• La Malmaison, un air de Joséphine

    La Malmaison, un air de Joséphine. 

     

    Petit château d'agrément passé par le jeu des mariages et successions entre les mains de diverses familles au fil du temps, la Malmaison est surtout connue pour avoir été la demeure de Joséphine de Beauharnais pendant 15 ans. Acheté par l'Impératrice le 21 avril 1799, mais repris en son nom par Napoléon qui en devint le véritable propriétaire, le château, de par sa proximité avec Paris, fut aussi le siège du gouvernement français pendant le Consulat. 

     

    Si le couple Napoléon/Joséphine y vécut des jours heureux, les choses se corsèrent quand l'épouse ne put donner à son mari l'héritier impérial tant désiré. Tiraillé entre ses sentiments et son devoir politique, l'Empereur prit la décision de divorcer. Divorce de raison pourrait-on dire... de raison d'État... Après leur séparation, Napoléon laissa la totale jouissance de la propriété à Joséphine qui décora le château avec raffinement, en fit son domaine de coeur, son cocon, son refuge. Elle y mourut le 29 mai 1814, à 51 ans.

     

    En 1815, la défaite de Waterloo scella la fin de l'épopée napoléonienne. Avant un exil sans retour vers Sainte-Hélène, l'Empereur vint en pèlerinage se recueillir une dernière fois sur les terres de sa bien-aimée. En dépit de leur séparation, il ne put jamais oublier Joséphine. 

     

    A la Malmaison, l'histoire intime étreint la grande Histoire. Pour peu qu'on prenne le temps de s'intéresser un minimum à ces 2 aspects, la visite gagne en profondeur. C'est ce que j'ai aimé lors de ma venue, me laisser envelopper par le souffle romanesque qui imprègne les lieux. Mais dans ce château-musée, j'ai aussi beaucoup aimé le mobilier. Un ensemble unique en France de meubles d'époque Consulat (1799-1804), aux lignes droites, où les aigles et les lions à la gloire de la Grande Armée s'acoquinent avec des sphinx directement inspirés de l'expédition en Égypte.

      

    Façade principale du château de Malmaison. L'entrée se fait par la véranda bleue.

    La Malmaison, un air de Joséphine.

       

    Façade, côté parc. 

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    Le château. Photo prise sous l'un des arbres remarquables du parc : le cèdre de Marengo.

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    A l'arrière du château, de chaque côté de l'entrée, sont placées des statues de centaures, reproductions de sculptures de la Villa Adriana à Tivoli. Ici, le centaure, âgé. Le thème du centaure est également repris dans le vestibule. 

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    Dans le vestibule, centaure jeune. 

    La Malmaison, un air de Joséphine.

       

    A droite du vestibule, la salle de billard. Restaurée dans le ton vert d'origine. Table en acajou, tabourets en X, typiques du style Empire, et sol carrelé en marbre noir et blanc. 

    La Malmaison, un air de Joséphine.

       

    A gauche du vestibule, la salle à manger. Même carrelage en marbre blanc et noir que le vestibule et la salle de billard (l'idée était d'ouvrir l'espace en faisant selon les besoins communiquer les 3 pièces). Dans la salle-à-manger, les tons sont très doux, pêche et vert pâle. Aux murs, 8 panneaux représentent des danseuses pompéiennes (Louis Lafitte). De pur style néoclassique, cette pièce témoigne de l'engouement suscité par les fouilles d'époque sur les sites de Pompéi et Herculanum.

    La Malmaison, un air de Joséphine.

      

    Salle du conseil des ministres. De 1801 à 1802, la Malmaison fut avec les Tuileries le coeur du gouvernement français. Séjournant de plus en plus souvent dans son château, Napoléon y fit aménager une pièce afin de réunir son conseil des ministres sans avoir besoin de se déplacer à Paris. La pièce, conçue en forme de tente militaire, rappelle le statut guerrier de l'Empereur. A droite, le portrait de Joséphine par François Gérard (original au Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg).

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    La bibliothèque. Elle servait de bureau à Napoléon. Le plafond, peint de fleurs et d'oiseaux, s'inspire des décorations pompéiennes du Ier siècle. Meubles en acajou. Globe céleste de Nicolas-Constant Lemaire. Le mobilier est superbe, tout est dans le détail, comme le bureau dont les 4 pieds représentent des couples de lions ailés (maison Jacob).

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    Escalier menant au 1er étage, où étaient situés les appartements privés. Buste de Napoléon Ier signé Antonio Canova (reproduction).

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

    La chambre de l'Empereur.

    La Malmaison, un air de Joséphine.

     

     La chambre ordinaire de l'Impératrice.

    La Malmaison, un air de Joséphine

     

    La chambre à coucher de l'Impératrice. De forme ovale, entièrement drapée dans les tons rouge et or,  elle accueille un fastueux lit signé Jacob Desmalter. C'est dans ce lit que Joséphine s'est éteinte le 29 mai 1814. 

    La Malmaison, un air de Joséphine.

      (Photos prises le 22 novembre 2021) 

     

    A la mort de Joséphine, la Malmaison changea de nouveau plusieurs fois de mains au gré des successions, des ventes et des rachats, mais aussi des soubresauts de l'histoire. Tour à tour propriété de son fils Eugène, puis d'un banquier suédois, le château fut racheté par son petit-fils, Napoléon III pour être transformé en musée. Dégradé par l'occupation prussienne lors de la guerre de 1870, amputé de plus de 250 hectares, le domaine sera finalement sauvé de la ruine par le mécène Daniel Iffla, dit Osiris, qui après avoir confié la restauration du château à Pierre Humbert pour lui restituer l'aspect qu'il présentait sous le Consulat et le Premier Empire, le légua à l'État français avec l'ensemble de la collection napoléonienne qu'il avait constituée. Le château de Malmaison fait partie de la Réunion des Musées Nationaux - Grand Palais. 

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