l'étonnante teinte lunaire qu'arbore la plage de Nonza, c'est bien cela : l'amiante !!
Ourlée sur toute sa longueur d'une vague blanche... Le contraste de couleurs est saisissant !! Mais derrière l'exotique beauté du paysage se cache une réalité moins romantique : la plage de Nonza résulte en fait de l'activité, au XXe siècle, d'une usine d'extraction d'amiante (le plus grand gisement français) sur la commune de Canari, à une quinzaine de km au nord. L'usine a fermé en 1965, après avoir rejeté des décennies durant ses déchets d'exploitation à la mer.
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Nonza, par le bas
Nonza, c'est sportif... Il y a les 114 marches de grimpette jusqu'à la tour... Il y a aussi les 540 marches de descente jusqu'à la plage de sable noir, en passant par la fontaine Sainte-Julie !!
Des marches en pierre de hauteur inégale, pavées ou non... Descendre, ça va encore. Mais quand il faut tout remonter sous un soleil de plomb... Cependant la beauté de la balade vaut bien ce petit effort.
La descente se fait au milieu d'anciens jardins en terrasses séparés par des murets de pierres sèches. On y cultivait autrefois des cédratiers. L'occasion de plonger dans l'histoire agricole de Nonza, milieu XIXe siècle, à une époque où le cédrat (gros citron verruqueux à chair verte), exporté par centaines de tonnes sur le continent, vivait son âge d'or dans le Cap Corse.
La fontaine Sainte-Julie. Pas franchement remarquable, elle n'a d'intérêt que par sa légende, liée au martyre de la sainte.
Au fur et à mesure de la descente, la plage se rapproche. Eaux bleues, sable noir, un voilier au mouillage, personne... Le point de vue est superbe !!
Dessinée en galets blancs, Sainte Julie apparaît dans son jupon de Mer...
Arrivée sur une plage... absolument déserte !! La perspective de la remontée en décourage plus d'un...
Les galets noirs de la plage de Nonza.
Sainte-Julie dans son jupon de Mer. Réalisée au cours de l'hiver 2014/2015 par Florence Arrighi... une œuvre éphémère que l'artiste sait "vouée tôt ou tard à la dissolution".
Reste plus qu'à remonter...
(Photos prises les 5/10/2020 et 3/06/2021)
« Dans les montagnes du Nebbio : Sorio et San-Michele di MuratoVescovato/Venzolasca... En Casinca, sur la D237, promenade parmi les morts. »
Tags : Corse, Haute-Corse, Cap Corse, Nonza
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